Des robots à la place des humains ? L’exemple naval ...

En matière de robotisation militaire, tout le monde à en tête les drones aériens, les robots terrestres qui commencent à être eux aussi armés. Mais personne ne parle des navires de combat.

Pourtant, la robotisation touche aussi le domaine naval. Des firmes aussi prestigieuses que Rolls Royce, Konsberg et le finlandais Wärtsilä propose des navires entièrement automatisés et commandés à distance.

Ainsi le PSV Highland Chieftain (80 mètres) a été pilotés depuis un centre de contrôle distant de plus de 8 000 km en Aout dernier pendant 4 heures.

Cette transformation va d’abord toucher les flottes civiles. Déjà, la majorité des équipages embarqués ne sont là que pour s’occuper de manutention. Si l’on excepte le mécanicien et les officiers, soit moins de 5 personnes parfois, il n’y a plus à bord des navires les plus récents de « vrai » marins. S’en passer semble logique d’un point de vue financier, mais va poser des problèmes en terme de maintenance technique, de manutention légère et surtout de responsabilité en cas d’incident. Toutefois, les réflexions pour ces sujets avancent … ce qui explique le test fait au large de l’Écosse.

Dans le domaine militaire, l’apparition de drone naval n’est pas une nouveauté. Les drônes sont courant dans le domaine de la lutte contre les mines et aussi des patrouilles portuaires et cotières. Ce sont le plus souvent des petits submersibles automatisés et des semi-rigides armés.

La dronisation de navires plus importants auraient de réels avantages militaires. Outre les économies, réelles, concernant l’équipage, un navire sans équipage serait plus facile à concevoir et à produire. Sa capacité d’emport (armement, senseurs, munitions, carburant…) serait augmenté d’autant. De plus, l’absence d’équipage permet des tactiques plus agressives sans avoir à en supporter le coût politique.

Toutefois, l’équipage permet une réelle résilience des navires de combat. Un équipage permet non seulement de lutter contre les voies d’eau et les incendies, mais il peut permettre de remettre en ordre de bataille des navires ayant subit des avaries. Un équipage militaire entraîné permet de considérablement augmenter l’efficacité d’un navire. Il permet aussi d’assurer des missions différentes. Un équipage peut assurer des fonctions de police, de douane ou de représentation (en assurant par exemple des fouilles de navire en mer). Il peut assurer des fonctions diplomatiques (lors de représentations à terre). Il peut assurer aussi des missions paramilitaire ou de sécurité civile à terre lors de catastrophes naturelles (fonction de police, soutien médical, distribution et vivre, restaurations de communication, de systèmes électriques ou mécaniques dédié à la distribution d’eau potable etc etc etc ).

Bref, un équipage militaire, de part les fonctions assurées à bord est un outil qui va au-delà de la simple fonction de combat. Ce n’est pas sans raison, si un des premier reflexe du gouvernement français lors des récents ouragans qui ont ravagé St Martin, a été d’envoyer deux frégates…

Les navires dotés d’équipages ont aussi un avantage considérable en cas de combat : ils ne dépendent pas des liaisons à distance (via radio directe ou par satellite) et surtout de tels navires ne peuvent pas être piraté à distance. Dans le pire des cas, un navire avec équipage doit retourner au port. Avec un navire de combat robotisé… il peut être retourné contre son propriétaire. Avec l’avènement de la robotisation, la cyber guerre est devenue un champ de bataille tout aussi important que les autres.

Toutes ces raisons ne jouent pas pour la flotte marchande. Il est donc probable que les navires marchands seront les premiers robotisés. De la même façon, que les navires de combats, les navires logistiques, qui assurent bien d’autres missions que leur fonction première, ne seront pas automatisés tout de suite. Actuellement, plus que la robotisation des unités militaires, c’est l’automatisation des navires de surfaces qui s’effectue. Les équipages ne sont pas remplacés, mais réduits, nombres de tâches étant automatisées. Les Fremm franco-italiennes sont actuellement les navires les plus fortement automatisées du monde. De tels navires sont suivis à la loupe par toutes les marines du monde et l’avenir dira si une telle option est viable ou non.