Chap 2 - Jungle
Chap 2 - Jungle
Cela faisait plusieurs heures que la colonne ork progresse à travers une jungle dense. Mais cela n’étaient pas un problème pour des orks. Surtout pour cette bande de « kosto », pense en silence le big boss. En avant du groupe, Fork assure la reconnaissance. Ce n’est pas le plus costaud des balaizboyz de cette bande, mais Heurkslork a confiance en lui pour ce type de mission. Le big boss avait repéré Fork alors qu’il n’était qu’un boyz parmi tant d’autre. Contrairement aux autres boyz, il prenait le temps de réfléchir avant de frapper. Mais lorsque Fork frappait c’était définitif ! Le big boss ne comprenait pas trop l’intérêt de prendre son temps. La réflexion est un concept étrange aux yeux des orks. Mais les résultats étaient là ; lorsqu’on envoyait Fork quelque part, il réussissait systématiquement. Et puis, contrairement aux autres orks, Fork ne criaient que très rarement. Une qualité appréciable pour un big boss qui avait adopté le mode d’approche silencieux des kommandos comme mode opératoire.
Le gros du groupe venait loin derrière Fork. Les autres balaizboyz étaient des durs, des vrais ! C’était des orks d’un vert particulièrement foncé. Ils étaient couverts de cicatrices. Ces balaizboyz n’aspiraient qu’à la baston. Rien d’exceptionnel pour une race réputée à travers la Galaxie pour sa férocité. Mais « ses » balaizboyz étaient aussi dangereux que bien des Nobs pense avec fierté le big boss Heurkslork.
Après la force de frappe des balaizboyz, cheminent les Death skull. Ces pillards étaient dirigés par Tongork. Non seulement le mékano Death skull commandait les pillards mais c’est lui qui avait construit leurs armes. Tongork avait besoin de dents pour monter un nouvel atelier de mékano. Le sien était déjà impressionnant aux yeux du big boss. Mais, visiblement, le mékano avait d’autres ambitions, plus grandes. Ces nouvelles ambitions ne gênaient absolument pas le big boss. Bien au contraire. Tout les boss rêvent de conduire une waaagh à partir d’un énorme chariot de guerre. Le rêve absolu étant de conduire sa waagh depuis le poste de commande d’un krabouillator. Le nouvel atelier de Tongork pouvait fournir au big boss ces engins de combats. Tout cela expliquait que Tongork se soit joint au kontra. Il suivait avec plus de difficulté que tout les autres. Son énorme kanon multitube, particulièrement imposant, le gênait dans sa progression à travers la jungle. Malgré sa taille respectable pour un ork, Tongork aurait été incapable de porter cette arme avec ses réserves de munitions. C’est pourquoi, il était dans un exosquelette de méga-armure de sa fabrication. Les blindages et les armes de close combat avaient été déposés au profit de son « kanon » et des munitions. Le « tout » était largement plus mobile qu’une méga armure classique, car beaucoup moins lourd. Mais Tongork était l’élément le moins mobile du groupe. Toutefois, sa puissance de feu devait être dévastatrice. D’avance le big boss salivait à l’idée d’observer enfin les destructions engendrées par une arme aussi imposante. Comme une majorité d’ork, Heurkslork était persuadé que plus c’était gros, mieux c’était.
N’y tenant plus, le gretchin sort sa tête de la besace où il avait été... rangé. Il n’a pas eu le temps de finir son mouvement que la besace a changé de place. Le grot se retrouve tête-à-tête avec l’ork qui l’a emmené. Le regard froid et direct de l’ork lui glace le sang. Immédiatement, les consignes de l’ork reviennent en tête du gretchin: Ne pas parler, ne pas faire de bruit, ne pas bouger ! Simple et mais pas si facile à appliquer ; Le gretchin meurt d’envie de hurler de peur. Mais surtout, si les orks sont relativement taciturnes et peuvent passer plusieurs jours sans dire un mot, les gretchins ont un besoin vital de parler. Et même de parler beaucoup ! Les seuls gretchins capables de se ne rien dire plus d’une minute sont des gretchins morts... et encore. Toutefois, se dit le grot en fixant le visage hostile de Fork, si l’ork qui le porte le souhaite... il est bien capable de se taire comme s’il était mort. Sortant un bras en silence du sac, le gretchin mime le fait de fermer sa grande bouche avec sa main. Le regard de l’ork se fait immédiatement moins froid. Puis son visage se fige en une grimace terrifiante. Le gretchin est terrifié par cette grimace. C’est lorsque l’ork replace la besace, et donc lui, sur son dos que le gretchin comprend qu’il s’agissait d’une espèce de sourire.
Il est vivant. Il étouffe encore dans un sac, mais il est vivant. Et si l’ork le garde, il a une chance de survivre dans cette jungle. Le gretchin est bien conscient que ses chances de survie, seul, dans une jungle hostile sont nulles. Lorsqu’il a été projeté hors du Chinoork lors de l’atterrissage. Il a été tétanisé, une sorte de réflexe chez les gretchins. La dépose rapide du kommando ork et le départ du chinoork qui a immédiatement suivi ne lui ont pas laissé une chance de remonter à bord. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il tombe d’un appareil à l’atterrissage. Mais là, il n’a tout simplement pas été suffisamment rapide pour remonter à bord. Lorsqu’il s’est précipité en courant vers les orks, la réaction foudroyante du big boss l’a, une nouvelle fois, terrifié au point qu’il s’est oublié sur lui. Une chance d’ailleurs, s’il n’avait pas vidé sa vessie à ce moment il l’aurait fait lorsque l’ork qui le porte lui a sourit ! La réaction de l’ork aurait sans doute été désastreuse... pour lui s’entend. Au bout de quelques minutes, le gretchin se détend. Il se détend suffisamment pour avoir faim. Un problème récurrent chez les gretchins. Ne pouvant pas sortir du sac, il se met alors à en faire l’inventaire...
Au bout d’un certain temps, le sac ne gigote plus. Surpris en pleine sieste digestive, le grot se demande ce qu’il se passe. Aux mouvements qui le balance, le grot comprend que l’ork qui le porte s’allonge doucement. Pour le gretchin dès qu’il y a du danger ; il faut foncer ! Dans le sens opposé au danger bien sur. Le gretchin sait aussi que pour les orks c’est plutôt le contraire ! Le danger est recherché. C’est pour les orks l’occasion d’une bonne baston. Les orks adorent la baston. Si l’ork s’allonge, c’est que c’est sans doute l’heure de la sieste. Logique, non? L’un des moments de la journée préféré des gretchins. Après les repas bien sur ! C’est du moins ce que qu’espère le grot. Ayant toujours en tête les ordres des orks, le gretchin ferme sa machoire fermement et sort lentement, mais aussi discrètement, sa tête du sac. L’ork est concentré. Il observe la vallée. Malgré les mouvements silencieux du grot sur son dos, l’ork reste immobile. Pour le gretchin c’est un « non-évènement » : cela ne se mange pas mais c’est aussi sans danger. N’ayant rien d’autre à faire, le gretchin examine la vallée. Elle est profondément incrustée entre des parois pentues. La végétation est beaucoup moins dense dans cette vallée que dans la jungle. Du moins pour le peu que le gretchin a pu en voir. La vallée se termine par une espèce de pyramide ornée de décorations... définitivement pas ork. L’oreille particulièrement affutée du gretchin entend des bruits, des bruits lointains mais indéniablement d’origine artificielle. Sa curiosité le pousse à se pencher d’avantage pour mieux observer. Plus ou moins au milieu de la vallée se trouve un campement humain. Quelques véhicules terrestres, des silhouettes de gardes, de nombreux conteneurs et divers robots métalliques ou organiques ; rien de bien important pour le grot qui finit par s’en désinteresser. N’ayant rien de plus à faire, le grot s’étire et regarde machinalement vers le ciel pour faire bouger son cou endolori.
Le gretchin déglutit rapidement, mais toujours silencieusement. Un monstrueux serpent descend lentement des branchages qui le surplombent. Pour un grot tout serpent plus grand que lui, mais aussi plus petit, est impressionant. Mais celui qui descend de l’arbre est particulièrement grand. Trop grand même pour l’ork qui le porte se dit avec angoisse le grot. Le serpent semble onduler en le fixant. « Ses yeux » se dit le gretchin ! « Ses yeux » se dit-il en sentant toute sa volonté, mais aussi toutes ses peurs, s’effacer peu à peu.
-« Yeux ? » Dit doucement l’ork.
-« Yeux serpent » répond machinalement le gretchin qui est hypnotisé par le serpent. Le gretchin sent alors l’ork bouger très légèrement. L’ork va bondir sur le serpent se dit le gretchin. Mais l’ork finit de bouger et il ne se passe rien ensuite. Le gretchin n’est pas surpris. Ce doit être les yeux du serpent, pense t’il. Même le puissant et redoutable ork doit être sous l’emprise de ces yeux. Si même un gretchin n’a pas envie de fuir alors qu’il y a un réel danger, c’est logique qu’un ork n’ait pas envie de se battre. La tête du serpent le touche presque constate avec satisfaction le gretchin. Il commençait à trouver le temps long ! La bouche sous les yeux s’ouvre comme si le serpent voulait le gober. Ce qui est sans doute le cas constate le gretchin avec un certain regret. Soudain, l’ork semble bondir du sol. Le gretchin n’a même pas le temps de se demander ce qui se passe. Que l’ork retombe lourdement sur le dos et... l’écrase de tout son poids !
-« Grot ? » Le bruit semble exploser dans la tête du gretchin. Un bruit qui va de paire avec un tremblement de terre apocalyptique. Puis rapidement, le grot comprend qu’il ne s’agit pas d’un tremblement. C’est seulement l’ork qui le secoue doucement. Doucement selon les standards orks constate t’il. L’épisode du serpent revient à ce moment en mémoire du gretchin.
-«Serpent ? » Demande le gretchin lorsqu’il arrive à ouvrir la bouche. L’ork arrête de le secouer et montre le monstrueux animal qui git par terre. En tombant le corps du reptile s’est amassé à l’endroit précis d’où l’ork surveillait le campement humain. Le corps de l’animal forme un tas important, gigantesque. Avant même d’avoir peur, le gretchin remarque la tête de l’animal. A elle seule, elle est plus grande que lui ! Mais surtout, elle git à bonne distance du reste de l’animal.
-« Fork attendre. Serpent proche. Fork kasser tête. Grot kogné“ L’ork a attendu que le serpent soit suffisamment près pour lui trancher la tête. Mais après cette foudroyante attaque, il est retombé sur le dos. L’ork portant le sac du gretchin sur son dos. Le gretchin a été assommé alors que l’ork retombait à terre. Le grot finit par comprend que l’ork s’appelle Fork et qu’il lui est reconnaissant de l’avoir prévenu. Le gretchin a maintenant un protecteur. Une excellente nouvelle pour lui.
-« Fork go kauser camp zoms big boss. Grot serpent manger ork” En lui tendant une lame, l’ork annonce au gretchin qu’il va aller rendre compte de la présence du camp humain à son big boss. Le gretchin devra préparer le serpent pendant ce temps pour que les orks puissent manger. Le grot se dit alors qu’il va falloir qu’il se mette de coté de quoi manger. Même si les orks sont des mangeurs redoutables, l’animal est tellement grand qu’il devrait bien pouvoir se mettre plusieurs tranches de côté. Et puis la nourriture, c’est le vrai point fort des gretchins.
-« Grot pas bruit, Grot pas feu, grot kaché zoms » Le grot se renfrogne. Comment faire à manger convenablement sans feu ? C’est impossible !
-« Grot serpent manger grot » Le gretchin regarde avec surprise l’ork. Il est sidéré. L’ork fait la grimace qui signifie qu’il rigole, puis se retourne et part silencieusement vers la foret. C’est seulement à ce moment que le Gretchin comprend que l’ork souhaite qu’il mange aussi. Le gretchin est touché par tant de sollicitude. Les orks traitent rarement les gretchins avec attention. C’est même plutôt l’opposé qui est la norme. Le gretchin bombe le torse. Il est touché par cette attention et l’apprécie à sa juste valeur. Au bout d’un moment, le grot se met à observer avec attention la végétation environnante. Il devrait bien arriver à faire quelque chose d’appétissant du gigantesque serpent qui git à côté de lui. Après tout, lui aussi est convié pour le repas, non ?
Le big boss examine tranquillement, le campement des zoms. Il est exactement là où il l’attendait. Toutefois, ses défenses sont importantes. Beaucoup plus que celles habituellement utilisées par les zoms pour un camp de cette taille. Beaucoup plus qu’il l’avait prévu. Les humains avaient débroussaillé une importante zone autour du camp. Le big boss recense une dernière fois les défenses du camp. Les tourelles automatiques de défenses, ainsi que les robots de combat seraient des obstacles formidables. Très rapidement ses sens acérés repèrent des indices de combat récents. Il y a déjà plusieurs tombes humaines. Pour une raison inconnue, les humains enterraient leurs morts. Pour le big boss, c’était tout simplement gâcher de la nourriture. Le big boss secoue la tête. Il a faim. Et l’odeur du repas en cours de préparation le distrait. Suivant les indications de Fork, Heurkslork repère de nombreux chargeurs de munition laissés à l’abandon. Ils doivent être vides. Machinalement, le big boss cherche des traces de ceux qui ont attaqué les zoms. Au bout d’un moment, il abandonne. Il n’y a aucune trace visible. Même si les orks ne sont pas des intellectuels, le big boss est suffisamment malin pour comprendre qu’il peut y avoir un danger supplémentaire. Si les attaquent du camp humain ne sont pas partis, les orks peuvent se retrouver avec un adversaire inconnu sur le dos. Le big boss doit en tenir compte avant de se lancer dans la bataille. Pour éviter d’avoir mal à la tête, le big boss demande son avis à Fork. Ce dernier semble pouvoir réfléchir rapidement, et sans avoir mal à la tête. Ce dernier point, hautement étrange, faisait presque du balaizboy un paria : Un ork qui réfléchit !!! Mais le big boss avait rapidement compris l’intérêt de cette infirmité chez l’un de ses proches. Fork pouvait rélféchir à sa place et lui éviter ainsi moult maux de tête !
-« Nuit ; ork zoner autour kamp zoms. Si attakant zoms ; Ork laisse baston zoms kontre attakant zoms. After baston, Ork massakre zoms attakan là. Si pas attakant zoms, Deah skull flinguer kamp zom. Balaizboyz attak kamp zoms. Ork massakre kamp zoms. Kontra ok.” Le plan de Fork était simple. Bien trop longuement développé au goût du big boss. Cette nuit, les orks feraient des reconnaissances tout autour du camp humain. Si on repérait du monde. Les orks attendraient que les humains et leurs adversaires inconnus se battent. Les orks pourraient ensuite massacrer les survivants. Si les reconnaissances ne donnaient rien, les orks profiteraient de leurs déplacements nocturnes pour se positionner autour du camp humain. A l’aube, les pillards death skull seraient charger de tirer sur les défenses humaines pour les détruire. Ils attireraient sur eux l’attention des combattants humains. Pendant ce temps, le big boss et les balaizboyz pourraient charger sans subir de tirs adverses. Ils seraient alors suffisamment nombreux à arriver au corps à corps pour détruire les survivants. Un plan simple et efficace.
Le langage très approximatif des orks est largement compensé par leurs pouvoirs de psykers latent. Ces derniers permettent des échanges de données par télépathie. Cela complète les échanges vocaux. Mais ce processus est inconscient. Rares sont les orks capables d’utiliser volontairement leurs capacités réelles. Alors que Fork parle longuement, surtout pour un ork, il échangeait avec son big boss des itinéraires de reconnaissances et des zones de tir. Ces échanges sont aussi transmis aux autres orks. Le big boss hocha de la tête et décide qu’il vient de trouver là un super bon plan. Ce qu’approuvent tous les orks présents. Le plan étant approuvé par le big boss, chaque ork enregistre mentalement son rôle et l’ensemble des données tactiques utiles. Cela sans même qu’ils s’en rendent compte. Puis le big boss avise le grot qui préparait des tranches de serpents avec des herbes. Salivant d’avance, le big boss décide de donner l’ordre de départ : il aura lieu après le repas. Cela décidé, le big boss se précipite vers la viande qu’il engouffre goulument. Malgré l’invitation de Fork, le gretchin préfère se replier discrètement vers le sac à dos de Fork. Il y a caché une ample provision pour lui mais aussi pour son protecteur. Pendant que les orks se bâfrent, le gretchin se cache discrètement dans le sac. Puis il se met à savourer une des tranches de serpent qu’il avait préparé. Etant une créature orkoïde, le gretchin a lui aussi « entendu » le plan du big boss par télépathie. Mais, n’étant pas concerné et ne voulant surtout pas l’être, il avait tout ignoré. La seule chose qu’il en avait conclu c’est qu’il n’avait absolument rien contre une promenade digestive sur le dos de son ork.