Quel sera l’impact d’un internet des objets connectés ?
A l’heure où l’internet des objets est financé par l’Union Européenne, Internet va prendre une part encore plus importante dans la robotique. Mais cela n’est pas sans risque.
Actuellement, on utilise internet pour la robotique pour le « Deep Learning ». Ce terme barbare dans une langue qui ne sera plus utilisée qu’à Malte et dans la finance en Europe après le Brexit désigne la capacité d’apprentissage de chaque robot à partir de base de données. Ces bases de données sont stockées sur des serveurs spécialisés (normalement) et permettent aux intelligences artificielles d’accéder aux donnés sélectionnés par les générations précédentes de robots pour accomplir les tâches pour lesquels ils ont été conçus. Ces bases, sans cesse alimentées par les laboratoires et les industrielles, expliquent les progrès fulgurants de la robotique de ces dernières années.
L’Internet des objets, permettra aux robots non seulement d’accéder aux bases de données choisies, mais en plus de coopérer pour mieux s’adapter à tout imprévu. Ce qui est actuellement le gros point faibles des robots autonomes ou voulu en tant que tel.
Au-delà de la pertinence du concept, la création d’un tel réseau n’aura pas d’existence physique séparée. Il va utiliser de la bande passante existante sur les réseaux existants. Cela implique qu’il va falloir doper ces derniers sous peine de les saturer tant les besoins envisagés actuellement sont importants. La question de qui va payer ne se pose pas : ce seront les utilisateurs … mais pas forcement pour leur intérêt.
Au-delà de ces questions, un internet des objets va permettre aux industriels de vendre des objets connectés. C’est pourquoi, ils sont aussi enthousiastes ! Ces objets connectés posent déjà des questions de coût, de sécurité et de confidentialité. Les objets connectés sont en général très mal protégés. La sécurité coûte cher, ne rapporte rien, c’est long à mettre en place. Bref cela n’intéresse pas les industriels. Un objet connecté sans protection peut être vendu moins cher, avec une meilleure marge financière, et sans avoir à soutenir la protection sur le long terme. Mais si ces objets se développent sans protection et sans évolution de cette protection, ils seront des proies faciles. Ils peuvent permettre l’intrusion dans la vie privée ou pire encore. Un véhicule automobile peut être détourné de sa trajectoire et provoquer des accidents mortels. La prise de contrôle d’une chaudière peut provoquer son dérèglement, une émission de monoxyde de carbone et présenter un risque pour ses propriétaires. Un frigo qui ne contrôle plus sa température va permettre la prolifération de bactérie dans les aliments… ce qui peut être mortel pour des nourrissons. Mais aussi, la présence d’objet connectés permet à toute personne accédant aux flux de données de savoir quand un propriétaire est absent… ce qui permet de le voler (ou pire) en toute tranquillité.
Au-delà de la sécurité physique directe, plus les objets connectés vont se répandre, plus ils vont prendre de la bande passante. Pire, si ils sont détournés pour faire des attaques par déni de service (ce qui a eu lieu pour des caméras de sécurités en 2017), ces objets connectés pourraient saturer les serveurs d’adresse. Voire dans le pire des cas paralyser totalement le Web dans certaines régions. Or maintenant, l’ensemble des services dépendent d’internet. Si l’on peut attendre pour un passeport ou une carte grise. Les hôpitaux dépendent d’internet pour la gestion (maintenant en flux tendu pour des raisons de coût) de leurs médicaments. Les appels aux pompiers et à la police dépendent aussi d’internet : il n’y aura plus de téléphonie fixe indépendante.
Très étrangement, ces considérations de sécurités sont souvent écartées par les professionnels. En effet, certaines entreprises se sont spécialisées dans la protection. Cela signifierait qu’il faudrait un abonnement internet, mais aussi un abonnement pour la sécurité des données (antivirus, pare-feu ,,, ce qui est maintenant courant) et un autre pour les objets connectés. Ce qui est une autre façon de tirer encore plus d’argent des utilisateurs.
Autrefois espace de liberté, internet est devenu une espèce d’enfer où règne la loi du plus fort. Quant aux contraintes réglementaires, autrefois assumés par les états, cela a été remplacé par une sorte de loi du far-west. L’apparition d’un internet des objets en ferait un espace de plus en plus incontournable avec tous les risques que cela comporte avec en plus.