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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Camille Flammarion, Astronome et… chasseur de fantôme steam punk (1)

22 Novembre 2024 , Rédigé par Droopy Publié dans #steam punk

 

Nicolas Camille Flammarion (1842-1925) est sans doute un des plus célèbres astronomes français. Il doit sa notoriété a son travail, bien sur. Mais il est surtout célèbre pour ses travaux de vulgarisation. Dans ces ouvrages, il rend accessible l’astronomie, mais aussi d’autres sciences.

Parmi ces sciences, une sort de l’ordinaire : le spiritisme. Mais on est loin du mystique, c’est l’homme de science qui explore un domaine scientifique inconnu.

 

En France, Flammarion est une maison d’édition très connue. Elle a été fondée par le petit frère de Camille Flammarion : Ernest. Fils de commerçant, sa passion pour l’astronomie naît le 09 octobre 1847 lorsqu’il observe une éclipse annulaire grâce à sa mère. Cette dernière va utiliser un seau d’eau comme miroir pour lui permettre d’observer sans danger ce remarquable phénomène. Une approche technique ingénieuse et originale qui sera plus tard la « patte » de ce scientifique.

Suite à une épidémie, la famille monte à Paris. Camille entre au séminaire. Non par vocation personnelle, mais parce que sa famille le destine à entrer au service de l’église. Cela ne va pas durer. Il rejoint sa famille en 1856 et devient apprenti graveur au côté de son père. Il rencontre alors Tournachon Nadar et découvre la photographie.


 

Camille-Flammarion est un jeune homme ambitieux. En plus de son travail, il suit les cours du soir et parvient à passer le baccalauréat en 1858 et rédige un ouvrage de 500 pages sur la cosmogonie (Le Monde avant l’apparition de l’Homme)… et épuisé, tombe malade !

Son médecin, le docteur Fournier, va alors lui trouver une place d’élève astronome à l’observatoire impérial de Paris. Il travaille alors au bureau des calculs… mais assiste le professeur Chacomac lors de observations nocturnes. A force de travail et d’investissement personnel, il devient un authentique astronome.

En 1861, Il rencontre Allan Kardec, le fameux spirite. Intéressé par ses idées, Camille-Flammarion entre à la société parisienne des études spirites. Cela va lui inspirer un livre : « La pluralité des mondes habités » où il envisage des systèmes stellaires comparable au notre avec des planètes habités comme la notre. Il est difficile de se rendre compte à quel point cette idée est novatrice. Trop d’ailleurs pour l’époque : il est viré par son directeur Urbain le Vérrier. Excellent mathématicien et astronome, mais homme célèbre pour être invivable !

Le directeur du bureau des calculs, Mr Delaunay, le réengage aussitôt. Camille-Flammarion va entrer à la rédaction de la revue Cosmos. Camille-Flammarion est un homme de science… un tantinet rancunier. Profitant de son journal, il va mener une campagne contre l’homme qui a tenté de le mettre de côté. Flammarion et Verrier vont devenir des ennemis mortels !

En 1865, il devient le rédacteur scientifique du journal « Le siècle ». Un journal plus profane que le Cosmos, mais dont la publication est incomparablement plus importante. Ses travaux de vulgarisation se font remarquer. Il donne des conférences… tout en continuant des recherches sur l’atmosphère. Pour ses recherches, il monte lui-même faire des ascensions en ballon à la stupeur de ses contemporains. En 1869, il fait l’éloge d’Allan Kardec. Il n’a pas oublié le spiritisme, bien au contraire, il affirme haut et fort que le « spiritisme est une science, pas une religion ». Ce qui lui attire de nombreux ennemis.

En 1874, il épouse Sylvie Petiaux, une passionnée d’astronomie. Cette dernière va instaurer un prix d’astronomie pour les dames. A la stupeur de bien des scientifiques qui considère que les sciences restent une affaire d’homme. Sylvie Petiaux va aussi fonder l'association pacifiste « La paix et le désarmement par les femmes » en 1899.

Camille-Flammarion continue ses recherches sur l’atmosphère et Mars. Aidé financièrement par Zola, Camille-Flammarion et son frère Ernest publient « L’astronomie populaire » en 1879. C’est un gigantesque ouvrage de vulgarisation scientifique. C’est aussi un formidable succès d’édition. De 1879 à 1924, il sera publié 130 000 exemplaires.

En 1882, un admirateur lui offre une propriété à Juvisy sur Orge. L’année suivante il fait construire un observatoire avec une coupole impressionnante ( lunette équatoriale de 240 mm de diamètre avec 3 750 mm de focale). C’est l’acte de naissance de l’observatoire de Juvisy sur Orge. Là, il décide d’innover en développant l’astrophotographie. Il observe aussi l’influence des radiations solaires sur la croissance des plantes et les être vivants. Ces travaux lui inspirent un ouvrage novateur « La planète Mars et ses conditions d’habitabilité » en 1892. L’ouvrage est remarquable, mais totalement faux ! Partant des observations de Schiaparelli et Pickering, il émet l’hypothèse que la planète rouge est habitée. Et que ces habitants ont pu développer une civilisation supérieure à la nôtre.

Si l’idée est novatrice et va inspirer de nombreux chercheurs et auteurs de romans de science-fiction, l’ouvrage pose les bases des études, des sciences du climat sur les autres planètes et de nombreux aspects scientifiques qui font toujours l’objet d’étude de nos jours.

C’est pratiquement la fin de sa carrière d’astronome. A partir de 1911, il croule sous les hommages et obtient même la légion d’honneur. Lors de la guerre 14-18, il collecte des instruments optiques et des appareils photographiques pour les armées.

Sylvie Petiot meurt lors des épidémies de grippes espagnoles en 1918. Il épousera plus tard son assistante Gabrièle Renaudot. Cette dernière est déjà l’auteur de nombreuses publications scientifiques.

Il meurt dans son cabinet de travail en 1925. Immensément célèbre, ses funérailles sont alors un événement national.


 


 

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