Le Fluff 1879 - 1885 : Un mode de transport révolutionnaire (2)
1883
L’Empire russe envisage un « transsibérien », comparable au projet Transsaharien français. L’option non ferrée est intéressante pour la Russie du fait des coûts réduits à la possession des seuls véhicules. Il est demandé au Colonel Flatters de mettre sur pied une commission Franco-Russe pour spécifier les caractéristiques de tels véhicules et si leur création est du domaine du possible.
Si la demande surprend les français, ceux ci y voit une formidable opportunité. Des accords commerciaux sur un projet aussi important pourrait permettre de soulager le trésor public qui doit s’acquitter des réparations de guerre envers l’Empire Allemand depuis 1871. De plus, des liens entre la république française et l’Empire tsariste permettrait de contrer l’alliance entre les empires allemands et Austro-hongrois.
Le Colonel Flatters se tourne vers l’Ecole Polytechnique afin qu’il lui fournissent des assistants scientifiques. Compréhensive l’armée française met à sa disponibilité les derniers Polytechniciens qu’elle vient d’intégrer dans ses rangs. L’un d’eux en Particulier sort du rang : Le sous lieutenant Jean-Baptiste Eugène Estienne, 1er prix de mathématique au concours national de 1882, il vient de présenter à l’académie des sciences son premier ouvrage : « Erreurs d’observation ». C’est une étude sur la balistique où il se fait l’apôtre du tir indirect par l’artillerie.
La commission Flatters définie rapidement le véhicule. Il doit avoir l’autonomie d’une locomotive, mais un système de propulsion ayant la surface au sol la plus faible possible pour pouvoir se mouvoir quelque soit le terrain. La navigation se ferait à la manière des navires. Les quelques instruments de mesures spécifique (mesure de la distance parcourue par exemple) sont mis à l’étude. Les russes parlent pour la première fois de l’invention de Fiodor Blinov en 1881 : tracteur agricole chenillé. Du fait de son autonomie limitée et de l’absence de capacité de transport, cet engin est écarté par la commission.
1884
Chargé de la partie « navigation » par la commission, le sous lieutenant Estienne prend contact avec l’Arsenal de Brest. Il rencontre l’ingénieur Bertin. Sympathisant, les deux hommes discutent du projet « Transsaharien/Transsibérien » . Ils imaginent d’installer les chaudières d’un torpilleurs sur des systèmes de chenilles inspirés du tracteur Blinov. Le véhicule tracteur est entièrement dédié à la propulsion, mais il doit être capable de tracter quelques wagon monté sur les mêmes systèmes de chenilles. L’ingénieur Louis Emile Bertin fait rapidement quelques plans pour les proposer à la commission Flatters.
Cette dernière accepte le projet « Bertin » et le propose aux gouvernement français et à la Russie Impériale. La Russie accepte de prendre à sa charge les coût de développement si les premiers véhicules construits sont d’abord affectés à la future liaison Transsibérienne. L’accord entre les deux gouvernements est signé le 12 mai. Sur la demande de la commission, l’Ingénieur Bertin est détaché de l’Arsenal de Brest sur ce projet. L’ingénieur Bertin propose l’établissement du Havre de la société nouvelle des Forges et Chantiers de la Méditerranée (FCM) pour réaliser le « prototype de liaison à très grande autonomie ».
Proposition du premier projet de canon électrique par Monsieur La Lauze à la section de l’artillerie de Bayonne. Le projet est qualifié de curiosité de laboratoire.
1885
Demande de l’Empereur Mutsuhito et du gouvernement japonais de vois détacher l’ingénieur des constructions navales Bertin en coopération technique. Les Japonais souhaitent créer une force navale. Le président du conseil Charles de Freycinet accepte la mission de coopération, mais durer les négociations afin de repousser le début de la mission pour mi-1886, le temps que le prototype de liaison à très grande autonomie soit opérationnel juillet 1885, le prototype du Transsibérien et d’un ensemble de 3 « wagon » est rapidement testé au Havre. Les premiers essais sont laborieux, mais il fonctionne. Le principal problème relevé est sa consommation de charbon est jugée trop excessive. Ce combustible est difficile à stocker et l’obtention d’une autonomie jugée correcte se ferait au dépends de la capacité d’emport. La société Schneider, spécialiste des chaudières pour locomotives en France, est contactée. Elle propose le pétrole raffiné comme combustible à la commission Flatters. La société Schneider commence alors à se renseigner sur ce projet.
Les russes demandent également plusieurs modifications qui nécessitent le renvoi en usine du prototype. Un système de communication interne par téléphone transmettant la parole est jugé indispensable pour la conduite du véhicule et les communications entre les différents éléments. Il existe de nombreux type de téléphones, dont ceux conçu les américains ou celui conçu par Ader en France. Mais des conflits juridiques liés aux brevets en limite l’utilisation sur le transsaharien/Transsibérien. A cette époque le Téléphone Serbe utilisant un « répéteur » inventé par un certain Tesla a fait l’objet de communications récentes en Europe. Des contacts sont pris avec Tesla qui vient de quitter la Continental Edison pour qu’il travaille sur un système de communication sonore. Après une brouille avec Edison, qui a gardé ses brevets américains et l’échec de sa propre société, Tesla est disponible. Il voit dans cette proposition une réelle opportunité et décide de venir en France.
Le premier prototype du véhicule, fonctionnant encore au charbon et sans le système de communication interne, est embarqué pour des test en Crimée. Le Colonel Flatters est chargé de ces tests. Il est personnellement reçu par le Tsar.
Estienne, promu Lieutenant, propose la fabrication d’une escadre de cuirassés terrestres basés sur la technologie du véhicule de liaison à très grande autonomie. La défaite de 1871, et en particulier la bataille de Sedan à montrer à l’Etat Major les limites de cavalerie face à une infanterie équipée de fusils modernes. Surtout si elle est soutenue par une abondante artillerie de campagne. Pour le Lieutenant Estienne, un tel véhicule, permet d’emmener l’artillerie de campagne en soutien direct de l’infanterie lors des charges à la place de la cavalerie. De plus, un tel engin permettrait de compenser l’infériorité de l’artillerie française face à l’artillerie allemande par une protection et la mobilité. Enfin cela éviterait de lancer un grand programme de construction d’artillerie que l’économie française est incapable de financer. La supériorité de l’armée impériale allemande en quantité, en qualité et en matière doctrinale est évidente au yeux de l’état Major français. Surtout que la colonisation de l’Afrique et de l’Asie ponctionne régulièrement les régiments français sans contre partie réelles pour les armées. L’idée du Lieutenant Estienne est jugée suffisamment novatrice pour réduire ce rapport de force. Surtout que le coût de développement serait supporté par les russes. Le rapport est immédiatement classé secret. L’état Major demande au Lieutenant Estienne de réfléchir à la définition de tels engins ainsi qu’à une doctrine d’emploi adaptée. Sa seule contrainte imposée est le coût de ce véhicule.
Bataille de Karthoum. Le gouverneur général britannique Charles Gordon est tué, le Soudan tombe aux mains des troupes musulmanes et les forces anglo-égyptiennes sont chassées de la région. Cet épisode est un grave revers pour le Royaume-Uni qui commence aussitôt à préparer la reconquête du Soudan en faisant reconnaître ses droits sur la région par les autres puissances. Pour les Britanniques, la présence française commence à apparaître comme concurrente pour le contrôle de cette zone.