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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Alors que les armées se robotisent de plus en plus, le drone représente t’il l’arme absolue ?

24 Novembre 2015 , Rédigé par Droopy Publié dans #divers, #robots

 Alors que les armées se robotisent de plus en plus, le drone représente t’il l’arme absolue ?

De plus en plus, les armées s’équipent en drone. C’est le cas pour les armées occidentales, la Russie et la Chine. Mais dans les « petites » armées, voire les groupes qui ne représentent pas un État, on trouve aussi des drones. Par exemple en Crimée, l’Ukraine a utilisé des drones fabriqués à partir de modèles civils souvent modifiés pour protéger les liaisons. De la même façon, le Hamas en Palestine produit ses propres drones… qui ressemblent furieusement aux premiers drones israéliens !

Le drone a énormément d’avantages : Il permet des reconnaissances sans mettre en danger de vies humaines. Il donne une allonge supplémentaire à un groupe de combat et lui permet d’augmenter son efficience. Il peut être facilement sacrifié pour obtenir un avantage tactique. Enfin, selon les modèles, il permet des attaques particulièrement précises.

Ces avantages sont réels. Mais ils s’accompagnent de faiblesses tout aussi réelles. Tout comme les premiers radars opérationnels dans la seconde moitié du vingtième siècle. La nouveauté et les avantages offerts masquent les risques liés à l’utilisation en première ligne de ces engins.

Leur première faiblesse réside dans leur coût ! De bricolage, les drones sont devenus aussi cher, voire plus cher que les hommes et les véhicules qu’ils sont censés remplacer. De ce simple fait, les drones sont déjà beaucoup moins nombreux et surtout ne peuvent plus être sacrifiés à la légère. La guerre est aussi une affaire d’argent.

La seconde faiblesse est liée à l’adaptabilité des drones à un nouveau contexte. Les drones étant commandés à distance, les informations fournies en temps réelles sont limitées par la bande passante de la liaison de commande. Celle ci est d’autant plus limitée que la charge utile en mobilise une grande partie. Malheureusement, tout changement de contexte, nécessite d’informer le pilote, qu’il prenne conscience du nouveau contexte et qu’il agisse en conséquence. L’action doit transiter par la liaison de commande avant que le drone puisse agir. Tout cela implique un temps de réponse particulièrement inadapté dans des combats de haute intensité. Les drones de reconnaissances en particulier sont particulièrement vulnérables face à des chasseurs pilotés.

Une solution partielle consiste à donner des systèmes de défenses autonomes. Si cette solution est utile dans le cadre de contre mesures, elle est inadaptée à des systèmes de combats plus agressifs. Que se passe t’il, si un appareil civil passe à proximité d’un drone ? Et comment être sur de faire la différence entre hostile et ami ?

La troisième faiblesse est liée à la liaison même. Toute liaison peut être interceptée. Ce qui donne des informations aux adversaires. En Afghanistan, les Américains ont eu la surprise de voir que leurs adversaires utilisaient eux aussi les informations issues de leur drones en piratant les liaisons grâce à des logiciels russes. Le simple fait de détecter une liaison, permet d’affirmer qu’il y a un drone en mission. De quoi donner l’alerte.

La liaison peut être brouillée. C’est brutal, mais simple et facile à mettre en œuvre. Une fois la liaison brouillée, le drone est privé de commande. Il est donc inutile (dans le meilleur des cas) ou alors particulièrement vulnérable à une attaque adverse.

La pire chose qui puisse arriver est sans doute que la liaison remplacée par des commandes adverses. Dans ce cas, l’adversaire prend tout simplement le contrôle du drone qu’il peut retourner contre vous ! Il est probable que telles mesures, qui sont du domaine de la guerre électronique, sont déjà à l’étude. Le cryptage des liaisons apporte une certaine protection, mais non une garantie absolue sur le long terme.

Il y a un précédent historique. En 1905, le Japon, considéré comme une puissance régionale, entre en conflit avec l’Empire russe. Les Russes compte alors sur le summum de la technologie de l’époque pour défendre leurs places fortes : des mines télécommandées. Les Japonais vont monter une opération d’espionnage de grande envergure, pour détecter et mettre hors service les câbles de commandes de ces mines. Lorsqu’ils passeront à l’attaque, les officiers tsaristes découvriront à leur grand effroi qu’ils ne peuvent plus compter sur leur première ligne de défense. Les liaisons électromagnétiques des drones sont tout à fait comparables aux câbles de ces mines.

Tout cela montre que malgré tous les avantages, réels, des drones, ils sont actuellement incapables de remplacer les forces conventionnelles. Ils apportent un plus opérationnel important et indéniable. Mais, alors que les budgets militaires en Europe sont en baisse, la priorité des États Major va d’abord aux équipements indispensables. Les drones n’en font pas encore partie.

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