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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Ère Steam Punk et Histoire de France – La troisième république

11 Novembre 2021 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

Lors de la guerre de 1870, les prussiens mobilisent 800 000 hommes, face aux 300 000 hommes de l’armée française. Pour la première fois de son histoire, l’artillerie française n’est pas l’avantage technologique. Les canons Krupp sont bien meilleurs. Mais au-delà de l’avantage numérique et technologique, c’est surtout la préparation, l’entraînement et la coordination de l’État-major Prussien qui va faire la différence. L’état-major à totalement planifié et préparer ses besoins et sa logistique. Contrairement aux armées françaises qui ne coordonnent pas leurs mouvements et qui sont détruites ou encerclées une à une, les armées allemandes travaillent en groupe et suivent des directives claires et précises.

Très vite Paris est menacée. Si L’Empereur n’est pas regretté par les Parisiens, ceux-ci s’enferment et décident de résister avec les marins et les mobilots qui ont convergé dans la capitale. 120 000 hommes et des dizaines de canons de marines qui bloquent les prussiens et les empêchent de passer à l’assaut… Alors que le gouvernement provisoire tente de négocier la capitulation à l’insu de la population. Mais les Prussiens veulent l’Alsace et une partie de la Lorraine. Ils veulent le fer français pour leur industrie lourde. L’autre soucis du gouvernement provisoire est … la province. Comment la garder sous contrôle ? Gambetta prend le risque, réel, de s’échapper de Paris en ballon. L’opération est un succès. Mais un succès fragile. La France est isolée, la politique étrangère de Napoléon III se retourne contre la France. Les derniers états allemands décident de s’allier aux prussiens. Le 18 Janvier 1871, le II reich est proclamé à Versailles. Le 28 janvier Paris capitule après des émeutes réprimées dans le sang. Mais Bismarck veut la capitulation d’un gouvernement démocratiquement élu pour valider définitivement sa victoire. Les Royalistes, qui veulent la paix, ont la majorité et acceptent les conditions des prussiens. Thiers devient le chef du gouvernement. Un gouvernement royaliste … élu démocratiquement sous pression de l’occupant !

Les conditions de 1871 sont aussi dure que le « Diktat » exigé la France en 1918. Annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, Paiement d’une indemnité de 5 milliards de franc or (Une somme exorbitante!) et pour mieux humilier les Parisiens qui lui ont résisté : les armées allemandes doivent pénétrer à Paris le 1er Mars pour défiler sur les Champs Elysés.

Pour les Parisiens, c’est trop ! Détestant ce gouvernement, élu par la province, les Parisiens se replient sur Montmartre avec leur canon. Thiers envoie la troupe… qui fraternise avec les parisiens. Thiers, le gouvernement et la bourgeoisie d’affaire fuient et se réfugie à Versailles. Paris décide de devenir une commune. Et va créer ses propres instances politiques.

Thiers va réorganiser ses troupes et écraser dans le sang ce qu’il considère comme une rébellion. Il y aura plus de 30 000 en moins d’une semaine. Des enfants de 5 ans sont fusillés. La Terreur, lors de la révolution française (1793 1794), à fait cinq fois moins de victimes…

Thiers reprend le contrôle, lance deux emprunts pour payer les dettes de guerre. Preuve de la richesse française : la dette de guerre est payée avant terme. Bismarck doit retirer ses troupes. Ce n’est plus la France qui fait peur en Europe maintenant, mais cette nouvelle Allemagne unifiée.

On s’attend à ce que la monarchie soit restaurée. Le comte de Chambord, pressenti, a trop d’exigences pour former un gouvernement perenne. Thiers se décide à mettre en place une démocratie conservatrice. Pour les royalistes, c’est une trahison. Ils mettent le maréchal Mac-Mahon à la tête du gouvernement et vont tenter durant sept ans de trouver un roi. En vain. C’est l’origine du septennat pour le président de la république. Cette démocratie, qui attend un roi, va devenir permanente grâce à l’amendement Wallon. C’est la IIIe république. De nouvelles élections marginalisent les royalistes et instaurent de manière définitive la république.

Durant, ce temps, les banques ont relancé l’économie. Mais la commune de Paris à laissé des traces. Les conditions de vie et de travail, si elles restent dures, sont devenues plus tolérables.

Jules Ferry prend le contrôle du gouvernement. Il lutte contre les jésuites et les congrégations religieuses. Le 10 juillet 1879, la loi sur la laïcité de l’enseignement est votée. Pour Jules Ferry, l’enseignement doit être contrôlé par l’État. Il faut enseigner le patriotisme et former les citoyens de la république. Toutefois, si le citoyen doit être formé moralement par l’État, il supprime la censure et légalise les syndicats pour faire contrepoids à l’influence des banquiers et des affaires. Dans le même temps, il suit une politique de colonisation. Les buts sont « d’éduquer » les populations locales. Il aura aussi des écoles dans les colonies. Mais les buts sont économiques, contrôler les ressources locales et s’assurer les débouchés pour l’industrie métropolitaine, mais aussi et surtout militaire. La population française est trop faible pour lever une armée capable de rivaliser en effectif avec celle de l’Allemagne. L’armée veut pouvoir lever des armées dans les colonies pour compenser son désavantage numérique face à l’Allemagne.

Mais cette colonisation est refusée par la droite et l’extrême gauche. Ce n’est pas le sort des populations locales qui les inquiète. C’est le coût pour les finances publiques de ces expéditions. En 1885, la Chine attaque un détachement français (Bataille de Lang son). Les crédits pour lever une expédition de soutien sont bloqués. Le gouvernement de Jules Ferry est renversé. Sans renfort, l’amiral Courbet entreprend un blocus de la Chine et obtient en concession des Chinois le contrôle du Tonkin. L’avenir des colonies française d’Asie est assuré.

La chute de Ferry inquiète les républicains. Les royalistes et les bonapartistes comptent de nombreux soutiens en province et peuvent menacer la république. C’est la raison d’un des plus étranges épisode de la IIIe république. Clemenceau va mettre en avant le populaire Général Boulanger pour éviter l’élection des royalistes. Boulanger est l’homme qui raye des cadres de l’armée les chefs des grandes familles. Il interdit les tirs lorsque l’armée est envoyée réprimer les grèves. Mais lors d’incidents de frontière avec les Allemands, il n’hésite pas affirmer qu’il est près pour la revanche !!! Populaire, mais aussi trop naïf. Dirigé par sa maîtresse, ne comprenant pas les implications politiques de ses paroles (sans le comprendre, il finit par devenir le chef de file des monarchistes !). Il devient la bête noire des républicains et de Clemenceau en particulier. Triomphalement ré-élu, alors que la population est prête à le mettre au pouvoir définitivement, le général Boulanger préfère aller chez sa maîtresse plutôt que de suivre le coup d’État qui se met en place pour lui. Cela provoque l’incompréhension générale. Très vite une rumeur coure : le général Boulanger va être arrêté pour sédition. Il fuit en Belgique… avec sa maîtresse. Il s’y suicidera après la mort de cette dernière.

Les affaires sont florissantes. L’économie française se porte bien et l’épargne permet le financement de nombreux projet. Après le succès du canal de Suez, Ferdinand de Lesseps fonde la compagnie du canal de Panama. Ce projet draine l’économie de nombreux épargnant. Mais le projet est trop ambitieux et surtout se heurte aux maladies endémiques de l’Amérique centrale. Pour financer le projet, un emprunt national est lancé… et pour qu’il aboutisse, plusieurs députés sont … achetés. Cet apport d’argent ne suffit pas à sauver la compagnie qui fait faillite. De nombreux épargnants sont ruinés et le scandale est énorme. L’épargne française va se tourner à l’étranger ou vers des placements jugés sûrs. Cela va stopper net la modernisation de l’économie française et profiter à la création de concurrents étrangers.

Cet affairisme provoque une réaction populaire violente. Si il n’y a plus de rébellion armée (sur le modèle de 1830, 1848 et de la commune de Paris), un mouvement anarchiste s’installe. Au nom de ce mouvement, de très nombreux attentats se font dont celui du président de la république Sadi Carnot en 1894. Mais à partir de 1894, ce qui va totalement diviser la France est l’affaire Dreyfus.

La population française n’a jamais accepté la perte de l’Alsace et de la Lorraine. Même Bismarck, qui en est conscient, le redoute. Dans ce contexte, toute communication avec l’Allemagne est surveillée. Or, on trouve dans une corbeille à papier de l’ambassade D’Allemagne à Paris un bordereau de livraison pour des documents confidentiels de la part d’un officier français. Le ministre de la guerre, le général Mercier croit reconnaître l’écriture du capitaine Dreyfus. Qui est mis au arrêt alors qu’il clame son innocence. De nouvelles preuves (fausses) semblent confirmer sa culpabilité. Mais son frère Mathieu prend sa défense. Grâce au soutien des services de renseignement en la personne du colonel Picquard, le véritable coupable Esterhazy est trouvé. L’État Major mute Picquard dans les colonies. Mathieu Dreyfus se retrouve seul. Mais, il a maintenant les moyens de défendre son frère. Plusieurs articles mentionnent l’affaire. Mais c’est l’article de Zola, avec le titre de Clémenceau « J’accuse » qui va changer du tout au tout l’affaire Dreyfus. Malgré les tentatives d’intimidation du ministère de la Guerre, les preuves sont accablantes. Il faudra deux procès pour acquitter en 1906 Dreyfus. Le courageux Picquard, sera nommé général puis entrera dans le gouvernement Clémenceau au ministère de la Guerre. En réaction à l’antisémitisme de l’affaire Dreyfus, va se créer un anticléricalisme. Les républicains et les socialistes veulent la peau du clergé. Pour contrôler les congrégations religieuses, la loi sur les associations est votée en 1901. Cela aboutira en 1905 à la loi de séparation de l’État et de l’église. Si cela va marquer considérablement les institutions françaises, c’est aussi le moyen de masquer un malaise social de plus en plus important. L’économie française se bloque. L’argent de l’épargne française s’est détourné de l’investissement. L’affaire de Panama a marqué les esprits et les épargnants. Aujourd’hui encore, l’aversion au risque de l’épargne française continue de gêner l’économie.

Ce malaise social engendre grève et émeutes. Pousser par les syndicats et les anarchistes, même les fonctionnaires protestent. Dans ce contexte déjà dur, la mise en avant par une presse, de plus en plus diffusée et importante, de la violence fait réagir le gouvernement. Clémenceau est chargé de rétablir l’ordre à tout prix. Ayant assisté impuissant au drame de la commune en 1871, Clémenceau n’a qu’un seul impératif : Maintenir l’ordre républicain. Il réforme la police nationale, réprime les grèves et les émeutes, y compris par les armes et fait voter une loi interdisant le droit de grève aux fonctionnaires. Dans le même temps, il entreprend des négociations qui permettent d’apaiser la situation. En 1908, ayant rétabli l’ordre mais ayant une réputation détestable, il est remplacé par Jaures.

Mais le grand œuvre de la troisième république est la reprise de l’Alsace et de la Lorraine. Pour cela, la IIIe république va monter une industrie innovante capable d’armer l’ensemble de ses armées et celles de ces alliés. Les écoles républicaines vont instruire la population et donner une instruction civile et morale pour obtenir le soutien de la population. Les colonies vont fournir des troupes pour compenser la stagnation de la population française alors que celle d’Allemagne ne cesse de croitre. Mais surtout, la IIIe république va réussir à rompre son isolement. Alors que le second Empire s’est retrouvé seul face à l’Alliance des états allemands, la troisième république parvient à créer la troisième entente. Une Alliance avec la Russie des Romanov et l’Angleterre. Mieux elle va préparer la rupture de l’Alliance entre le second Reich, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Cette dernière va combattre dans les rangs alliés.

Toutefois, c’est la constitution de ces blocs antagonistes qui va précipiter l’Europe dans un conflit catastrophique dont les conséquences se font subir un siècle après la fin des hostilités.

 

 

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