La marine nationale veut augmenter ses capacités offensives avec des drones.

En Mer Rouge, la marine nationale a fait la preuve de la qualité de ses moyens de défense. Drones, missiles et même missiles balistiques ont été descendus par les systèmes de défense (Aster, Paseo… ) de nos frégates. Mais il faut remarquer que ces moyens de défenses sont rapidement « usés » par les attaques ennemies. La question est de savoir si les système de défenses vont être usés avant les moyens d’attaque adverse.

Nos marins se sont aussi posé la question d’un point de vue adverse. Nos moyens d’attaques sont-ils suffisants ? Faut-il se doter de systèmes de combat destinés à user nos adversaires avant de porter le coup de grâce ?

Il faut savoir que la marine nationale depuis l’introduction de l’Exocet dans les années 1980, puis du missile de croisière naval (MdCN) dispose de moyens d’attaque éprouvés et efficaces. Mais ces moyens sont peu nombreux en nombre… et les défenses adverses ont gagné en puissance et en efficacité. Il faut compléter cette puissance de feu avec de nouveaux moyens offensifs : des drones !

Mais en milieu maritime, les drones ne sont pas simples à mettre en place. Il faut qu’ils soient dotés d’une portée suffisante, qu’on puisse les guider sur zone et qu’ils puissent se verrouiller sur des cibles capables de se mouvoir, mais aussi capable de se camoufler (brouillage ) et surtout de se défendre. Le tout en prenant le moins de place possible sur le navire porteur et en limitant au maximum l’entretien courant… Un cahier des charges compliqué qui fait du drone une solution qui prendra plus de temps à mettre en œuvre que pour l’armée de terre (charge utile et portée limitée) et l’armée de terre (pas de stockage à long terme sur les appareils ). Les drones marins sont sans doute la voie la plus simple à mettre en œuvre à court terme. De telles armes peuvent équiper des navires de « seconde ligne », voire des navires civils qui seraient juste chargés de transporter et de mettre en œuvre ces drones. On peut voir dans une telle option une résurrection du concept « l’arsenal Ship ». Mais elle illustre surtout que l’intégration de tels armes impliquent des modifications profondes des navires actuels pour stocker, entretenir et mettre en œuvre de telles armes. Un navire porteur fortement automatisé offre la possibilité d’avoir rapidement une puissance de feu considérable à moindre coût capable de suivre une flotte à la mer.

Si les études de drones navals doivent être lancés bientôt par notre marine, d’autres options sont aussi explorées. Le canon électromagnétique est une option. Les USA se sont cassés les dents sur un projet trop ambitieux. Mais les japonais, qui travaillent sur le sujet avec l’Institut franco-allemand St Louis, avancent sûrement avec des calibres destinés à la lutte anti-aérienne. Les canons « offensifs » sont à l’étude, mais la gestion et le stockage de l’énergie posent plus de problèmes que le canon lui-même.

Le laser est une autre option étudiée. Le système Helma P a été testé avec succès sur la frégate Forbin contre des drones. Mais le projet Bloomlase est autrement plus ambitieux : aveugler les satellites ennemis pour les priver de leurs moyens de reconnaissance et de commandement.