Un moyen de transport méconnu de l’ère Steam Punk : La bicyclette

Lorsque l’on évoque le XIXe siècle, l’ère Steam Punk, et que l’on parle moyen de transport on va penser au train, aux navires, aux dirigeables et aux premiers avions et aux premières voitures… et systématiquement on va oublier la modeste bicyclette qui est peut être le véhicule le plus lié à cette époque.

La bicyclette, comme la brouette est liée à la roue. Si la brouette est une invention chinoise qui date du 1^er siècle, le vélo est une invention purement européenne.

En 1791, le comte de Sevrac apparaît au jardin du Palais Royal à cheval sur une poutre portée par deux roues. La « proue » de cette poutre est surmontée par une tête de lion qui permet de poser ses mains. L’on avance en courant et en frappant avec les pieds. Si le comte est connu pour ses excentricités, il vient de lancer un nouveau mode de locomotion qui va faire fureur : le Célérifère.

L’engin permet des pointes de vitesses impressionnantes. Mais il doit être ralenti dans les virages… et surtout il n’a pas de frein.

En 1818, le baron Drais von Sauerbronn dote un célérifère d’un guidon articulé. La draisienne va devenir à la mode des deux côtés de la manche. Mais le baron Von Sauerbronn n’en tirera aucun profit.

L’invention qui va faire la différence est l’oeuvre de Pierre Michaux. Suivant une idée de son fil Ernest, il dote la roue avant de pédale avec des manivelles. Il vient de créer le grand Bi. Nous sommes alors en 1861. l’année suivant, il en fabrique et en vend cent quarante-deux. En 1865, la production dépasse les quatre cents unités. Au fur et à mesure de la production, le diamètre des roues avants passe de 0,80 mètres à 2,50 mètres en 1878. Les roues d’alors sont lourdes et le grand bi devient difficile à utiliser. On passe alors des roues pleines aux roues à rayons, ce qui relance l’intérêt pour ce mode de locomotion.

Le vélo de cette époque est un moyen de locomotion purement urbain et sportif. Lourd, salissant, difficile à utiliser, le grand bi fait la joie de la bourgeoisie plus ou moins fortunée. Si la mode anglo-saxonne du « sport » se répand, on utilise le grand bi pour se « montrer » lors de promenades. l’engin est cher et reste peu pratique. Pour les déplacements utilitaires, le cheval, ou les voitures tractées restent la norme. Néanmoins, les évolutions technologiques (roulement à bille, roues en caoutchouc, freins et surtout transmission par chaine) transforment l’engin qui devient de plus en plus utilisé. Passé de mode auprès de la haute société. Il est utilisé de plus en plus pour des déplacements utilitaires et remplace avantageusement le cheval pour les petits déplacements courants. Même, la police et la poste utilise cet engin. A la veille de la première guerre mondiale, on voit apparaître les premières unités de vélocipédistes. Là, il s’agit de doter les unités d’infanterie d’un moyen de transport simple d’utilisation qui est abandonné lors des combats.

Engin de luxe, le vélo va évoluer au fur et à mesure du XIXe siècle pour devenir un moyen de locomotion purement utilitaire destiné à la population. Ce n’est qu’au tout début du XXe siècle qu’il va prendre une dimension sportive, là encore populaire.