Repenser les relations entre les humains et les robots : une impérative nécessité.

En Janvier, les députés européens ont voté des mesures juridiques pour encadrer l'action des robots. Cette mesure pose les règles des droits civils sur la robotique et l'impact dans notre société qu'elle provoque.

La robotique à un impact direct sur l'emploi. C'est pourquoi la proposition de taxes sur les robots permettrait de compenser la perte des emplois. Cette idée est défendue par Bill Gates, le fondateur de Microsoft. Toutefois, le vote va bien au-delà des seules considérations économiques. Le Parlement Européen se penche sur des mesures éthiques et juridiques. L'autonomisation croissante des robots avec une capacité d'apprentissage de plus en plus polyvalente impose de poser des principes éthiques fondamentaux à inclure lors de la conception, de la fabrication et de l'utilisation de ses outils. Un robot ne peut plus s'appréhender au travers des seuls prisme technique et économiques maintenant. Pour les membres du parlement européen, de telles règles doivent « façonner la révolution technologique pour qu'elle soit au service de l'humanité ».

Le texte pose aussi la question des relations, émotionnelles, entre les humains et les robots. Ce sujet, abordé dans la SF depuis longtemps, est entré dans le domaine public depuis 4 ou 5 ans. Certaines revues de vulgarisation comme Science & vie l'ont abordé. Les humains ont une capacité à créer des liens avec d'autres humains, mais aussi des animaux, voire des objets. Alors que les robots pourront s'occuper des humains, discuter et travailler avec eux. Quel sera les liens qui vont se tisser entre les hommes et les robots.

La question se pose aussi du côté du robot, avec des intelligences de plus en plus performantes, des capacités d'apprentissage sans cesse améliorées et de communications qui commence à nous échapper (des robots ont développés un langage qui leur est propre en quelques semaines). La question du ressenti des robots se posera tôt ou tard.

Jusqu'à ce jour, la référence en terme de relation entre humains et robots restent les lois de la robotique formulées par Asimov.

Voici ces trois lois:

-un robot ne peut porter atteinte à un humain, ni, en restant passif, permettre qu'un humain soit exposé au danger;

-un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf si ces ordres entrent en conflit avec la première loi;

-un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Ces lois, formulées pour des calculateurs analogiques se révèlent inadaptées aux robots et aux intelligences artificielles qui sont actuellement à l'étude. Tout d'abord, il s'agit de lois « morales ». En tant que tel, elles sont très difficiles à utiliser. Ce dont Asimov était pleinement conscient. De nombreux de ses romans illustrent les problèmes que peuvent poser ces lois aux robots… mais aussi aux humains !

Le professeur Tom Sorell (université de Warwick), travaille sur le projet ACCOMPANY. Il développe un robot qui doit aider les personnes âgées à vivre en autonomie. La question des relations humains-robots est donc au cœur de ses préoccupations. Pour lui, mais aussi pour de nombreux autres chercheurs et responsables. Ces lois doivent évoluer.

L'éthique, devient donc un axe de travail fondamental pour la robotique à tout les niveaux. Ce qui est une prise de conscience salvatrice alors que les robots envahissent le net, les usines et de nombreux autres aspect de notre vie en Occident.