Camille Flammarion, Astronome et… chasseur de fantôme steam punk (2)
L’œuvre de Camille-Flammarion est immense. L’homme est un travailleur acharné. Outre ses ouvrages connus et ses nombreux articles de vulgarisation, il publie aussi des études sur l’atmosphère, l’électricité, l’impact du soleil sur la croissance des plantes, le cycle et les taches solaire. Il publie même en 1878 un « Catalogue des étoiles doubles et multiples en mouvement relatif certain »
Cette masse de travail est déjà en soit considérable. Mais, Camille-Flammarion s’intéresse aussi au spiritisme. Si cela paraît anecdotique aujourd’hui, il faut comprendre que le spiritisme est un phénomène qui passionne les foules à l’époque. Les sociétés de spiritismes sont légion en France et en Europe. Même Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes, est un spirite convaincu.
Il faut remarquer que l’approche de Camille-Flammarion est purement scientifique. Ce dernier s’intéresse aux « forces naturelles inconnues ». On est bien loin du mystique illuminé… quoique !
En 1868, il défend l’hypothèse que les âmes des défunts puissent habiter d’autres planètes… On peut ricaner à l’aise. Mais c’est oublier que Camille-Flammarion s’inscrit dans la même veine que Newton qui en plus de la physique travaillait surtout à l’alchimie. Cet aspect méconnu de Camille-Flammarion apparaît dans l’ouvrage collectif « Des savants face à l’occulte »
Après la mort d’Allan Kardec, Camille-Flammarion se met à étudier le spiritisme de manière plus sérieuse et surtout plus scientifique. Fini les hypothèses sans fondement, l’homme de science s’impose.
La spectroscopie et l’étude des « ondes invisibles » (ondes radio, ultraviolet, infrarouge… ) lui inspire des idées d’études plus sérieuses. Il réfléchit à des hypothèses sur les ondes électromagnétiques, envisage la possibilité d’une 4e dimension dans un référentiel non euclidien. Il s’agit alors de travaux purement théoriques, Camille-Flammarion travaille aussi de manière expérimentale… et met hors de nuire de nombreux imposteurs. Ainsi la médium Palladino est démasquée en 1898 lors d’une séance. Les clichés « spirites » de Buguet sont étudiés et rejetés ! Les montages de Buguet sont démontrés par un Camille-Flammarion de plus en plus méfiant. Il réfute même les origines médiumniques qu’avait obtenu Victor Hugo sur l’île de Jersey. Toutefois, Victor Hugo reste un monument littéraire auquel il ne vaut pas mieux s’attaquer frontalement dans la France de l’époque. Aussi, Camille-Flammarion va prendre des gants et admettre dans ce cas l’erreur de bonne foi provoquée par un enthousiasme et un... romantisme exacerbé…
En 1921, il se met à étudier les fantômes et les maisons hantés. Il tente d’étudier et d’expliquer ce que pourrait être un « ectoplasme » dans l’ouvrage « Les maisons hantées » (1923). Un autre ouvrage est préparation lors de sa mort : « Les Fantômes et les sciences d’observation » qui sera publié 80 ans plus tard.
Qu’en retenir. Camille-Flammarion est une référence scientifique reconnue. Son travail, novateur par ses idées, sera accepté et reconnu par la communauté scientifique après bien des hésitations. Son intérêt pour le spiritisme est d’abord intellectuel. Il se laisse emporté par une vague. Mais il est loin d’être le seul. Il n’est qu’une personne parmi d’autre à ce moment. Toutefois, passé l’enthousiasme initial, l’homme de science reprend le dessus. Il y a un travail théorique qui utilise les aspects les plus modernes des sciences de l’époque. Dans le même temps, il y a aussi un travail sur le terrain afin d’obtenir des données afin de valider (ou non) son travail théorique. Cet aspect qui lui fait démasquer les truands les plus célèbre de l’époque ne sera pas scientifiquement fécond.
Mais, il ne faut pas oublier que ses hypothèses sur la possibilité de planètes dans d’autres systèmes solaires n’a été validé que très recemment. De la même façon, si ses hypothèses sur la vie sur d’autres planètes (dont Mars ) ont été invalidées, les idées de bases forment une récente branche scientifique sur la biologie extraterrestre. Qu’en est il pour le spiritisme ou les fantômes ? Camille-Flammarion lui-même n’avait pas la réponse. Pour lui la seule chose importante de faire avancer les sciences de l’époque.