RSM, un nouveau robot militaire français
Depuis la création de la robotique, l’un de ses principaux but est d’éloigner l’humain d’une menace. C’est pourquoi, de nombreux robots, sous différentes formes assument les fonctions de déminage. Sur ce point, la France, et ses armées, sont restés à la pointe de la technologie… même si cela est resté très loin des projecteurs contrairement aux petits robots US. L’armée française à ainsi robotisée de vieux chars pour traiter des champs de mines avec succès. Les premiers systèmes robotisés anti mines navals (les PAP) sont encore utilisés de nos jours… et l’US Navy à depuis longtemps pris l’habitude de demander le soutien aux marines européennes de l’OTAN, pour lutter contre les mines. C’est cher, c’est dangereux et ce n’est pas suffisamment glamour pour en faire un blockbuster US. Cette histoire continue d’évoluer discrètement avec un discret projet : CAPACITÉS.
Depuis 2020, un projet de robot spécialisé dans la détection des mines antipersonnel a été lancé. Les nouvelles mines sont plus difficiles a détectés… et donc encore plus dangereuses. L’université de Nantes se met alors à travailler sur un robot principalement doté d’un radar conçu pour pénétrer le sol, d’un magnétomètre et d’un sondeur mécanique. Avec ces équipements, ce robot va au devant des démineurs pour repérer les mines enfouies.
Contrairement à une idée reçue, de tels robots ne sont pas destinés à remplacer les démineurs. Malgré les progrès en Intelligence artificielle, ils en sont incapables. Par contre, en faisant une première reconnaissance, ils simplifient considérablement le travail des démineurs et leur permettent de se concentrer sur les zones les plus prioritaires. Ce robot doit donc être vu comme un outil avec des fonctionnalités supplémentaires mis à disposition des démineurs.
Ce type d’approche peut sembler singulière. Mais elle a surtout le grand mérite de faciliter l’incorporation de ces robots dans les unités sans remettre en causes les doctrines déjà établies. Car les besoins sont immenses. Notre armée aide au déminage de nombreux pays en Asie et en Afrique. Mais avec les combats en Ukraine, elle risque d’avoir de nouvelles zones de déploiement à assumer… sans avoir de moyens et surtout d’effectifs supplémentaires.
Ce robot « RSM » n’est pas encore déployable sur des zones opérationnelles, mais il est suffisamment abouti pour que le prototype soit testé dans un environnement réel. Ce qui représente un réel exploit technologique pour un projet d’à peine deux ans et un budget d’environ un million d’euro. Cette réussite est du à l’Agence de l’innovation de défense et la Direction générale de l’armement pour l’état français. Et pour la recherche et l’industrie à et de Shark Robotique au Laboratoire des sciences du numérique de Nantes, l’École du génie d’Angers et Handicap International. Il peut paraître surprenant qu’une ONG participe à un projet militaire. Mais encore une fois l’armée française travaille depuis longtemps pour rendre plus sûr de nombreux pays… et pour de nombreuses ONG l’armée française est une référence incontournable et appréciée en la matière.
D’un point de vue technique, le RM est un modèle dérivé de la plate forme Rhyno. Sa capacité d’emport de 200kg permet d’emporter les charges utiles spécifiques utilisées dans le cadre de cette mission. Mais le modèle militaire qu’ambitionne d’utiliser l’armée de Terre sera différent. Ce sera un robot plus imposant. Cette évolution est programmée pour bénéficier d’une plus grande autonomie mais aussi d’une charge utile plus importante. De quoi ajouter de nouveaux senseurs et de faire évoluer le projet en fonction de l’évolution des menaces. Ce robot a semble t’il déjà un nom : « Robin ».