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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Le médecin de demain : un robot ?

14 Avril 2021 , Rédigé par Droopy Publié dans #robots

 

Le titre est accrocheur, trop peu être, mais il reflète l’importance de plus en plus importante de la robotique dans le domaine médical. La COVID ne fait que l’accélérer et de montrer à quel point le monde médical actuel dépend de la robotique si il veut continuer à fournir des soins de qualité au plus grand nombre dans nos sociétés.

Cette évolution ne va pas de soit. Elle n’a pas été demandée par les patients (qui préfèrent les acteurs humains), par le personnel de soin (qui subit cette évolution) ou par le soutien administratif ou technique. Ce dernier est déjà mis sur la sellette pour des raisons budgétaires et voit certainement les robots comme des concurrents.

C’est la politique d’optimisation de l’offre de soin, afin de la rendre « rentable » qui a détruit le tissus médical en France et en Europe. Cette politique économique n’a pas tenu compte des risques potentiels scientifiques et s’est limité à une gestion purement économique. Cette politique s’est heurté dans la réalité d’une pandémie qui a montré que la médecine, comme les armées, sont des assurances, hors de prix, mais combien efficaces en cas d’imprévus.

Au delà de cette controverse, la robotique s’impose de plus en plus dans le monde médical pour limiter la charge de travail du personnel soignant.

Le premier secteur est la prise des données médicales. Température, pression artérielle, taux de sucre etc etc etc … sont des tâches indispensables, mais chronophages qui mobilisent un personnel soignant nombreux. De nombreuses tâches sont déjà automatisées dans les laboratoires des cliniques et hôpitaux. Mais comme l’a montré la COVID, d’autres comme la prise de température, l’estimation de l’oxygène dans le sang, peuvent être automatisés et prises à distance afin de gagner du temps. Dans ce domaine, la limitation n’est plus technique, mais légale. Capter des informations médicales sur toutes personne se présentant dans un hôpital doit être définie par la loi dans un cadre qui n’est déjà plus national, mais au minimum européen.

Un autre domaine est la propreté des locaux médicaux. Cette tâche implique un personnel important pour des tâches d’une importance capitale, mais peu motivantes et surtout peu rémunérées. Dans ce domaine, la robotique offre des possibilités importantes. Ainsi la société Aked propose des robots autonomes désinfectants grâce à des lampes UVC puissantes. Seul inconvénient, mais de taille, la pièce à désinfecter doit être vide. Toutefois, des robots de nettoyage autonomes va permettre libérer et de réaffecter un personnel technique pour des tâches tout aussi importantes et contribuer à un meilleur bien être des malades, mais aussi du personnel soignant.

La chirurgie robotisée a déjà fait l’objet de nombreux articles de presse. Contrairement à une idée répandue, il ne s’agit pas de remplacer le chirurgien, mais de lui offrir un nouvel outil plus efficace, moins invasif tout en limitant sa fatigue et en lui permettant, si c’est nécessaire, la possibilité d’intervenir à distance. Ce dernier point a retenu l’attention des médecins militaires et des marins du monde entier. Le robot devient une sorte de scalpel hyper précis dont l’intervention est programmée et géré par le médecin en temps réel. Son principal avantage, est d’avoir besoin « d’ouvrir » beaucoup moins un patient. Ce qui permet limiter les risques et les soins post opératoire. Ce qui est à l’avantage du patient, du personnel soignant et … des assurances de soin ! Raison pour laquelle malgré un investissement considérable pour l’outils, la formation et l’entretien, les investissements restent stables.

Dans la continuité, la surveillance des patients à distance est un domaine qui devrait exploser ces prochaines années. Elle correspond au besoin de soulager les infrastructures existantes , de limiter la charge de travail du personnel soignant, mais aussi de répondre aux besoins d’une population de plus en plus vieillissante. Des robots dotés de capteurs et de systèmes de surveillance automatisés peuvent assurer une veille en permanence des personnes âgées et malades. Voire de fournir une assistance légère (port de charges…) grâce à l’aide d’effecteurs (bras robotisés). Cette technologie existe déjà. La société Lovuzo propose un concierge robot ; SAM, capable de relever en permanences des données bio-médicales et d’assurer un suivit médical de bonne qualité en temps réel. Mais si la technologie est au point, il sera difficile de la mettre à disposition de tous rapidement. Les écueils sont d’ordre administratif, légaux et politiques. Dans une société déjà surveillée à outrance, qui voudraient de nouveaux capteurs branché en permanence ? Se pose aussi la question de savoir qui va gérer et qui va avoir accès aux données collectées. Les conflits d’intérêts avec les assurances sont évidents. Mais ce sont ces mêmes assurances qui ont les moyens d’investir dans cette technologie pour la rendre disponible.

Le dernier domaine où la robotique commence déjà à révolutionner le monde médical est la rééducation. La robotique permet déjà d’offrir des prothèses à de nombreux malades et facilite leur vie courante voire leur permet de suivre une réelle vie professionnelle. Toutefois, plutôt que de recourir à des prothèses, il est préférable de re-éduquer et d’assister les malades. Dans ce domaine précis, les exosquelettes offrent déjà un soutien réel à de nombreuses personnes et suppléent à des déficits de capacité motrices dus à un accident ou à une maladie. Ainsi, Wandercraft, une société française fourni déjà des exosquelettes permettant aux patients de ré-apprendre à marcher en toute sécurité. Un modèle amélioré est à l’étude pour leur permettre de retourner à domicile avec cette assistance pour revenir dans un milieu plus familier et accueillant… et de soulager les hôpitaux.

Entretenir les infrastructures, relever les données bio-médicales, assister le personnel lors des opérations, permettre un retour à domicile plus rapide tout en assurant le suivit médical des malades ne sont plus des promesses de la robotique, mais de réelles possibilités techniques. Si de telles technologies vont permettre de soulager un personnel soignant trop sollicité, elles ne le remplacent pas. Bien au contraire. Il faut que les décideurs, mais aussi la population comprenne à quel point son personnel médical, mais aussi ses pompiers, ses policiers et ses enseignants leur sont utiles et ne réduisent pas à des lignes comptables.

 

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