Une nouvelle dans l’univers de W40K : Le grot -Prologue
Prologue :
Troisième millénaire - Ère Républicaine
« Merde !!! »
Le personnel dans le centre de commandement sursauta ! L’homme qui avait crié était renommé pour son calme. Mais là, il était visible qu’il était hors de lui. Blanc comme un linge, il était pris d’une rage d’autant plus effrayante qu’elle semblait parfaitement maîtrisée. Tout le monde repris son travail. Chaque membre de l’équipage était poussé non par la peur de la bataille spatiale, mais par la peur de déplaire à cet homme.
La console de commandement afficha une représentation holographique de la disposition des deux flottes spatiale. La flotte humaine était représentée par des symboles verts, la flotte adverse était représentée par des symboles rouges, couleur sang. La couleur du danger. Et cette flotte inconnue était particulièrement dangereuse.
« Patron !, les cargos viennent de se regrouper en orbite autour de la planète... »
« Quel est le résultat de la reconnaissance au sol ? »
« Gravité ; 0.87g à l’équateur, atmosphère respirable, couverte 1/2 d’eau, biosphère peu développée, il faudra peu de modifications génétiques pour pouvoir fonder une colonie viable, la planète est jeune... »
L’officier scientifique se coupa de lui-même. Le regard glacial du « patron » lui rappela l’urgence de la situation. Il se reprit et continua.
« Il y a un site près de la mer qui convient à un atterrissage d’urgence, les éclaireurs au sol on même trouvé une grotte qui permettrait d’abriter une bonne partie de l’équipement, voire de créer une colonie, un site idéal pour... »
« Que les cargos se posent là, débarquement d’urgence des défenses au sol et des chasseurs atmosphériques... »
« Patron !, si les cargos se posent, nous ne pourrons plus les faire décoller ! »
Un autre regard froid. L’officier hocha la tête et se tourna vers la console pour donner les ordres. Malgré la remontrance silencieuse, il adorait ce type. « Patron » était un surnom communément donné à un de sous officier maître d’équipage. Le commandant avait ce grade lorsqu’il avait pris le commandement d’un vaisseau logistique en perdition. Il avait alors réussi un exploit en sauvant l’équipage et le vaisseau. Il avait alors été nommé officier à titre exceptionnel. Mais, tout le monde continua à l’appeler « Patron ». Le Patron avait grimpé en grade au fur et à mesure qu’il affrontait des situations périlleuses. Alors que la République semblait s’enfoncer dans la guerre civile, il ne manquait pas de situations périlleuses pour un officier de la flotte. Petit à petit, la réputation du « Patron » s’était rependue et il était devenu une sorte de modèle, d’icone. Promu Vice amiral au bout d’à peine 25 ans de service, il était devenu responsable des forces militaires du système « Anesidora ». Ces forces étaient devenues l’enjeu de pressions politiques entre les deux factions qui luttaient pour le contrôle de la République. Les forces stationnées dans le système n’étaient pas les plus importantes, mais elles étaient suffisantes pour prendre un avantage dans la guerre qui se préparait. Pour éviter cette guerre civile, le « Patron » avait secrètement proposé un exode de l’ensemble des forces vers un secteur stellaire inexploré. Pendant trois ans, le Patron avait temporisé, joué entre les deux factions. Pendant ce temps, il avait réussi à convaincre l’ensemble des personnels des forces militaires. Durant cette période, les deux factions avaient rassemblé des moyens militaires pour imposer ce choix... Et, juste au moment où ils sommaient le Patron de prendre parti, la flotte et l’ensemble des moyens militaires du système d « Anesidora » s’étaient évaporé. Les vaisseaux en arrière garde avaient rapporté la confusion qui avait suivi. Une confusion certaine, un malaise général indéniable, mais pas de combat... Le « Patron » avait gagné...
... Jusqu’à ce que la flotte arrive dans ce système.
Alors qu’un convoi se formait vers une planète potentiellement habitable. Des vaisseaux étaient surgis de l’espace. Des vaisseaux étranges, presque organiques, rapides et superbes. Mais surtout dangereux. Alors que la flotte se regroupait, ces vaisseaux extra-terrestres étaient passés à l’attaque. Les vaisseaux visés avaient été anéantis. Non seulement, les vaisseaux inconnus étaient petits et très rapides, mais ils semblaient bénéficier d’un brouillage qui couvrait entièrement le spectre électromagnétique. Radar, ondes lumineuse, infrarouge... il semblait impossible de déterminer la position exacte de ces engins. Certes, on les situait, mais le guidage final semblait inopérant, semblant rendre inutiles les armes de la flotte. Pour la première fois, les humains rencontraient une vie extra-terrestre intelligente... et cela tournait au désastre. L’officier se concentra sur la représentation holographique, et se chercha une solution. Il n’en trouva pas. Les vaisseaux humains se regroupaient autour de la planète. Les croiseurs spatiaux se déployaient autour des cargos pour les protéger. Une section de reconnaissance était débordée par la flotte adverse. Isolée sur l’arrière de la flotte inconnue, elle ne pourrait pas se regrouper avec la flotte. La situation était désespérée.
« Que la flotte de reconnaissance profite de la fenêtre vers la zone de transit hyper spatiale. Elle doit prévenir la république d’une vie extra-terrestre !!! »
C’était tellement évident...
« Patron, seul l’Epiméthée est capable de sauts hyper spatiaux, les autres sont des escorteurs légers »
« L’Epiméthée fonce vers l’orbite, les 4 autres foncent vers la planète à 7 degrés gauche de la trajectoire pour bénéficier de l’attractivité, après avoir bénéficié de la fronde gravitationnelle, ils doivent surgir sur le cul de nos amis ! Et là, feu à volonté !!!! »
« Bien monsieur !!! » Les officiers se tinrent plus droits. Ils avaient enfin un plan. Un plan improvisé sans aucun doute. Mais, dirigés, ils reprirent confiance en eux. Le Patron continua.
« Les croiseurs continuent de couvrir la descente des cargos avec les chasseurs. Les escorteurs légers foncent prendre en tenaille avec ceux de la flotte de reconnaissance ces ... ces trucs !!! Cela permettra d’attirer l’attention de nos amis...
Je veux que tous les systèmes d’armes soient guidés manuellement, les torpilles passent guidage gravitationnel, les systèmes de guidage terminaux sont désactivés !!! »
« L’efficacité des armes sera diminué d’au moins 45%, monsieur !!! » cria l’officier tactique. Le « monsieur » au lieu du « Patron » habituel imposa un silence pesant dans le centre de commandement. Le Patron le regarda
« ... 45% de quoi ? ... quand cela ne fonctionne pas, on passe à autre chose !!! Maintenant, vous voulez ma place ? » ... L’officier scientifique ne put s’empêcher de sourire. Autant l’officier tactique était grand et athlétique, autant le Patron était petit et, honnêtement, très quelconque. Mais il n’aurait pas parié sur le plus grand en cas de bagarre. On racontait dans la flotte, que face à un fusiller marin qui faisait deux fois sa taille, le Patron avait affirmé qu’il avait juste la bonne taille pour le choper par les dents aux parties génitales... Et que là, il ne le lâcherait pas !!! Le « Fus » avait cédé... Pour la première fois, L’officier scientifique croyait réellement à cette histoire.
L’officier tactique céda, rouge de honte.
« Bien Patron... » L’ordre fut transmis. Les 11 vaisseaux légers fonçaient vers l’ennemi en actionnant chacun leurs 6 lance-torpilles.
La flotte extra-terrestre était rapide et se repositionnait pour faire face aux escorteurs. Mais avant d’avoir fini sa manœuvre, les torpilles humaines atteignaient leurs positions. Privée de guidage terminal, une torpille passa sans détoner. Une autre passa encore à côté, puis encore une autre... L’officier scientifique suivait sur sa console les données transmises par les torpilles. Le Patron avait perdu son paris constata t’il alors qu’une autre torpille arrivait sur la flotte adverse. Les données indiquaient qu’elle passait entre les premiers vaisseaux lorsqu’elle détona. Là, les torpilles de la salve explosèrent les unes après les autres sur les débris projetés par le vaisseau endommagé. Les impacts directs étaient rares. Mais les débris projetés faisaient d’autant plus de dégâts que les vaisseaux adverses étaient fragiles. Incroyablement fragile. L’officier se fit la réflexion que les coques de leurs cargos auraient beaucoup mieux résisté à de tels impacts...
Les torpilles des quatre escorteurs de la flotte de reconnaissance ajoutèrent aux dégâts de la flotte adverse.
« La flotte de reconnaissance fonce au travers, Halte au feu !!! La flotte d’escorteur en soutien stoppe et couvre son repli. Halte au feu !!! Les croiseurs continuent de couvrir les cargos !!! Je veux que la moitié des chasseurs couvrent les escorteurs en soutien, Armes en attente !!! »
« Patron, nous pouvons les anéantir !!! » Fit agressivement remarquer l’officier tactique.
« Nos escorteurs ne peuvent encore tirer que 2 salves de torpilles. Les opposants commencent déjà à se redéployer pour éviter une attaque de ce type... si nous recommençons, nous tirerons à côté ! » Le Patron se tut pour imposer cette évidence. Puis, il reprit.
« Les éclaireurs foncent ! Les autres gardent leurs positions... » L’officier tactique rougit et hurla des ordres qui avaient déjà été transmis par ses subordonnés.
Au bout de quelques minutes, les symboles des vaisseaux de reconnaissance montraient qu’ils avaient passé la flotte adverse. La flotte adverse était déployée, mais les vecteurs affichés montraient qu’il s’agissait d’une position d’attente. Les deux flottes se faisaient face. L’attente pesait pour tous.
« Patron, l’Epiméthée vient d’entamer son saut hyper spatial !!! »
« Bien !, Où en est le débarquement ? »
« 3 cargos sont au sol, les systèmes de défense antiaériens sont en train d’être positionnés, 2 patrouilles atmosphériques sont en vol. Je suggère que le croiseur léger « Héra » se pose et soit utiliser pour coordonner nos moyens au sol »
« ... » Le patron se taisait observant l’officier tactique.
« Il est trop endommagé pour combattre Patron, et cela nous permettrait de gagner du temps sur le déploiement des moyens de commandement et de communication... »
« Vous avez raison ! Donnez les ordres. » L’officier tactique rougit encore une fois, mais visiblement, il allait beaucoup mieux.
« Vous avez tous été exemplaires !!! Je crois que nous sommes bloqués ici pour longtemps...
La grotte qui pourrait échapper à une reconnaissance orbitale... Je veux que l’on y déploie un centre de commandement et l’ensemble des moyens militaires, logistique et de maintien en condition opérationnel. Priorité aux chasseurs et la DCA. » Reprit le Patron.
« Les croiseurs en orbites serviront de base orbitale jusqu’à nouvel ordre. Il faut les remettre en condition opérationnelle, mais économiser sur leur potentiel.
Les cargos aux sols serviront de base au sol pour les installations civiles. Il faut une voie de repli protégée entre les cargos et la grotte pour les civils... »
« Patron, ils se replient, ils se replient !!! ... Vous avez gagné !!! » Des explosions de joie saturaient le réseau de communication. Dans le centre de commandement, au milieu du désordre, l’officier scientifique regardait le « Patron ». Ce dernier semblait songeur. Il avait réussi l’impossible. Alors que tout semblait perdu, le Patron avait réussi à sauver la flotte et fait passer un messager vers la sphère humaine. Mais, il ne semblait pas se réjouir.
L’officier scientifique ne devait jamais oublier les paroles du Patron qu’il surprit alors :
« Dans quel merdier je me suis fourré ? ... »
…