Une Migration Steam Punk: L’exode des Canadiens francophones vers les Etats Unis
Les migrations de populations sont aussi anciennes que les civilisations. En pleine ère steam punk (Grosso modo le XIXe siècles ), elles touchent principalement les populations européennes. Certaines sont dues à la famine (Irlande), mais d’autres ont des raisons plus « politiques ».
Au XIXe siècle, de nombreux canadiens français sont obligés de quitter le Canada. L’arrivée de nouveaux immigrants venus de Grande-Bretagne joue aussi. Cela permet à la perfide Albion de mettre à l’écart la population francophone tout en gardant une nombreuse main-d’œuvre anglophone. Mais c’est surtout l’explosion de la population francophone. (140 000 en 1791 à plus d’un million en 1871) qui va obliger les francophones à quitter le Quebec.
Au XIXe siècle, les francophones sont exclus de l’empire commercial contrôlé par les Anglophones. L’accès aux capitaux pour leur permettre de lancer des activités économiques leurs sont limités. Ils se consacrent principalement à l’agriculture. Mais à partir des années 1830, il devient plus difficile d’augmenter les parcelles agricoles. Toutes les terres cultivables sont déjà utilisées. La surpopulation implique déjà de prendre sur les terres agricoles. Les francophones sont alors obligés de partir. La création de manufactures et d’industries aux USA leur offre un débouché. Ils devront se heurter à deux obstacles : la langue et l’église. La communauté francophone résiste et la langue française est devenue le principal symbole de leur identé. Aussi, même si la reine d’Angleterre est aussi la reine du Canada, les Québécois parlent français et évite de parler anglais. Aux USA, ils devront apprendre cette langue qu’ils honnissent. Ensuite, l’église à un poid moral important pour cette communauté. C’est l’église qui s’est interposé quand les anglais ont pris le contrôle du canada. Et c’est elle qui a été le garant, avec un réel succès, de leurs droits… du moins au Québec. Pour les prêtres catholiques canadiens, les villes US sont des endroits de perdition. Tout simplement.
Ce sont les Américains qui vont chercher les francophones canadiens. Il y a un parfum de revanche : les Canadiens ont résisté avec succès aux tentatives d’annexions des USA. Mais, les américains n’ont aucun parti pris vis à vis des francophones. Au contraire, les Canadiens français sont plutôt bien vus. Leur réputation est excellente. Ils font rarement la grève. Ils sont travailleurs et même dur à la peine.
Les besoins en main d’œuvre aux USA explosent après la guerre civile. Aussi des agents de recrutement US vont directement démarcher les Canadiens francophones au Québec. Des accords sont passés avec les compagnies de train et les futurs employeurs s’occupent de leur trouver des logements. En cent ans ont estime 900 000 canadiens vont tenter leur chance aux USA, dont un demi-million va travailler dans les filatures de coton. .
L’église ne peut se résoudre à abandonner ses ouailles y compris au milieu des pires lieux de perdition. Aussi de nombreux prêtres catholiques vont fonder des paroisses catholiques francophones aux USA. Comme au Québec, ces églises deviennent le principal centre de vie social de ces communautés qui finissent par faire souche. Au bout de quelques générations, la pratique du français est perdue au profit de l’anglais. Seul les communautés catholiques subsistent comme témoins de cette aventure.
Cette émigration va durer jusqu’à la crise de 1929, les USA ferment alors leur frontière. Si elle sera positive pour les USA, c’est une véritable catastrophe pour le Québec. Pendant un siècle, la population active francophone du Canada perd 10 % de ses effectifs chaque année. C’est à la fois une catastrophe démographique et économique. Le paysage nord-américain aurait été bien différent si une véritable politique d’intégration avait eu lieu avec les canadiens francophones par les autorités canadiennes.