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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Le Bossu - Chapitre 2

18 Octobre 2014 , Rédigé par Droopy Publié dans #Le Bossu - Nouvelle

Chap 2 - Alerte

Le Tellier regarde Lagardère. Son ami est visiblement épuisé. Même le sorcier, le médecin du bord, lui a prescrit des stimulants pour l’aider à rester debout. Cela fait deux semaines que leur consigne est achevée. Mais l’électricien pousseur reste sur le dos de Lagardère. De l’avis général, le chauve exagère. Mais personne n’a envie de se mettre sur le dos quelqu’un d’aussi important. Pire, pour l’équipage, Lagardère est devenu est un chat noir. Quelqu’un sur qui le malheur s’acharne. Quelqu’un à éviter. Maintenant, tout l’équipage craint que sa poisse contamine le navire. Voire que la contamination a déjà eu lieu. La détection de navire ork sur la route de retour confirme à l’équipage ces craintes. L’Aurore est bloquée sur le chemin du retour. Pour tout l’équipage, Lagardère devient alors un pestiféré. Seul Le Tellier reste a ses côtés. Naviguant entre scepticisme et remord. Le Tellier regarde le tableau de bord de la navette. Suite à la remonté de bretelle, après la commission de discipline, ils ont pris l’habitude de s’y réfugier.

« Tu devrais rejoindre tes collègues. Ils vont finir par t’éviter aussi toi aussi » Le Tellier redresse la tête, honteux. Il y pensait précisément. Rougissant, il tente de détourner l’attention.

« Comment arrive tu à supporter toute cette pression sans "peter" un câble ? »

« Fatalisme, rage et colère... et surtout fatigue. Si je perds le contrôle. Le chauve gagne sur tous les tableaux. Mais, malgré tout ce que j’ai appris lors de ces cours ; je crois que ma carrière dans la marine est finie » La remarque de Lagardère se veut pleine d’humour. Mais, elle ne fait qu’approfondir l’inquiétude de Le Tellier.

« Tu as appris quelque chose pendant ces séances de torture ? »

« Oui, le pacha y a veillé. Les équipes de l’électricien pousseur ont du lui fournir un vrai programme de test. Du coup, à la place d’exercices sécurités sans fin. J’ai du reprendre toutes les formations techniques de base des spécialités de la machine. Étant donné que les cours et les contrôles de ces cours sont supervisés par le pacha, je pourrais même demander à passer mécanicien, électricien ou toutes les spécialités de la machine en même temps»

« En seulement 5 semaines ? » L’artilleur est effaré. Cela représente une masse de travail monstrueuse. Pas étonnant que Lagardère soit aussi fatigué.

« Au niveau de base ces formations, quoique... De toute façon, cela ne change pas grand chose. Qui voudrait travailler avec un chat noir ? Le seul endroit où je serais accepté serait un vaisseau déjà maudit, non ? Nos malédictions s’annuleraient peut être... »

« Je suis désolé... » L’humour de Lagardère est noir. Trop pour noir pour que Le Tellier l’apprécie.

« Pourquoi ? Tu sais même sans l’alambic, le chauve aurait fini par me tomber dessus. Au contraire, sans ta présence à mes côtés je ne crois pas que j’aurais réussi à tenir. C’est marrant, gamin je rêvais de piloter des chasseurs. Mais je ne peux pas, raison médicale ; réflexes insuffisants. Je me suis engagé et j’ai passé mon permis de navigation dans la marine. Théoriquement, je suis capable de piloter cette navette... Mais, je n’ai même plus le temps de faire un tour en simulateur. De toute façon, je ne crois pas que quelqu’un voudrait monter à bord si je la pilotais. Et puis... »

Une alarme retentie dans le navire. Les deux officiers mariniers se regardent. Ce n’est pas un exercice. Ils se précipitent alors vers le sas de la navette lorsque le hangar explose.

Hagork exulte ! Mork est avec lui. Lorsque le générateur principal de sa canonnière est tombé en panne. Il a harcelé ses mékanos. Il ne pourrait pas participer à la prochaine Gorkarmorka. La populaire course ork se déroulerait dans deux jours et il avait parié un tas, un gros tas, de dents sur son mékano. Hagork fulminait. Sous son amicale direction les mékano remettaient lentement le vaisseau en état de fonctionnement lorsqu’un navire des zoms avait été repéré. Un coup de chance, le vaisseau avançait lentement, ses propulseurs orientés directement sur lui. Cela plaçait son vaisseau dans l’angle mort des détecteurs des zoms. Les senseurs actifs qui auraient pu le repérer étaient éteints. Sans doute pour ne pas être repéré par les patrouilles orks. Un concept qu’un blood axes avait déjà essayé de lui expliquer. Pour Hagork, cela signifiait qu’il pouvait tenter une approche lente et discrète pour tenter de surprendre les zoms. Suivant cette tactique, il s’était approché et avait fait donner ses armes. Le coup avait porté. L’écran énergétique du vaisseau tomba au premier impact, laissant la coque sans autre protection que ses blindages. Mieux même, malgré les impacts, le vaisseau des zoms reste sur le même vecteur, comme s’il était immobile. Pour tous cela signifie que les zoms ont perdu le contrôle de leur trajectoire. Ils ne peuvent même plus manœuvrer. Ce qui implique que lui et ses boyz peuvent tenter de le capturer.

Après un moment d’exultation, Hagork hurle l’ordre de passer à l’abordage de ce vaisseau. Il va massacrer les zoms de cet engin ! C’est une sacrée baston avec un méga trophée qui s’annonce. C’est lorsqu’il observe les modules d’abordages foncer pour attaquer le vaisseau... qu’Hagork réalise qu’il n’est pas dedans ! Injuriant les orks présents à la passerelle, qui auraient du le prévenir, Hagork fonce alors vers le hangar principal du vaisseau. Il doit bien rester au moins un module pour lui !

A ce moment, la passerelle de l’Aurore est un chaos indescriptible. Le vaisseau ork a été repéré lorsqu’il tirait sa bordée. Trop tard pour faire quoi que ce soit. L’écran énergétique s’est effondré. La coque est percée à plusieurs endroits. Pire, alors que des modules d’assaut orks se rapprochent, le vaisseau est immobilisé. Le Lieutenant de Vaisseau Féval n’est pas dans la passerelle, c’est l’électricien pousseur qui assure la permanence du commandement. Mais ce n’est pas le meilleur terme pour décrire l’action de l’officier. Il semble tétanisé par la situation. Dégouté, le patron du pont repousse l’officier et prend le commandement. Au bout de quelques secondes, il réussit enfin à prendre contact avec les différents postes du navire. Le rapport de situation est plutôt positif. L’intégrité du navire est maintenue presque intacte. Les dégâts sont localisés et vont rapidement être circonscrits. Par contre la situation tactique est catastrophique. Ils ne récupéreront pas la propulsion et la manœuvre avant d’être abordé par les orks. Le cloisonnement automatique a sauvé l’atmosphère du navire. Mais il bloque l’équipage aux postes de manœuvre qu’ils assuraient. Si les fonctions principales sont toutes assurées, la majorité de l’équipage n’est ni aux postes de combat, ni aux postes de sureté, ni aux postes d’abordage. Le patron du pont ne donc pas utiliser la puissance de feu du navire, ni manœuvrer, ni accélérer les réparations... et encore moins repousser l’abordage qui s’annonce : ses hommes ne peuvent pas récupérer les armes dans les armuries du bord. L’équipage de l’Aurore est prisonnier de sa propre coque, incapable d’assurer une des fonctions qui pourrait sauver le vaisseau.

Le sifflement indique que l’intégrité du hangar est rompue. L’atmosphère fuit par les brèches de cette zone. Automatiquement, les portes blindées s’abattent, isolant le hangar du reste du vaisseau. Lagardère et Le Tellier regardent hébété la porte pendant quelques secondes. Sans tenues étanches, ils vont périr lorsque l’atmosphère du hangar va s’échapper.

« A la navette !!! » Hurle Lagardère. Si le hangar est touché, la navette est intacte. Ils y foncent et ferment l’accès. L’entrainement intensif paye ses fruits. Malgré la surprise, malgré la peur, les deux hommes entament de manière automatique les procédures nécessaires pour mettre en fonction la navette. Celle ci dispose de toutes ses réserves énergétiques, atmosphériques et de son approvisionnement. Ils sont sauvés. Malgré un grade inférieur, Lagardère prend instinctivement le commandement. Et sans même y réfléchir, Le Tellier suit les ordres lancés par son ami. En à peine une minute trente. La navette est en état de marche. Une situation qui semble un tantinet absurde, ils sont coincés dans le hangar. Se connectant sur le réseau de communication interne du bord, ils prennent connaissance de leur situation. L’Aurore est condamnée. Le Tellier explose de frustration. Durant ce temps Lagardère énumère les caractéristiques de la navette. Surpris, Le Tellier écoute en silence.

« Navette de transport. Blindage renforcé pour des actions de pousseur, propulseurs d’étrave, armé d’un canon laser à longue portée pour la lutte contre les mines, bras robotisés équipés de matériel de maintenance standard : manipulateur, soudeur ... »

« De quoi tu parles ? On va se faire aborder par les orks sans pouvoir se défendre, et tout ce que tu trouve à faire c’est réciter le manuel de fonctionnement de notre navette ??? » Lagardère semble se reprendre. Comme si il se réveillait.

« Tu prends le contrôle des manipulateurs. On doit découper la coque devant nous. Puis on pourra intervenir »

« Hein ? Mais ... » Répond interloqué Le Tellier

« L’atmosphère du hangar est déjà en train de s’échapper. Si l’on découpe un passage pour sortir du hangar, les liaisons dans les coques seront acheminées automatiquement par d’autres liaisons. Elles sont redondantes. On ne fera pas plus de dégâts que le tir ork. Notre navette est plus maniable que les modules. On va les attaquer pour pouvoir offrir du temps à l’Aurore » Le Tellier regarde d’un air bizarre son ami. Il éclate de rire, et se précipite vers le poste de copilote de la navette.

« Tu te rends compte que l’électricien pousseur va faire un rapport sur nous après les dégâts qu’on va faire à la coque ? »

« De quoi ? » Répond Lagardère, trop occupé à faire prendre le contrôle de l’engin pour comprendre la plaisanterie.

« Rien, Je te donne le grade de Pacha de cette navette, et je suis à tes ordres !!! » Les bras de la navette sorte de leur coffret de stockage. Bien qu’hors de vue du cockpit, un système optique transmet les images à l’intérieur. Une série d’étincelle semblent sortir d’un des bras, entamant la coque.

« Patron ! Alarme incendie dans le hangar !!! » Hurle le responsable sécurité.

« Le feu est isolé ? » Demande le patron, inquiet.

« Oui, il l’a été. On doit avoir un incendie électrique, mais qui ne s’étendra pas puisque l’atmosphère s’est échappée du bord.»

« Y a t’il un risque avec la navette ? »

« Affirmatif. On risque de la perdre patron »

« Franchement, je m’en tamponne le coquillard !!! Tactique ! Où en sont les réparations sur le système d’arme. Je dois... Le commandant sur la passerelle !!! » Malgré le danger, les hommes et les femmes de la passerelle se mettent au garde à vous.

« Repos ! Rapport de situation » Féval regarde l’officier de quart. Le patron lui répond. Surpris, le capitaine de vaisseau fronce les sourcils.

« Commandant, nous détectons des transmissions orks. D’autres vaisseaux arrivent !!! »

Féval commence à donner des ordres. Mais, le patron du pont a déjà géré les situations les plus urgentes. La seule chose qu’ils peuvent faire c’est attendre que les réparations soient effectives. Il n’y a plus qu’à attendre un miracle.

« La coque est découpée Pacha, mais les bras ne sont pas suffisamment costauds pour déplacer les plaques de la coque épaisse » Hurle Le Tellier alors qu’ils sont côte à côte. Se remémorant les caractéristiques de la coque. Lagardère prend une décision.

« Accroche-toi !!! » Le Tellier regarde, ahuri, vers Lagardère. Il l’observe puis regarde l’affichage du cockpit, et prend conscience de ce que va tenter son ami.

« Tu ne vas quand même pas faire cela ?... »

« Commandant ! Le hangar à navette explose !!! » Hurle le poste sécurité.

« Un tir adverse ? » Demande Féval. Les orks ne peuvent pas tirer sur lui et l’aborder en même temps. Ils risqueraient de perdre leurs modules stupidement. D’un autre côté avec les orks...

« Non, c’est... c’est de l’intérieur du hangar. La montée en température est impressionnante. Comme si on allumait un propulseur... »

« La navette s’est mise en fonction !!! » A ce moment L’Aurore tremble. La coque grince comme si elle criait de douleur. La passerelle s’éteint, privée d’énergie. Après quelques secondes tout se rallume.

« Rapport de situation !!! » Demande le Patron. L’heure n’est pas à un maintien strict du protocole militaire. Aussi, Féval se contente d’approuver d’un hochement de tête.

« La tranche autour du hangar est détruite. L’intégrité de la coque reste maintenue à 75%... Nous récupérons l’énergie pour les manœuvres !!! Le choc a du réactiver les commandes ! »

« Navigation ! Essayer d’éviter les prochains modules !!! Pour l’armement ? On a quel armement pour stopper les modules les plus proches ?» Demande le commandant de l’Aurore.

« C’est mort commandant !!! On a rien ni personne pour réactiver les systèmes d’armes ! »

La navette émerge du vaisseau dans une gerbe de flamme. Machinalement, Le Tellier branche la vision arrière sur son moniteur. Les dégâts paraissent impressionnants. Il geint. L’électricien pousseur va les tuer.

« Artilleur, au canon laser !!! Il faut qu’on se paye ces modules avant qu’ils abordent !» Le Tellier reconfigure aussitôt son sa console. Par rapport à son poste de combat habituel, le canon laser de la navette ressemble un jouet. Un jouet dangereux. Il aligne le module le plus proche en grimaçant un sourire. Puis, il ordonne.

« Je prends les commandes ! » Sans répondre, Lagardère asservit les commandes de la navette au canon le temps du tir. Un tel dispositif garanti une précision longue portée parfaite. Mais durant ce bref instant fait de la navette une cible immobile tout aussi parfaite. Le premier tir du canon laser fait mouche. Endommagé, le module perd son atmosphère tuant ses passagers. Il change aussi de trajectoire. Lagardère reprend les commandes de la navette.

« Au suivant... »

« Ici Propulsion, nous avons suffisamment d’énergie pour mettre les propulseurs à fond ainsi que le tiers de l’écran de protection ! »

« L’armement ? »

« Désolé commandant, mais on fait ce que l’on peut ! »

« Bien. Navigation ! On fonce ! Tactique ! Où sont ces foutus modules ? »

« Heu... C’est incroyable mais ils explosent commandant. On comprend pas. C’est... C’est l’indicatif de la navette. » Répond l’officier tactique tout en continuant d’observer sa console d’un air ahuri.

« Elle a explosée tout à l’heure !!! Qu’est ce qui ce passe ? » Demande le commandant surpris.

« C’est la navette commandant ! J’ai son indicatif ! A son bord, j’ai l’identifiant des seconds maîtres Le Tellier et Lagardère. Ils attaquent les modules commandant !!! » Au nom de Lagardère, l’officier énergie propulsion semble reprendre ses esprits.

« Ils ont fait exploser la coque pour fuir dans la navette ? Je vais les foutre au pilori !!! » Hurle t’il. Le commandant le coupe immédiatement.

« On s’en fout de la coque ! On met les voiles !!! Transmission prenez contact avec eux !!! »

Hagork est déçu, il ne reste pas un seul module dans le hangar du vaisseau. Tous sont partis sans l’attendre. Un grot court vers lui.

« Big boss. A la passerelle, les nob disent que les modules explosent... » Hagork se redresse et fonce vers sa passerelle. Comment cela, ses modules explosent ?

« Pacha ? Les cellules du canon laser sont vides, j’ai besoin d’une heure pour recharger. » Demande Le Tellier. A ce moment, les haut-parleurs du cockpit de la navette grésillent.

« Second Maître Le Tellier ? Ici le Lieutenant de Vaisseau Féval. Où en êtes vous ?»

« Le Pacha se débrouille comme un chef commandant. » Répond amusé Le Tellier. Étant plus gradé que Lagardère, c’est logique que le commandant s’adresse à lui. Il imagine déjà la tête des membres de la passerelle lorsqu’ils vont savoir comment il a fait avancer en grade son subordonné.

« Le quoi ? Navette vous êtes dans une trajectoire de collision avec le dernier module !!! » Déclare le commandant de l’Aurore.

« Une idée du Pacha. Le laser est à plat ! Alors il a visiblement sélectionné un autre projectile : nous !» La Navette prend le module de biais. Mais Lagardère l’a percuté avec ses renforts blindés. Ceux ci sont dédiés au poussage de vaisseaux. Ils sont particulièrement solides. Le module ne dispose pas de tels blindages. Il est détruit lors du choc. Le Tellier et Lagardère font rapidement l’état de leur véhicule. Il est bon pour la ferraille. Mais, il vole encore. L’Aurore est sauvé de l’abordage. Ils éclatent de rire !!! Ils sont vivants.

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