Des drones indifférents aux contre-mesures électroniques ?

Pour les drones actuels, les commandes à distances sont indispensables. Aussi, l’utilisation de brouilleurs est considéré comme une des meilleures parade pour lutter contre ces robots volants. Toutefois, cette parade est forcément limitée dans le temps. L’apparition de système de vols programmés, voir de relai avec d’autres drones volant en essaim vont en limiter l’efficacité dans le temps.

Mais des techniciens russes ont trouvé une parade aux brouilleurs simple et efficace lors des derniers combats en Ukraine. Pour cela, la liaison radio a été remplacée par une liaison via une fibre optique qui ne peut pas être brouillée ! Une solution simple, efficace qui n’est pas sans rappeler les premier robots militaires utilisés au combat.

Avant la seconde guerre mondiale, les ingénieurs français mettent au point un petit robot pilotable via un cable électrique. Il s’agit d’amener une charge d’explosif à coté de fortification. Les tests sont prometteurs… et vont largement inspirer les ingénieurs allemands qui le produiront en série sous le nom de « Goliath ». De la même façon, cette technique servira à guider les premiers missiles anti-char français qui seront exportés partout dans le monde après la seconde guerre mondiale. Mais cette technique n’est plus guère utilisée que pour les torpilles. L’eau conduit mal les ondes électromagnétiques. Les liaisons radio ne sont pas utilisables.

Les drones russes (pour ceux ayant une portée limitée à une dizaine kilomètres ) utilisent un câble en fibre optique. Ce câble limite l’autonomie, mais ne rayonne pas d’énergie. Il est donc plus difficilement repérable. De plus la fibre optique permet une bande passante plus importante. L’absence de brouillage et d’une bande passante permet d’obtenir un meilleur pilotage et des données très précises.

Il y a toutefois un inconvénient de taille : le poids de la fibre exige des moteurs plus puissants, donc des batteries plus lourdes. Cela limite l’autonomie, mais aussi l’agilité et la vitesse de ces drones. Le prix de ces appareils (et de la fibre ) est plus important que pour un engin comparable utilisant des liaisons radio. Mais pour l’armée rouge, le simple fait de mettre en échec les performants systèmes de guerre électronique ukrainiens (et de l’Otan ) est déjà une victoire en soi.

Il faut noter que le concept intéresse aussi les occidentaux. L’allemand HIGHCAT développe le drone HCX sur ce concept.