Première médicale : un exosquelette contrôlé par la pensée pour un personne paralysée des quatre membres

Loin des controverses sur le transhumanisme, l’équipe française du Pr Benabid a fait tester à un patient un exosquelette pour compenser la paralysie de ses quatre membres. Ce test est l’aboutissement de plusieurs année de travail par l’équipe, bien sur, mais aussi par le patient.

Si les exosquelettes sont maintenant connus. Leur contrôle nécessite un certain temps d’apprentissage. Surtout si l’on est paralysée des quatre membres. En s’entraînant sur un simulateur, ce patient a permis l’équipe du CEA à Grenoble de dresser une carte cérébrale de l’activité du cerveau lorsqu’il fait « travailler » son corps. A partir de cette carte, on pu faire des liaisons et des connexions plus précises. Puis on est repassé au simulateur pour affiner l’ensemble. Il a donc eu de nombreux aller-et-retour entre le simulateur et la programmation de l’exosquelette avant d’arriver à ce résultat.

Pour les personnes handicapées c’est un réel espoir. Plutôt que des connexions de la prothèse aux nerfs passant par la peau, avec des risques d’infection nosocomiales. Les électrodes implantées dans le crane ne nécessitent qu’une intervention chirurgicale « rapide ». La formation avec des simulateurs numériques permet aussi d’acquérir plus rapidement et sans risque le contrôle d’une prothèse, d’un fauteuil roulant… et peu être dans le futur d’un exosquelette.

Car les exosquelettes actuels restent très limités.  Autonomie, poids, saisie etc etc … tout est à affiner pour que les exosquelettes médicaux soient parfaitement sur pour les patients, mais aussi pour ceux qui les entourent. Par contre cette technologie va permettre rapidement à des personnes paralysées de contrôler par la pensée un fauteuil, un bras robotisé (qui peut être installé sur un fauteuil roulant). Bref des dispositifs encore limités, mais qui vont donner une réelle autonomie à des personnes en handicap d’ici quelques années.

En effet, si ce test est un authentique succès. Il faudra encore quelques années pour qu’il soit accessible à tous. Certains vont faire remarquer, non sans un certain réalisme, que ces recherches vont être détournées au profit des militaires. C’est une remarque logique, non dénuée de sens… mais fausse.

La commande par la pensée est un objectif technologique demandé par les militaires depuis des dizaines d’années. Les premiers prototypes de casques de combat remontent aux années 80 ! Avec peu succès, il est vrai.

Il est certain que les industriels militaires vont tenter de s’approprier cette technologie. Tant que le stockage de l’énergie électrique reste aussi limitée, les exosquelettes n’apparaîtront pas sur les champs de bataille. Où alors ce seront des robots pilotés de la taille d’un tank pour inclure un moteur thermique couplé à un générateur. Mais même cette technologie a peu de chance d’être mis en ligne dans une unité de combat. Trop cher par rapport aux avantages qu’ils peuvent offrir. Les blindés actuels ont encore un long avenir.