Bolt Action : Campagne Peenemunde : Historique (4)

04 avril 1944

Le convoi JW58 est un convoi chanceux. Trois U-boot et six avions allemands ont été abattus. Toutefois, pour l’état-major de la marine anglaise, c’est un échec. Les importants moyens mis en place pour tenter de détruire le Tirpitz n’ont servit que d’escorte de luxe.

Pourtant, à la grande surprise du commandant du convoi, le vice-amiral Fraser, les Soviétiques sont ravis. Quelques cargos sont rapidement mis à l’écart et déchargé sous la surveillance discrète du Nkvd. Un train, déjà à quai, est rapidement chargé. De nombreuses troupes dans des uniformes inconnus des marins et des locaux montent dans ce train part en direction de la Baltique. Ce train sera l’objet de nombreuses légendes urbaines dans les ports du nord de l’URSS durant de longues années, mais le Nkvd et le GRU feront en sorte que personne ne découvre jamais la vérité.

05 avril 1944

« amiral Kouznezov, je viens aux nouvelles ! ».

L’arrivée du responsable du GRU, toujours accompagné de son ami du Nkvd, n’est plus une surprise pour l’amiral. Il a pris l’habitude de ces visites de « routines » et des contrôles qui vont avec. Mais, même si Staline en personne s’intéresse à l’opération, la préparation ne peut pas aller plus vite. Surtout qu’en même temps il faut maintenir les autres opérations navales en mer Baltique. L’amiral, soupire discretement, mais il fait un rapide compte rendu oral :

Comme tous les marins et les aviateurs le savaient, les radars soviétiques sont largement dépassés par le matériel allemand et encore plus par le matériel anglo-américain. Toutefois, les informations et surtout le matériel fournis par ces derniers va permettre de préparer une route opérationnelle pour la force navale relativement sûre. L’aide, discrète mais essentielle, de la Finlande et de la Suède rend possible cette opération.

Les commandos anglo-américain seront précieux pour neutraliser les défenses avancées de Peenemunde. Personnellement, l’amiral aurait préféré se passer de leur aide pour les opérations de débarquement… mais comme ils fournissent matériels et surtout les raids de diversion, la marine soviétique ne peut pas refuser…

L’opération elle-même se passera en plusieurs étapes.

Deux raids de préparation pour neutraliser les systèmes de surveillance et de transmission de l’île de Rügen. Des bunkers ont été repérés sur les photos de reconnaissances anglaises. Sans doute des batteries de défenses navales. Certaines informations d’avant-guerre laisse suspecter qu’un centre de renseignement naval l’Abwher y serait implanté. Un raid sur une telle base est une excellente chose pour ses propres forces. Deux destroyers le Otlichny et le Obraztsovy. Les plus récents de la flotte embarqueront les forces de raids et les canots de débarquement à la place des mines et de l’armement anti-sous marin. Ils assureront également l’escorte navale durant les trajets aller-retour.

Ensuite, la force de raid sera séparée en trois groupes. Un contre la base aérienne qui doit concentrer les principales forces militaires qu’il est impératif de détruire. Un contre l’usine électrique, qui représente la principale installation technique. Sa destruction paralyserait totalement le centre de recherche et d’essais. Le dernier raid serait contre les centres de vie. L’objectif est de capturer ou de tuer les scientifiques allemands. Si les opérations sont réussies rapidement, nous pourrons même tenter de détruire leur soufflerie. C’est un objet scientifique particulièrement puissant paraît-il…

La contre-attaque allemande est inévitable. Hollendorf est une ville voisine qui sert probablement de garnison. Les forces encore disponibles devront freiner ces forces pour permettre de rembarquer prisonniers et matériel capturé.

Il reste seulement la question du camp de prisonnier allemand. La réponse de l’officier Tallin du Nkvd est claire.

« Niet ! La mission est prioritaire, les sensibleries occidentales n’ont pas lieu d’être au vu des enjeux ! »

Le général Ilyitchev prend la parole doucement… sans doute pour atténuer le ton tranchant de l’officier du Nkvd.

«Camarade amiral, où en est la transformation des navires ? »

« Nous attendons les installations anglo-américaines pour finaliser les transformations des destroyers. Le reste de la flotte est prête. »

« La répartition des troupes est elle achevée ? »

« Non, là encore, il faut attendre les officiers anglo-américains… Mais même si ils allaient tout seuls sur le site de Peenemünde. Ils seront obligés de passer sur nos navires…. »

Un sourire entendu s’échange alors entre les trois hommes.

12 Avril 1944.

Le second portique est enfin posé sur le pont du «  Karl Libnecht ». Une fois cette installation soudée, le gros du travail sera achevé. Le dernier destroyer sera enfin transformé en transport d’assaut. Le second Lieutnant US Canvir grogne et crache à terre. Ce travail aura été intense avec des ennuis qui n’ont cessé de succéder. Son homologue soviétique, l’ingénieur Steiner a peut être raison. Ce navire à la poisse. « Steiner », un nom typiquement allemand. D’après son officier, il s’agit d’un allemands de la Volga. Un allemand soviét ? Pas étonnant qu’il soit surveillé par un de leur commissaire. Commissaire Usagi… Un soviet d’Asie… C’est plus un pays, c’est …

« Lt Canvir ! Les affectations sont tombées ! »

Canvir grogne une dernière fois, une fois les affectations tombées, le raid sera lancé dans la semaine si la météo le permet.

« Good Luck ! »

« Thanks » Canvir ne sait pas quoi dire à cet Allemand soviétique. Un excellent ingénieur… Ce qui explique pourquoi il n’a pas été déporté avec les autres… Sous le regard acéré du commissaire, l’américain tends la main au soviétique.

« Niet, Vous partir, lui partir. Beaucoup travail ! » ça rigole pas chez les soviets. Heureusement, il ne reverra pas cet Usagi en mission.

Le Lt Canvir se trompait lourdement…