Le retour des « Squats », les nains de W40K. Retour vers le futur ou manque d’imagination de GW ?

L’univers de W40K est dense. Son histoire, développé sur plus de 30 ans est riche… mais c’est souvent l’évolution réelle de la société, Games Workshop, qui est parfois plus amusante, cynique ou désespérante que la fiction.

Au départ on a une bande de copain anglais qui se réunissent pour faire des jeux de rôles. Dongeon et Dragon est à la mode. Mais, ils s’aperçoivent vite que ce qui les amuse, c’est de jouer des personnages organiser des batailles épiques. A l’époque (j’y étais), on a des jeux de plateau… avec des bouts de cartons, des wargames aux règles complexes qui sont directement dérivés des réelles simulations militaires ou des improvisations improbables comme celle dont je parle. Parfois, il y a des idées idiotes qui voient des développements incroyables. Un jour, un de ces joueurs prend une figurine de chevalier, y ajoute un sac contenant des munitions et un fusils d’assaut. Cette figurine va devenir le prototype des space-marines et de l’univers entier de W40K. Le « chevalier de l’espace » est injouable avec les règles de Dongeon et Dragon, mais il donne des idées. Pourquoi ne pas reprendre l’univers de Tolkien pour le transposer dans un monde futuriste. La chevalerie médiévale (historiquement d’inspiration française, et ironiquement massacrée par les flèches anglaises lors de la guerre de cent ans… ) devient l’Adeptus Astartes : les space marines. Les Elfes deviennent les Eldars et les Nains deviennent les Squats. L’historique les mécanismes de jeux sont développés. Et soudain, le jeu est lancé. Promus par des fans. Le loisir devient une industrie rentable. Cette industrie se développe encore sur ces idées développées dans les années 80.

Les exigences artistiques, littéraires ou simplement loufoques développées sont remisent au pas au nom des exigences commerciales. Peu de gens se rappellent que l’inspiration des orks est l’armée allemande de la seconde guerre mondiale … Les casques et uniformes nazi des orks sont rapidement mis de côtés… le second degré n’est pas commercial…

Parmis les purges faites il y a les Squats. L’armée de ces derniers est développée et à un réel succès à la fois en 6mm et en 28mm. Soudain, Games Workshop stoppe tout développement et abandonne les Squats. Ils sont tout simplement effacés de l’histoire de l’univers de W40K. Pourquoi ? En fait personne ne le sait. Mais, en stoppant tout ce qui n’est directement pas rentable, Games Workshop gagne rapidement beaucoup d’argent… avant de perdre beaucoup de clients et d’être à la limite du dépôt de bilan. C’est l’époque de la V3/V4. La reprise en main est difficile, mais voit apparaître aussi de nouveau talents, de nouvelles méthodes de productions et de nouvelles façon de jouer. Games Workshop réussit sa mue et non seulement réussit à survivre, mais la société se développe à travers le monde. Dans cette renaissance, les squats sont oubliés. Pas tout à fait en fait. L’univers de W40K fascine. Là encore, des fans développe des codex non officiels dérivés de ceux des space-marines et/ou de la garde impériale. Des méthodes de conversion de figurines sont créés et diffusés. Des entreprises (Mantics) vendent des squats pour d’autres jeux qui sont des succès commerciaux. Et là Games Workshop se retrouve bloqué par ses propres décisions : ils ne possèdent plus les droits intellectuels sur les Squats. Seul le nom est leur propriété intellectuelle. Si ils veulent créer des figurines… c’est eux qui risquent un procès. Tout va être fait pour que les squats soient éradiqués de l’univers. Officiellement, l’Impérium les a sacrifiés face à une flotte tyranide… ce qui est presque la vérité. Mais dans le même temps, les nains restent populaires dans l’univers de Warhammer battle, dans celui de Age of Sigmar, dans BloodBowl. Mais, ce sont surtout les films « le seigneur des anneaux » et le « Hobbit » qui les rendent très populaires. Alors que Games Workshop cherche à étendre ses gammes… passer à côté de ce potentiel est tout simplement stupide… Et pourtant… Les problèmes juridiques et financier pour reprendre la game sont là.

Des figurines alternatives sont proposés pour des jeux annexes (Nécromunda) par Forge World, la succursale de Games Workshop pour les figurines d’exception… et on reparle maintenant d’une sortie d’une armée Squat…

Ce qui motive Games Workshop, c’est l’argent. Il faut être honnête que cela permet à l’univers d’exister depuis des décennies. Mais c’est aussi et surtout le travail des fans la diffusion de ce travail par internet qui permet de faire évoluer et survivre ce modèle. L’apparition de nouveaux concurrents, de nouveaux jeux et les propres choix déplorables de Games Workshop font que la société est régulièrement dans l’Impasse. Et régulièrement, Games Workshop est obligé de re-piocher dans l’imaginaire d’une bande de copains des années 80. C’est à la fois consternant, et admirable. Admirable, car cette bande a su créer quelque chose d’énorme. Et je regrette qu’on ne leur rende pas hommage. Grâce aux Squats, je peux le faire à mon échelle. Je peux aussi leur dire merci pour les rencontres que j’ai fais. Car jouer, c’est avant tout rencontrer des gens. Et contrairement à ce que pensent les comptables de Games Workshop, cela n’a pas de prix.