Robotique : miniaturisation et hybridation

Dans ce blog, cela fait un certain temps que je parle de miniaturisation pour la robotisation. Je parle aussi souvent de d'hybridation entre systèmes biologiques et robotiques. De tels propos sont souvent perçus comme de la SF. Tout le monde imagine de telles technologie pour un horizon plus ou moins lointain. Pourtant de telles technologies existent déjà et sont visiblement opérationnelles.

Susan Maret, professeure à l’université d’Etat de San José (Etats-Unis), a demander la déclassification de documents sur ce sujet dans le cadre du Freedom of Information Act. Le document qui vient d'être déclassifié décrit des engins mécaniques imitant les insectes ou des chauves souris conçus pour des vols de reconnaissances discrets. L’intérêt de tels engins est leur discretion (surtout que leur existence n'était pas connu) et leur faible coût. Un document fait état d'expérience conduites dans les années 1940 !

De tels engins légers auront un réel impact tactique. Toutefois, maintenant que leur existence est connue, des contre-mesures vont rapidement apparaître. D'un point de vue robotique, la vente de drones de plus en plus petits destinés à des applications ludiques montraient que l'existence de tels engins était déjà une réalité. L'utilisation militaire, via la modification de drones commerciaux est déjà une réalité opérationnelle. Les petits Nerva de Nexter Robotics sont déjà proposés pour des applications para-militaires. La prochaine étape étant sans doute une utilisation de ces drones fonctionnant en essaim. La programmation de tels engins a été démontré avec le succès des démonstrateurs franco-anglais de drones maritimes destinés à la lutte anti-mine.

L'usage militaire de drones légers prend ainsi un très sérieux coup de vieux ! Mais ce n'est sans doute pas le plus important. Un document de 2008 montre que les USA sont passés à un niveau nettement supérieur. La Darpa et l'université Cornell ont intégré des systèmes bioélectroniques dans les organismes vivants. De tels systèmes imitent les fonctions nerveuses pour les muscles et permettent leur contrôle. Des chrysalides de papillons de nuit ont été ainsi « modifiés » et pouvaient être contrôlées. Les rapports déclassifiés ne parlent pas des résultats des expériences et d'une éventuelle utilisation opérationnelle.

Pour ceux qui s’intéressent à un tel sujet, je conseille Science et Avenir qui y a consacré un article complet. Outre leur aspect moral, si de telles expériences étaient un succès, elles ouvriraient la voie à de nouvelles prothèses bien mieux insérées dans le système nerveux du porteur. On est encore loin du Cyborg cher à de nombreux romanciers. Mais en s'en rapproche !