Robots intelligents… des problèmes en perspective ?
Asimov, a développé un cycle de SF entier sur les robots, leur perception par la population humaine, la perception des humains par les robots et les interactions entre les deux. Ces écrits font toujours référence dans le monde artistique, mais aussi scientifique.
Les robots d’Asimov sont non seulement indépendant, mais aussi intelligent et pensant. Fondamentalement, ils sont incomparablement supérieurs à l’homme. Non seulement pris individuellement, mais aussi en temps qu’espèce. Petit à petit, ils vont prendre le pouvoir de l’espèce humaine et lui permettre de conquérir la galaxie. Ce qui empêche toute action nocive des robots sur l’humanité ce sont les fameuses trois lois de la robotique. Toutefois, ces lois ont été rédigées lorsque la technologie informationnelle était analogique et non numérique. On définit alors une information par sa quantité et celle ci peut varier de manière linéaire. Avec une technologie numérique. On utilise des quantums d’information. Il y a information élémentaire ou non. Il n’y a pas de variation linéaire, mais un simple choix booléen. Avec l’abandon de l’informatique analogique au profit de la numérique, les trois lois de la robotique ne sont plus directement programmables dans un robot. Au mieux, elles doivent être repensées.
L’ennui avec la robotique, en particulier militaire, c’est que les robots indépendants vont appliquer de manière autonome les consignes qui lui seront fixées. Si un robot peut prendre en compte de plus en plus de variable. Programmer l’intelligence « sociale » de l’homme reste un défi. Un homme ne se définit pas par ses seules capacités (intellectuelles, physiques…) mais aussi par le groupe dans lequel il se positionne (lien social) et les règles que ce groupe impose (loi, morale… ). Le tout se complique grandement lorsque plusieurs groupes interagissent entre eux. Leurs actions posent alors de nombreux problèmes. Problèmes d’autant plus dangereux, qu’ils risquent de remettre en cause non seulement l’action effectuée, mais aussi le cadre dans lequel le robot évoluera. Car l’action du robot, spécifiquement construit et programmé pour accomplir sa mission, sera incomparablement efficace que celle d’humains. Les logiciels robots fonctionnant dans le monde de la finance (trading en haute fréquence) en sont déjà un exemple. L’utilisation militaire, bien qu’efficace sur le moment peut se révéler incontrôlable à long terme et fait déjà l’objet de nombreux fantasmes (Terminator). Sans même vouloir détruire les sociétés humaines, les robots remettent déjà en question leurs bases. Mais, malgré les dangers potentiels, les robots vont s’infiltrer de plus en plus dans notre existence. Il y a trop d’intérêts en jeu pour abandonner leur développement.
Toutefois, si les robots vont évoluer de plus en plus, les humains vont aussi faire de même. Les robots vont permettre d’améliorer les capacités physiques des humains grâce à des exosquelettes. Mais les humains peuvent aussi être améliorés. Ce sera par le biais de manipulations génétiques, voire d’améliorations cognitives artificielles. Ghost in the Shell, le manga nippon, montre comment pourrait évoluer notre société. De telles améliorations permettent de concevoir des cyborg (intelligence humaine dans un corps artificiel), mais aussi d’améliorer artificiellement les capacités mentales des humains tels que vous ou moi. Les cerveaux seraient directement connectés à des bases de données individuelles (les implants) ou connectés à un réseau (internet amélioré). Le premier secteur à revoir serait bien entendu le secteur éducatif. Leur rôle ne serait plus l’apprentissage de la connaissance, mais son utilisation…
Dans un tel monde, la différence entre humain et robot cesserait car les deux groupes seraient définitivement liés.