Pourquoi les Russes ont-ils abandonné l’Amérique Steam punk?

Au début du XXIe siècle, il est difficile de se dire que les USA ont été à la fois une colonie française, anglaise et aussi russe. Si la présence française sur le continent nord américain est relativement connue. La présence russe l’est beaucoup moins.

Certes, la colonisation et la vente de l’Alaska par l’Empire du Tsar aux jeunes USA est un fait historique connu. Mais, on oublie souvent que les Russes ont établi des colonies ailleurs, plus au sud, sur la côte Pacifique.

Au XVIIIe siècle, le navigateur Vitus Jonassen Bering (1681-1741) se met au service du Tsar. Il confirme l’existence d’une mer sur la cote Nord-est de la Sibérie et l’explore. Il découvre en 1741, l’Alaska. Si la région n’est pas idéale par son climat. Elle regorge d’animaux à fourrure. Cette activité lucrative est sous-traitée aux tribus locales. Il n’y a pas de comptoir permanent, mais des escales régulières de navires russes. Si les relations sont bonnes au départ, elles finissent par devenir de plus en plus mauvaises. Pour mettre les autochtones au pas, les trappeurs russes massacrent la population de des îles de Fox en 1763. Loin d’être intimidé, ces derniers vont se battre durement. Quatre navires sont perdus. Des centaines de russes sont tués… mais plusieurs milliers d’Aléoutes sont morts durant ces combats !

Les Russes décident alors de créer un comptoir permanent sur les îles Aléoutiennes en 1772. D’autres comptoirs suivent. Les tensions entre les trappeurs pour les fourrures engendrent des tensions… qui dégénèrent souvent !

Malgré cela, l’Empire ne s’en mêle pas. Il se contente de tirer largement profit de ce commerce. Tout change lorsque l’expédition du capitaine James Cook (1728-1779). L’arrivée des Anglais à cet endroit change la donne et les Russes décident de structurer leurs implantations. Les « guerres commerciales » du nord des USA sont interdites en 1797. En 1799, le Tsar établi un monopole sur la chasse aux animaux et le commerce des peaux. C’est l’acte de création de la compagnie russo-américaine. Cette compagnie n’est commerciale qu’en apparence. En fait, c’est le bras armé de la Russie sur la côte Pacifique des Amériques.

L’expansion russe se poursuit durant la première moitié du XIXe siècle. Cela provoque de nombreux conflits avec les tribus locales. A force de descendre le long de la côte, les Russes arrivent à proximité de la colonie espagnole de San Francisco. Les espagnols ne voient pas d’un bon œil ce qui ressemble fortement à un concurrent. Surtout que les Russes fondent Fort Ross juste à côté de San Francisco. Si les tensions sont vives. Elles ne dégénèrent pas en conflit armé.

Il faut avouer que l’entretien du fort coûte cher. Trop pour l’Empire Russe qui décide de ne pas poursuivre plus son extension vers le sud.

Il faut aussi que les colonies russes sur le continent américain sont convoités par le jeune USA, mais aussi de l’Empire britannique plus au nord. Si la population russe dans ces avant postes avait été suffisamment nombreuse. Ces dernières auraient pu être viables. Mais ce n’est pas le cas. Se pose alors la question du maintien de ses colonies. La question est rapidement tranchée pour la colonie de Californie. En 1824, il y a peine 500 russes ! Trop peu peuplée, son entretien coutant une fortune. Elle est mise en vente 1841 à un certain John Sutter.

L’Alaska est lui vendu en 1867 (voir articles sur le sujet ). Là ce n’est pas le coût ou le manque de population qui pousse le Tsar. Mais la situation politique en Europe après la défaite de la guerre de Crimée.