Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Le Bossu - Chapitre 5

24 Octobre 2014 , Rédigé par Droopy Publié dans #Le Bossu - Nouvelle

Chap 5 - Passagers clandestins

Cela fait deux semaines que Le Tellier et Lagardère sont à bord. Après avoir pu enfin se reposer. Ils se sont glissés dans le local technique de la tourelle. Comme Le Tellier le supposait, il est désert. Rapidement, les deux hommes ont en fermé tous les accès. Puis ils se sont connectés au réseau interne, via les consoles techniques. Les données techniques fourmillent. Le vaisseau, ex-« Magnificent », appartenait à la Marine spatiale de l’Impérium. Désemparé lors d’un combat, il a été capturé par les orks il y à peine quelques mois. Les archives techniques ne sont pas plus précises. Cette dernière partie est même extrapolé par Lagardère. Les dommages causés par leur propre attaque avec la navette sont importants. La tranche du vaisseau contenant la passerelle est détruite à 33%. Les dispositifs techniques des tranches adjacentes sont soit hors service, soit en mode secours. Mais le vaisseau reste manœuvrable. Il fonce actuellement à travers le Warp. Certainement vers un chantier spatial ou du moins vers son équivalent ork. La direction du navire se fait depuis leur attaque à partir de la passerelle de secours. Ce qui surprend Le Tellier. Ce type de dispositif n’est habituellement pas utilisé par les orks. Les sécurités passives sont l’apanage des humains. Elles sont inutilisées et rapidement oubliées par les orks lorsqu’ils capturent un vaisseau humain. Tout comme sont abandonnés les locaux techniques comme le leur. Lorsqu’un dispositif ne fonctionne pas, les orks laisse tomber et se contentent d’ajouter un dispositif dessus. C’est pourquoi, ils n’ont pas besoins de chantiers spatiaux avec des formes de radoub nécessaire pour des reconstructions de vaisseaux endommagés.

Le côté positif de cette affaire est qu’ils sont tranquilles. Il n’y a ni ork, ni gretchin qui passe à proximité de l’endroit où ils sont. Profitant de cette tranquillité relative, Lagardère et Le Tellier se sont connecté sur les cogitateurs et la majorité des circuits du bord. Malheureusement, en dehors des données collectées automatiquement, les orks ne n’entretiennent pas les réseaux techniques et ne mettent pas à jour les bases de données. C’est pourquoi, ils sont depuis dans l’attente.

Dans l’attente, mais pas dans l’inaction. Très rapidement, ils réactivent le circuit d’air et d’eau. Les rations de secours les plus proches sont collectées et stockées dans le local. Si leurs conditions de vies sont loin d’être confortables, ils ne sont plus en danger immédiat. Du moins jusqu’à ce que le vaisseau commence à être réparé. Là, ils peuvent être surpris par des gretchins ou des mékanos...

Hagork est ronchon. Son vaisseau va bientôt sortir du warp. Il va falloir qu’il négocie auprès du boss mékano les réparations qui s’imposaient. Cela allait lui coûter un maximum de dents. Des dents qu’il n’a pas ! Il espérait en gagner lors de cette fameuse course. Il va falloir négocier très fort pour obtenir la réparation de son vaisseau. Si la négociation échoue, il perd son vaisseau, sa bande... et sa vie.

« J’ai réussi à pirater les archives navigation du vaisseau. » S’exclame Lagardère !

« Les orks tiennent à jour un journal de bord ? » Demande avec curiosité Le Tellier.

« Non. Et puis je serais bien incapable de le lire. »

« Pas moi. Dans mon village, on apprenait les glyphes orks. C’était important. Notre village est toujours resté sous la menace d’ork sauvages. Je comprends un peu leur langue» Répond Le Tellier. Lagardère est impressionné. Lui a grandi dans un arsenal. Un endroit protégé. La vie dans les coins les plus reculés de leur planète lui a toujours semblé romanesque.

« Ouah cela devait être génial... » Dit-il en attendant les éternelles blagues de son camarade.

« Non. On avait peur tout le temps. On attendait... Une nuit, ils sont arrivés. La sentinelle devait dormir. Il n’y a pas eu d’alerte. Les gens de mon village ont bien essayé de résister. Mais cela a été un massacre. Je fais parti des rares survivants. Je faisais parti d’un groupe de môme qui ont été planqué dans une cache à temps ». Lagardère écoute en silence. Le Tellier as toujours semblé joyeux, plaisantant à tout va. En fait, il s’avère qu’il s’agit d’une personne beaucoup plus complexe qu’il le pensait. Ne sachant que dire, Lagardère garde le silence. Il n’arrive même pas à formuler le traditionnel « Je suis désolé ». Et pourtant, il l’est réellement pour son ami.

La console émet un discret signal sonore. Une nouvelle connexion vient de se faire. Le Tellier est le premier à rompre le silence.

« Alors, où va t’on pacha ? »

« Apparemment à l’endroit d’où vient ce vaisseau... J’ai une position stellaire... »

« Dommage que l’on ne sache pas ce qu’il y a exactement à cet endroit » fait remarquer Le Tellier. Lagardère sursaute. Qu’il est bête se dit il en se reprochant de ne pas y avoir pensé plus tôt.

« Tu es génial. On a des données sur cet endroit qui ont été collectés automatiquement dans les bases de données du vaisseau puisqu’il vient de cet endroit. Il s’agit d’une zone où des vaisseaux sont stationnés. D’après les données automatiques des senseurs et des systèmes d’identification automatiques... On a un paquet de vaisseaux humains. Des cargos. Des vaisseaux de combat. Des vaisseaux non humains de toute taille... et on a... C’est impossible une telle concentration de vaisseau en un seul endroit !!! » Explique Lagardère en continuant à manipuler les données.

« Qui y a t’il ? On dirait juste un cimetière spatial. Quand je pense aux légendes qui circulent sur ce genre d’endroit. Et nous? On y va, comme cela. Dommage qu’on ne puisse rien ramener en souvenir. Ce serait... Tu m’écoute dis ? » Le Tellier secoue son ami. Il a l’air stupéfait devant sa liste de vaisseau.

« On a un vaisseau arcadien ! » Finit par répondre Lagardère. C’est au tour de Le Tellier d’être surpris.

« Quel nom ? » Demande t’il.

« Le Prométhé. Matricule NC 17 00 13. Cela te dit quelque chose ? » Questionne Lagardère. Il a toujours fait plus attention à la technique qu’à la composition exacte de la flotte. Et sa connaissance du système d’immatriculation de vaisseau spatial arcadien est pire encore. Par contre, il sait que Le Tellier est un véritable annuaire spatial ambulant.

« On code NC les navires exploratoires ou les démonstrateurs technologiques. Mais un double « 0 » implique un engin vieux de plusieurs dizaines d’années au moins. En tout cas le nom de « Prométhé » ne me dit rien du tout »

« Dommage. Ce serait l’idéal pour se planquer. La position relative de cet engin est l’une des plus éloignées par rapport à la position de notre vaisseau actuel lorsqu’il était immobilisé. Je suppose qu’il devait être en travaux à ce moment précis. Cela pourrait signifier que le Prométhé serait l’un des vaisseaux les plus éloignés des chantiers spatiaux des orks... » Continue Lagardère tout en essayant d’obtenir plus de données.

« Tu veux peut être le capturer et le renflouer tout seul ? » Demande Le Tellier dans un fou rire. Lagardère ne répond pas, il continue à jouer avec le réseau du bord. Le Tellier se calme très vite et considère avec attention son ami.

« Non. Tu n’imagine quand même pas qu’on va réparer tout les deux un vaisseau spatial inconnu endommagé en plein milieu d’un campement rempli d’orks hostiles ? »

« Tu as une autre idée ? On est seul dans un vaisseau qui va bientôt grouiller d’orks et de gretchins. Il faut que l’on évacue avant que les travaux commencent. Alors là où ailleurs... »

« Pacha !!! Est-ce que tu as une idée de ce qui est nécessaire pour réaliser cela ? Non. Tu ne sais même pas comment on va aller de ce vaisseau à ton épave spatiale » Lagardère regarde son ami. Essayant de ne pas sourire. Il l’a encore appelé Pacha. Malgré ses remarques, Le Tellier est d’accord avec lui. C’est tout ce qui compte.

« Tu as tout à fait raison » Répond Lagardère. Le Tellier stoppe. Il ne s’attendait pas à cette réponse.

« Je ne sais absolument pas comment on va faire pour y aller... » Lagardère éclate de rire, Le Tellier arbore une tête qui en dit long sur son état d’esprit : il s’est fait avoir !!!

Le Brikolo fourrier vient de transmettre à Hagork l’inventaire en soute. Il y a quatre chassa, quelques Trukks, un paquet de Dakka et quelques gros fling’. Quand aux dents, il n’a même pas de quoi garnir la mâchoire d’un grot !!! Hagork est dans une position délicate. Il n’a pas de quoi monnayer la réparation de son vaisseau. Comme s’ils le sentaient, les boyz présents commencent à s’écarter de leur boss. Pire, ils manipulent machinalement leurs armes. Avisant, un boyz plus grand que les autres dont le regard lui parait étrangement provocateur, Hagork se met à crier.

« Derrière toi. Gros truc !!! » Tous les boyz se retournent dans la direction indiquée par leur chef. Une détonation retentie. Hagork tient à la main son gros automatik encore fumant. A terre se trouve le boyz au regard agressif.

« Boyz, Mékano réparez vaisseau à nous !!! » Les boyz considèrent celui qui a été abattu. Puis admettant que leur boss à réussi avec succès à renforcer son autorité. Ils l’acclament. Hagork a pris sa décision, il va négocier... à sa façon.

« Je viens de faire l’inventaire des systèmes du bord que l’on peut utiliser. J’ai quatre robots de manutention destinés au travail extérieur sur la coque. L’un est HS. Un autre n’est pas capable de se déplacer dans l’espace. Il est chargé de la maintenance de la coque épaisse. Quand au deux autres, ils ont été conçus pour observer l’état de la coque et assurer de la manutention autour du vaisseau. On va pouvoir les utiliser pour aller, nous et quelques réserves, vers le Prométhé » Lagardère est plutôt satisfait. Son ami semble plus septique. Un scepticisme de façade. En fait, Le Tellier est satisfait. Ils ont enfin quelque chose qui les pousse vers l’avant : un projet. Un projet fou, impossible. Mais un projet quand même : Capturer le Prométhé, le remettre en état et fuir avec !

« J’ai rassemblé de la flotte, des réserves d’air et de la bouffe. Le tout est conditionné en paquet. Quand à toi, comment tu va diriger ces trucs ? » Demande, très terre à terre, Le Tellier.

« Avec une console de commande portative, tout simplement » Répond, presque narquois Lagardère.

« Bien sur ! A supposer qu’on en ait une, elle fonctionne avec une rallonge ta console ? »

« Non monsieur ! Il suffit qu’on la branche sur une des batteries d’un des robots. Pour la transmission des commandes, on la connecte en direct sur le processeur central du robot. »

« Et ta fameuse console de commande, elle va venir toute seule je suppose ? »

« Si la console ne vient pas à nous, il faudra aller vers la console ! Il y en a de déposées à proximité du robot. Il va falloir que l’on s’aventure entre les coques pour éviter les orks »

« Entre les coques ? Il n’y a qu’une coque sur un vaisseau spatial » Demande, surpris, Le Tellier

« Ce vaisseau est constitué d’une coque épaisse qui supporte les blindages et les équipements extérieurs, et d’une coque mince, qui assure l’étanchéité pour l’équipage. Entre les deux circulent les câbles, les systèmes de communications, les distributions d’énergie, d’air et d’eau. Il y a en général de l’atmosphère, mais les coques épaisses sont surtout faites pour absorber des dégâts, pas pour être étanches. Entre les coques on ne trouvera pas d’ork ! Et comme on a les codes d’accès aux panneaux techniques. Il suffit juste que l’on attende de sortir du Warp. Notre commande redeviendra prioritaire. Et on pourra accéder à nos robots et les vérifier au passage. On aura deux semaines entre l’émersion du Warp et l’arrivée au chantier spatial ork. Du moins s’ils reviennent au même endroit. On prend une semaine pour faire les manipulations nécessaires, l’installation des consoles et les tests des commandes. Les jours suivants, on sera connecté aux senseurs extérieurs pour vérifier les positions relatives de notre vaisseau et du Prométhé. Et puis, histoire que les orks ne nous remarquent pas... » Lagardère baisse doucement son ton. Il réfléchit. Le Tellier réalise qu’il a déjà vu son ami avec cet air. Mais où ?

« Pacha ? Que peux tu faire pour que les orks ne nous remarquent pas en train de nous balader sur le dos de nos robots ? Ils vont obligatoirement nous repérer. Ils ont des patrouilles de sécurité à l’extérieur de leurs docks et de leurs spatioport. Et si nous tentons de sortir dans leur zone portuaire, du moins de l’équivalent ork ; on va forcement tomber sur quelques mékanos ou bande de boyz... Tu m’écoute là ? » Lagardère ne répond pas. Il réfléchit à quelque chose. Il est tellement concentré qu’il ne l’entend pas. Le Tellier est dubitatif. Les idées de son ami paraissent loufoques, même pour lui. Mais dans les folies, apparentes, de Lagardère, il y a une logique. Une logique de cinglé, mais une logique quand même. Et puis, s’avoue Le Tellier, les idées de Lagardère ont déjà sauvé son vaisseau, son équipage et même eux sont encore vivants. Sauf que sur ce point précis, Le Tellier se demande jusqu’à quel point ce n’est pas due à sa chance... ou à celle de son ami. Quand on pense que l’équipage de l’Aurore le prenait pour un « chat noir » ! A ce moment précis, Le Tellier se met à transpirer abondamment. Il se rappelle enfin à quel endroit Lagardère a eu cette attitude. Dans la navette de l’Aurore juste avant la sortie en force du hangar où ils étaient bloqués.

« Dans quel merdier tu vas encore nous mettre Pacha ? » Demande dur un ton résigné Le Tellier. Lagardère regarde avec surprise son ami. De quoi parle t’il ?...

Hagork attend avec impatiente son arrivée au chantier. Ses boyz le regarde avec curiosité. Son vaisseau a besoin de réparation, mais il n’a pas de dent, ou de quoi faire un troc pour le réparer. Pourtant, le boss semble satisfait. Peu curieux de nature, et encore moins stressé par des questions administratives, logistiques ou financières. Le reste de la bande ne s’en fait pas trop. Soit le boss à une réserve de dent planquée dans un coin. Soit, il a plan drôlement rusé... Dans tous les cas, si le boss est content, les boyz de sa bande le sont également. Cela fonctionne comme cela chez les orks.

Lorsque le vaisseau endommagé sort du Warp, il émerge à la limite de la zone d’attraction du système de gravité d’un système. Alors qu’il s’approche près du nuage de débris délimitant la zone d’attraction extérieure d’un petit système stellaire. Quelques vaisseaux orks s’en approchent. Après une inspection sommaire, les mékano orks de ce système se frottent les mains : le vaisseau qui vient d’arriver à un besoin urgent de réparations. Et la note promet d’être salée !!! Sans même chercher à prendre contact avec le nouveau venu, les escorteurs retournent vers le cimetière spatial. Ils Laissent le vaisseau se diriger vers ce qui ressemble à une vaste décharge. Au centre, se dresse un assemblage improbable.

Des épaves spatiales de diverses races ont étés assemblées pour ressembler à un gigantesque dock spatial. Un énorme champ de force en assure la protection. Mais, ce champ de force permet aussi aux orks de travailler directement sur les vaisseaux en travaux sans avoir besoin de la protection de scaphandre ou d’autres tenues spatiales. C’est vers cet endroit que se dirige Hagork. Un large sourire éclaire sa face. Lorsqu’il passe les vaisseaux qui patrouillent à l’extérieur de la zone. Un sourire que ne comprennent les orks de son vaisseau que lorsque Hagork donne l’ordre de se préparer au combat. Hagork n’a pas de dent, mais il a tout simplement une idée pour faire réparer son vaisseau ; Il va capturer le chantier spatial.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article