L’épopée de Hernan Cortès
Février 1519, Cortès quitte Cuba avec une escadre de onze navires. C’est le début d’une épopée qui va détruire dans le sang l’empire aztèque.
Face aux 620 soldats et marins de Cortès (avec 17 canons et surtout un notaire (si si!)) se trouve une civilisation remarquable. On trouve les premières traces de l’empire Aztèque à partir du XIIIe siècle. Il s’étend rapidement et installe sa capitale sur les rives du lac de Texcoco (Au centre de l’actuel Mexique). Cette capitale est une immense citée lacustre nommée Tenochtitlan. C’est un empire centralisé et commandé par un seul homme : huey tatloani. Ce que les espagnols vont traduire par « Empereur ». L’Empire Aztèque est vaste (500 000 km² environ) et part des rives du Golfe du Mexique à celle du Pacifique. Composée de trente huit citées état, la population est estimée à 20 millions d’hommes ! On voit toute la disproportion entre les deux forces. Et ce n’est pas 17 canons (et un notaire ) qui devraient pouvoir faire la différence… et pourtant !
Contrairement à ce que l’on croit, l’apparition de l’escadre de Cortes n’est pas une surprise pour les Aztèque. Cela fait un certain temps que les guetteurs signalent des choses étranges qui naviguent sur les océans. Mais aucun Aztèque ne comprend ce que cela implique. Pire, la légende du Serpent à plume Quetzalcóatl affirme que ce dernier va revenir. Et certains Aztèque se demandent si ces choses étranges qui naviguent au large ne sont pas les présages du retour du « Serpent à plume ». Ce qui provoque de nombreuses discussions et empêchent les Aztèques de se préparer à la venue des étrangers.
Dans l’imaginaire courant, Cortès a été pris pour ce Dieu. Pourtant les mémoires de Cortès expliquent que les espagnols n’ont pas été pris pour des Dieux. Les Aztèques constatent vite que lorsqu’ils sont blessés, les espagnols saignent avec un sang tout à fait ordinaire. Tout comme eux…
Cortès est un remarquable général et un fin politique. Ce qui va lui permettre de tirer partie de toutes les opportunités qui vont se présenter. Si les canons et les chevaux vont avoir un remarquable effet psychologique dont il saura tirer partie, la véritable chance de Cortès repose sur les maladies européens et un mode de pensée particulier qu’il va exploiter à fond.
Une fois débarqués, Cortès progresse vers l’intérieur des terres. Les premiers accrochages sont sérieux et font comprendre à Cortès que les Aztèques ne sont pas qu’une simple bande de barbare qu’il va pouvoir massacrer à loisir. Un seigneur local échange sa fille contre l’assurance de rester au pouvoir après une rude défaite contre les Espagnols. Malinalli, ou «la Malinche» en espagnol, est cette jeune fille et ce sera la clef qui va permettre à Cortès de comprendre cet adversaire. C’est elle qui va lui apprendre que l’Empire Aztèque n’est pas si homogène qu’il n’y paraît. De nombreuses citées Etats cherchent à s’émanciper de la tutelle de l’Empire. Cortès va prendre contact avec les responsables de ces citées et diviser l’Empire Aztèque. Contre la promesse de baisser les taxes, les Tépanèques et les Totonaques vont s’allier avec l’Espagnol.
Le 08 novembre 1519, Moctezuma, l’Empereur Aztèque invite Cortès dans sa capitale. Ce dernier dispose déjà de ses hommes, de sa petite artillerie et surtout d’une considérable armée mexicaine. Malin, Moctezuma laisse à Cortès son palais royal et parvient à laisser les alliés de Cortès à distance. Le loup est dans la bergerie. Mais il s’agit d’un groupe de quelques centaines d’hommes au milieu d’une citée lacustre de 300 000 habitants !
Rapidement, une émeute éclate. Étrangement, l’Empereur Moctezuma fait parti des premières victime. On ne sait toujours pas qui l’a tué. La situation des espagnols est désespérée. La poudre commence à manquer. Les chevaux sont inutiles dans une citée lacustre. Cortès va perdre 200 hommes dans l’affaire. Un tiers de ses effectifs !
Profitant d’une forte averse une nuit sans lune, il parvient à dégager le reste de ses troupes le 30 juin. C’est la «Noche Triste» (la Nuit Triste).
Cortès parvient à rallier ses troupes malgré la défaite. L’arrivée de renforts et de munitions lui donne les moyens de reprendre l’initiative. Pour compenser les pertes, il s’allie avec de nouveaux alliés Tlaxcaltèques, Totonaques, Texconans, Calchas. Soit une dizaine de milliers de combattants. Grâce à cela, il commence le siège de Tenochtilan. Mais plus que les renforts, les alliés et les munitions, c’est la maladie qui va faire la différence. Lorsque les Espagnols donnent l’assaut final en 1521, la citée a déjà perdu plus des trois quarts de ses habitants !!! Si Cortès n’est pour rien dans l’épidemie de Variole qui ravage la citée. Il en connaît la redoutable efficacité. En 1516, une épidémie de variole avait ravagé 99 % de la population d’Haïti ! Pour les Aztèque, cette maladie est la punition des dieux ! Ils perdent tout espoir et se font massacrer par les Espagnols… et leurs alliés !
Ces derniers finiront eux aussi par mourir de la Variole ou massacrer par les Espagnols. Pour Cortès, c’est l’heure du triomphe… et de la désillusion la plus totale.
La fabuleuse richesse de Tenochtitlan n’existe pas. Il y a bien de l’or, mais pas les quantités fantasmées ! Tout comme les citées incas, les cités Aztèques ne sont pas la fabuleuses citée d’or que vont s’obstiner à chercher les conquistadors en Amérique.