Devons nous avoir peur de l’Intelligence Artificielle ?

Au début du XIXe siècle, les luddites ont détruit les premières machines de l’ère industriel. Ce mouvement social luttait pour maintenir ses moyens d’existence. Les changements imposés par la révolution industrielle n’ont pas amené la destruction d’emploi. Bien au contraire. Par contre, les conditions de vies de la nouvelle classe ouvrière ont été catastrophiques.

Deux siècles plus tard, une nouvelle révolution industrielle se profile. Après la robotisation, vient l’ère de l’Intelligence Artificielle (IA). Là encore, la perte de son emploi provoque de nombreuses craintes. Certes, les économistes et les dirigeants expliquent que si de nombreux emplois seront détruits, d’autres, mieux payés et mieux payés seront créés. Le pire est que c’est sans doute vrai. Mais les ouvriers, administratifs et techniciens qui vont être laissés sur le côté n’en profiteront pas. Car rien ne dit que ces emplois seront créés là où ils sont. Ni qu’ils auront la possibilité de changer d’emplois.

Il faut avouer que depuis la fin de la guerre froide, les discours de ce type ne cessent de se multiplier et les destructions d’emplois industriels aussi ! Les créations d’emploi, souvent dans des pays à bas coût de production, ne profitent à personne.

Actuellement, la majorité des occidentaux se sont confronté directement ou indirectement à l’IA. Les nouveaux outils permettent une création sans commune mesure dans de nombreux domaines. Cette révolution est comparable à celle de la photographie pour les peintres à la fin du XIXe siècle (encore!).

Car cette révolution ne touche pas la classe ouvrière, mais celles qui ont toujours été épargnées jusqu’à présent : les cols blancs et les créatifs.

Pour ces derniers, l’IA offre à la fois des champs de créations inconnus qu’ils cherchent à explorer et dans le même temps une concurrence inattendue qui met leur activité en péril. Pour les chercheurs, le problème n’est pas l’IA, mais l’utilisation qu’on en fait. Et lorsqu’on se penche sur l’histoire pour recenser les gâchis provoqués par les décisions humaines… on a bien des raisons de s’inquiéter !