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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Le « Parisener kanone », le canon le plus extraordinaire de l’ère Steam Punk (2)

12 Juillet 2020 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

Le Parisener kanone, connue par erreur sous le nom de « grosse bertha » (La grosse Bertha est l’énorme obusier qui détruisit les forts belges) est constitué de deux tubes de 38mm de 45 calibres reliés l’un à l’autre. Cet assemblage donne un tube de 34 m pesant 175 tonnes. Pour que le tube ne plie pas, il faut mettre en place un haubannage. D’une certaine façon, c’est une sorte de pont à hauban qui est assemblé. Au total, le canon pèse 750 tonnes !

Cette masse considérable peut envoyer un obus à 120 km ! Mais cet obus pèse seulement 125 kg pour une dizaine de kilogrammes d’explosif. La quantité d’obus que peut envoyer le tube ainsi constitué est de seulement … 65 obus au maximum. Et encore, pour compenser l’usure du canon à chaque tir, le calibre des obus passe de 21 à 24 mm. Mais le plus difficile est de le transporter sur le pas de tir (qui doit être renforcé en béton pour supporter le recul). Le canon est déplacé par voie ferrée, puis il doit être installé sur un pas de tir spécifiquement conçu à cet effet. Le travail est titanesque et exige un personnel important durant des mois. Les travaux d’aménagement ont lieu en 1917… les premiers tirs commencent en mars 1918 !

Au final, sept tubes sont produits pour trois canons. Ils vont tirer près de 400 obus et faire 256 morts et 620 blessés.

Ce qui est jugé terrible par les parisiens est l’absence d’avertissement. Les raids aériens sont repérés (à l’époque au son) et l’alerte est donnée. Ensuite, les tirs de DCA donnent aux civils l'impression qu’ils sont protégés. Là, seul le hasard semble décider qui va vivre ou mourir...

Pourtant, à la surprise du gouvernement français, les parisiens s’y habituent comme les Londoniens vont s’habituer aux V2 dans ces circonstances comparables.

Au contraire, plutôt de se résigner contrairement à ce qu'espérait l'état-major du Kaiser, les français vont investir sur des canons lourds, mais ces canons sont issus de pièces d’artillerie navale. Les premiers sont des mortier de 220mm (conçus pour l’Argentine) de défense côtière. Mais ensuite, les canons de la marine française vont être déployés à partir des voies ferrées et mis en œuvre par des marins. Cela permettra à l’armée française de disposer rapidement d’une artillerie lourde mobile et puissante qui va finir par surpasser l’artillerie allemande.

Pourtant, et c’est moins connu, l’armée française, fascinée par ce Parisener Kanone, va s’en inspirer et améliorer ce canon. Dès l’armistice, la France va demander à Schneider de produire deux pièces comparables. Les premiers essais sont des échecs. 60 km de portée seulement ! Les efforts continuent et en 1929 on atteint presque les 100km. En 1938, on atteint 127 km avec un obus de 142 kg ! Un record, mais aussi la fin d’une aventure technologique. Les tubes sont usés et les bombardiers permettent de faire bien mieux, plus facilement et moins cher. L’idée de produire plusieurs canons à partir de ces prototypes est pourtant étudiée, mais la défaite de 1940 provoque l’abandon de ce projet de canon géant.

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