Le « Parisener kanone », le canon le plus extraordinaire de l’ère Steam Punk (1)

Lors de la première guerre mondiale, les allemands mettent en œuvre un extraordinaire canon capable de bombarder Paris.

Ce géant aux caractéristiques encore incroyables (120 km de portée) va se révèler être un véritable (si du moins on me passe ce jeu de mot idiot) « boulet » pour l’armée du Kaiser. D’un point de vue technique, il représente l’aboutissement technologique de l’artillerie et de la technologie du XIXe siècle. C’est pourquoi, je considère qu’il s’agit du « nec plus ultra » de l’artillerie, la technologie militaire de pointe, de ce que je considère comme l’ère Steam Punk.

Pour atteindre Paris, les ingénieurs allemands ont besoin d’un canon extrêmement long. Il faut que la poudre puisse atteindre son volume le plus important à l’intérieur d’un tube (de canon) pour que le projectile acquiert la vitesse la plus importante possible. Plus le canon est long, plus la quantité de poudre peut être importante et plus le projectile sera rapide.

En théorie, c’est comme cela que cela marche… En pratique il y a de nombreux problèmes…

Le premier est la charge de poudre, plus elle est importante, plus le canon doit être robuste. La solution est trouvée par les poudres dites « lentes ». Plutôt qu’une forte explosion initiale, les poudres lentes vont se transformer en gaz moins rapidement, ce qui permet de répartir les efforts sur tout le tube alors que le projectile avance dans le canon au lieu de concentrer ces efforts dans la culasse. C’est toujours une explosion quand même, mais contrôlée… dans une certaine mesure. La combustion des poudres simplement est moins rapide, Cette avancée technologique est liée à meilleure maîtrise de la Chimie.

La métallurgie permet la production de tube plus long et plus solide. Sans l’amélioration de cette technologie, la mise au point du Parisener kanone était impossible. Mais si la production des tubes permet la production de canon extrêmement long, l’usure dû au frottement de l’obus dans le tube du canon engendre des frottements démentiels. A chaque obus tiré, le tube s’use et se déforme. Il devient courant, surtout dans l’artillerie navale d’avoir un stock considérable de canon pour pouvoir les remplacer régulièrement.

Mais le vrai problème est le suivant : plus le tube est long… plus il a de chance de fléchir et de se tordre sur lui-même. C’est pourquoi, les état-major préfère des pièces d’artillerie relativement courtes, l’usure est moindre et elle sont plus facile à mettre en œuvre.

Enfin le recul d’une telle pièce d’artillerie est phénoménal. La mise en œuvre de frein hydropneumatiques (dont celui du mythique canon de 75mm français, dit de 1897) permet de compenser le recul… jusqu’à un certain point seulement.

Toutes ces données sont connues et maîtrisées avant la première guerre mondiale. Mais lors de celle-ci, l’état-major du kaiser veut briser le moral des Français. Surpris par la résistance lors de la bataille de la Marne et par l’allant des troupes françaises qui continue à attaquer malgré les pertes infligées par les mitrailleuses. Les allemands vont improviser pour attaquer Paris.

Les allemands attaquent et bombardent les villes sans état d’âme. Londres est bombardée par les zeppelins, puis par les Gotha allemands. Mais Paris est défendu par l’aviation basée sur le Bourget (qui vient d’être créé) et la DCA française, basée sur le 75mm, se révèle redoutable. On décide de recourir à un canon géant.