L'accès à l'espace est il possible dans un univers Steam Punk ?

A la fin du XIXe siècle, la construction de fusée permettant l'accès à l'espace est presque impensable. La chimie ne permet pas encore de produire les comburants et carburants indispensable à des propulseurs de fusée de puissance suffisante, De la même façon, la sidérurgie de l'époque n'a pas la capacité nécessaire pour produire des matériaux capables de supporter la chaleur dégagée par l'utilisation de moteurs fusée au niveau des tuyères. Sans même parler des technologies d'assemblage des matériaux (rivets et soudures) capable de résister à la fois aux vibrations, aux variations de pression et de température…

Pourtant, la théorie existe, et de nouveaux concepts technologiques apparaissent dans les domaines précédemment cités. Ils seront mis au point avec l’avènement de l'aviation moderne dans les années 1930.

Au-delà des moyens quelque peu ésotériques évoqués dans un précédent post, il existe une réelle possibilité d’accéder à l'espace dans un univers Steam Punk : le ballon.

Il faut rappeler que le premier vol d'un aéronef pressurisé a eu lieu en 1922. Il s'agissait du ballon à hydrogène d'Auguste Piccard qui a atteint l'altitude de 15 781m. C'est le premier homme, avec son équipier Max Cosyns, à pouvoir observer la courbure terrestre. Les ballons seront ensuite utilisés par la Nasa pour lancer l'exploration spatiale après la seconde guerre mondiale. Grâce aux ballons, la Nasa pourra mettre au point ses scaphandres spatiaux et plusieurs systèmes de secours pour ses fusées. Le Ballon pour l'accès à l'espace est donc une réalité historique qui ne peut pas être écarté. A ce titre l'accès à l'espace peut se concevoir dans un univers Steam Punk. Mais de récents projets démontrent que cet accès n'est pas aussi limité qu'il n'y paraît.

Plutôt que d'utiliser des lanceurs puissants, la société Zero2infinity espère utiliser d'énormes ballons gonflés à l'hélium. Un lancement à partir de 400 km de haut (sans doute trop optimiste) permettrai d'économiser les étages inférieurs d'une fusée et de limiter le système de propulsion au strict minimum. L'économie de poids ne porte pas seulement sur la propulsion, mais aussi sur les systèmes de protection de la charge utile. Libéré à haute altitude, les frottements liés à une accélération constante dans l'atmosphère sont très réduits.

Plusieurs lancements ont déjà été fait à partir d'avions depuis les années 1990 (Satellite IRIS), mais c'est la première fois que l'on pense à utiliser des ballons. Sur le papier le dispositif peut mettre en orbite basse des charges de 75 kg. Pour des altitudes inférieures à 100 km, le dispositif peut lever jusquà 6 tonnes de charge utile !!!

Ce qui est largement suffisant pour permettre un réel accès à l'espace.

Avec de telles technologies, l'accès à l'espace par des scientifiques Steam Punk est possible… sur le papier. Les ballons à hydrogène existent au XIXe siècle. Si l'hydrogène permet d'enlever plus de poids que l'hélium, il est inflammable contrairement à ce dernier. La technologie des fusées n'est encore que théorique. Les propulseurs fusée permettant d'atteindre l'espace n'existent qu'en théorie à l'époque. Par contre les systèmes de guidage existent à cette époque et sont produits en série. Des gyroscopes sont utilisés sur les torpilles autonomes utilisées par toutes les marines. Toutefois, ces gyroscopes sont fragiles, peu précis et très encombrants. Si les parachutes existent déjà, c'est le seul élément permettant un retour possible. Or le retour sur Terre de la charge utile est indispensable. Sinon, pourquoi accéder à l'espace ?

Là encore, c'est Jules Verne qui y répond le mieux dans « De la Terre à la Lune » : Par goût de l'aventure et du défi. C'est grandiose, mais guère utile. Toutefois, cet écrivain qui se tient au courant de chaque avancée scientifique de son époque, a déjà réfléchi à d 'autres applications : l'océanographie et la météorologie. Dans « 20 000 lieux sous les mers » Némo constate que voyager dans les mers et les océans ne permet pas de comprendre le monde marin ses interactions. Déjà il comprend qu'il faudrait un point de vue plus élevé pour avoir une vue d'ensemble. C'est prémonitoire car cela fera partie des premières applications spatiales civiles. Les premiers satellites renvoient sur terre des photos et des données sur les mers qui vont permettre des nombreuses avancées scientifiques dans les domaines de la météorologie et de l'océanographie.

Toutefois, et là l'histoire se chargera de le montrer, les nombreuses applications militaires (espionnage, reconnaissances …) sont déjà suffisantes pour justifier d'un programme spatial dans un univers Steam Punk.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le projet de Zero2infinity. Je conseille l'article de Science et Avenir.