Le match (Chap 02) - Nouvelle dans l’univers de W40K
Chap 2 - Mises au point
Boumboumek connecte le dernier câble. Un tour de clé, un coup de pied dans un tableau électrique pour montrer au Gargant « ki kes l’chef ! ». Et voilà. Il ne reste plus qu’à appuyer sur un gros bouton rouge et son méga gargant sera opérationnel. Boumboumek est tenté de le faire maintenant et de prendre le contrôle du Gargant. Commandant la machine la plus puissante de la planète, il serait alors l’ork le plus fort !!! Les rêves du mékano s’emballent. Avec un sourire extatique, il imagine son destin. Avec un tel engin, il affronterait alors les plus puissantes armées de l’univers... et risquerait de prendre des coups. Le sourire du mékano disparaît immédiatement. Boumboumek est un ork atypique ; il est trouillard !!! Contrairement à ses congénères, si apprend l’existence d’une baston, il va automatiquement ailleurs. Ce qui se révèle un réel handicap lorsque l’on appartient à une culture guerrière aussi violente que celle des orks…
Pour mettre en route et tester son Gargant, il vaut mieux qu’il attende son big boss : Fork.
Comme tous les orks qui l’entoure, Fork est fasciné par le spectacle du Gargant. Cette machine de guerre est gigantesque, grosse, imposante, sur-armée. Pour un ork, il s’agit d’art à l’état pur. Mieux, le méga gargant est un totem des dieux orks. Fork, ne peut s’empêcher de penser au petit mékano qui l’a construit : Boumboumek. Petit, trouillard, mais vicieusement malin et méchamment inventif. Lorsqu’il est devenu le big boss, il a craint que ce petit malin ne soit capable de l’éliminer pour prendre sa place. Il a donc prit des précautions pour l’en dissuader. Au fil du temps, Fork s’est rendu compte que son mékano était tout simplement trop trouillard pour le menacer. D’une certaine façon il est devenu pour lui ce que les zoms appellent un « Pôte ». un ami. Toutefois, le big boss a maintenu les mesures de précautions : On ne sait jamais.
La principale raison de l’amitié entre eux est simple. Ils sont tous les deux monstrueusement anormaux pour des orks : ils réfléchissent. Sur cette incongruité commune, ils ont bâti un partenariat efficace. Boumboumek fabrique les armes, Fork les utilise. En quelques années, leur bande est devenue une bande imposante et redoutable. Elle ne l’est pas encore suffisamment puissante pour former le fer de lance d’une waaagh. Mais... ils y travaillent.
Fork continu d’observer fois l’œuvre de son gros mek. C’est une véritable beauté. Son Bras droit est constitué d’un leva-lâcha d’une taille hors norme. Cette arme est capable de projeter en l’air n’importe quel blindé. L’une des grandes joies de son artilleur sera d’arriver à projeter un blindé sur un groupement adverse. C’est une blague particulièrement appréciée des orks. L’autre bras est constitué d’un gro’ kanon à tir ultra rapide. La cadence est anormalement élevée pour une arme de cette taille. Et le calibre des obus est tel qu’ils peuvent réellement aplatir un groupe de char en une seule séquence de tir.
L’armement principal est situé dans le ventre du Gargant : Un Gut Busta. Un méga kanon géant. La cadence est lente. Les obus sont difficiles à fabriquer... mais quand ça tape ; ça tape !!!
Rien que d’y penser, Fork est secoué d’un immense rire : Quelle bonne blague ! Reprenant son sérieux, Fork continue de détailler avec attention le Gargant. A côté de la passerelle, se trouve le dernier armement offensif du méga gargant : L’oeil de Mork. C'est une arme anti-char extrêmement puissante... lorsqu’elle touche quelque chose. La précision n’est pas le point fort des orks.
L’autre aspect technique de cet engin est le nombre imposant de bouclier de protection : Avant même de pouvoir abimer la peinture, les zoms vont devoir user leur puissance de feu sur son Gargant !!!
Fork passe sur sa taille et énumère le dernier aspect du Gargant conçu et fabriqué par Boumboumek : Le gargant rappelle à chaque ork ses dieux : Pour certain le gargant est la représentation de Gork, pour les autres orks, il s’agit de Mork ! Pour chacun des orks présent, le gargant est une source d’inspiration. Ce qui rend les ork encore plus dangereux au combat.
Boumboumek s’est réellement surpassé et doit être particulièrement fier de lui. Les gargant ne sont pas les plus grandes créations orkoïdes. Les kroiseurs et Gro Kroiseurs sont objectivement plus gros et plus puissants. Mais, parmi toutes les formes de violences que pratiquent les orks, le combat au sol est le préféré. Les Gargants sont donc des créations particulièrement prisées et admirées. Si les gargants habituels sont admirés, que dire de ce méga- Gargant !!!
Sur la passerelle du méga gargant, les orks se congratulent. Même si les zoms sont plus nombreux qu’eux, ils ne peuvent pas gagner. Rien n’est plus gros que ce méga gargant. Petit à petit, les orks partent de la passerelle. Tous sont enthousiastes. Quelques-uns suggèrent même de partir tout de suite le roder sur une autre planète. A cette remarque, Boumboumek sursaute. Il prend conscience qu’il n’a encore pas encore modifié de vaisseau pour le transporter sur une autre planète. Il n’a même pas de navette permettant d’amener le robot de combat en orbite pour l’embarquer sur un tel vaisseau.
Fork, qui vient d’arriver sur la passerelle du Gargant, demande aux autres orks de le laisser avec son gro’ Mek. Malgré leur enthousiasme, les orks obéissent rapidement. Boumboumek observe avec attention son big boss. Il a visiblement une idée en tête.
« Maouss Gargant. Boumboumek Maouss brikolo » L’éloge de Fork est agréable. Mais, même ainsi flatté, le mékano sait déjà que le big boss veut lui demander quelque chose.
« Koi want boss ? » Demande t’il. Fork fait une grimace monstrueusement laide pour un non-ork ; il sourit.
« Maouss boss kom pour baston ! Bokou Boss baston dans Méga gargant ! » Commence le big boss. De nombreuses bandes d’orks vont venir pour observer le match. Fork va les inviter à combattre directement dans le Gargant avec Fork. Une telle invitation est une marque de respect chez les orks. Et le mékano sait qu’elle sera particulièrement appréciée par tous les autres boss. Toutefois, le mékano se demande ce qu’il vient faire dans l’histoire. Son rôle consiste à fabriquer les armes, les questions protocolaires ne sont habituellement pas de son ressort.
« Boumboumek Enkor Gargant Brikoler! “ Boumboumek sursaute !!! Faire un autre Gargant. Même si les orks détestent faire des séries, faire un Gargant comparable nécessitera ressources qui sont déjà épuisées! C’est impossible ! Mais le Big boss continue de parler sans que le mékano puisse objecter quoique ce soit.
« Séris, Bokou débris, Bokou mékano. Boumboumek Séris kom ! » Boumboumek est impressionné. Le Big boss à anticiper sa réussite et à déjà prévu la fabrication d’un deuxième Gargant. Même si les Gargant-Titan des zoms sont surpuissants, face à deux Gargant, ils n’ont aucune chance. Fork apprecie la « ruz » de son Boss et affiche son approbation en secouant vigoureusement sa gueule.
« Bouboumek maouss boum gargant !!! Gargant boum !!! Aut’ Gargant Boum !!! » Reprend le big boss. Boumboumek continue d’hocher la tête. Mais c’est un geste purement automatique. Il est perplexe. Si son boss lui permet de réaliser des engins de cette puissance, pourquoi vouloir les détruire ? Et puis s’il les sabote pour les détruire au combat, Fork mourra. Le big boss sera forcement dans l’un des Gargant: C’est sa place au combat !!!
« Fork boum ? » Demande perplexe le mékano en continuant de hocher sa tête machinalement. Le big boss saisie la tête de son gro mek. Une fois la machoire du mékano bloquée, il reprend.
« Boss Gargant kroir Fork Aut’ Gargant. Boss Aut’ Gargant kroir Fork Gargant. Fork kroiseur, Fork choper kroiseurs boss... » Les yeux du mékano s’écarquillent. Il vient de comprendre : les Boss croiront qu’il se trouve dans l’autre gargant. C’est pourquoi il doit en construire deux. Pendant ce temps, Fork sera dans son vaisseau de combat. Lorsque les boss des autres bandes seront morts dans l’explosion des Gargant, il pourra capturer les vaisseaux des autres boss et tout ce qu’ils contiennent. C’est un plan rusé et sournois. Dommage qu’il fasse sacrifier ainsi son œuvre. Mais regrouper sous son seul commandement les autres bandes du secteur va considérablement accroître la bande de Fork...
« Boss ? Gork parle toi ! nobz aut’ band veut boss bikom’ Maouss Baston Band. Zoms attak !!! » Malgré la subtilité du plan de Fork, Boumboumek fait remarquer une faille. Même si les boss des bandes sont tués, chaque second, chaque nobz de chaque bande voudra en prendre le commandement. Cela dégénéra immédiatement en bagarre et provoquera d’importants dégâts, dont les humains vont profiter. Fork souri, il prend un risque en parlant avec son mékano. Mais c’est le seul autre orks capable de comprendre toute la finesse délicate de son plan. Et aussi de soulever d’éventuels points faibles.
« Zoms Tricheurs kacer Gargant. Kacer aut’ gargant. Fork vanger aut’ boss !!! Aut’ Band vanger !!! Aut’ band Gross Fork band !” Boumboumek et Fork arborent la même grimace en souriant. Les zoms sont non seulement roses et tout mou, mais ce sont aussi des tricheurs. C’est bien connu. C’est seulement en trichant qu’ils pourraient détruire les deux gargants. En annonçant vouloir venger les boss, les autres bandent se regrouperont sous sa bannière. A ce moment, il pourra en prendre le contrôle. Le plan de Fork utilise à fond la psychologie ork. Toutefois, Boumboumek propose une option supplémentaire.
« Fork kommando kroiseur aut’ band. Nobz pas vanger, kommando kasser beurk Nobz...“ A la proposition de Boumboumek, Fork éructe bruyamment. L’idée du mékano est admirable. Mettre des kommando à sa solde sur les vaisseaux amiraux des autres bandes d’ork est sournoise. Mais si un Nobz conteste le regroupement des bandes autour de son autorité, il sera rapidement éliminé. Les kommando des Blood Axes sont les seuls orks suffisamment disciplinés pour ne pas s’intéresser au spectacle, prendre discrètement le contrôle d’un vaisseau et éliminer les commandants. Un tel geste entraînerait la rébellion définitive d’un équipage humain. Mais chez les orks, c’est une démonstration politique habituelle. Elle montrerait à la bande d’où provient la légitime autorité de Fork : de la force brute.
Le maître artilleur Le Tellier regarde son ami et commandant avec une espèce de joie méchante.
« A force de faire le malin... Je t’avais prévenu !!! » Le Tellier connaît Lagardère depuis que ce dernier est entré dans la marine arcadienne. Il l’a vu faire face à des situations dramatiques et se sortir de situations incroyablement complexes. Mais, il doit avouer que là... on lui demande l’impossible ! Lagardère jette un regard torve à son ami. Il ne répond pas. Que répondre d’ailleurs ? Le seul Titan Reaver du princeps Usagi nécessite un transport spécialisé à lui tout seul. Le transport « discret » du détachement blindé des Dark Angel et de leur véhicules de combat en nécessite au minimum quatre cargos de tonnage moyen. Les soutiens de la garde impériale au minimum trois autres. Les réserves de munitions, d’énergies, de pièces de rechanges et de vivre et d’eau pour un tel détachement en nécessite deux autres. Il reste ensuite à transporter les navettes de débarquement pour la garde impériale, les chasseurs suborbitaux et atmosphériques et les thunderhawk des space marines. Soit quatre escorteurs de transport au minimum. Des cargos modifiés pour lancer des vaisseaux légers. Il ne doit prendre que des vaisseaux civils. Évidemment, son escouade doit être capable d’attaquer ensuite les navires orks. Or, l’inquisiteur Cahuno à bien insisté : la flottille ne sera constitué que de dix vaisseaux civils et que quatre escorteurs au maximum.
Bien entendu, si on avait pu utiliser des croiseurs de type Dictator, les énormes vaisseaux d’assaut militaires de la flotte, n’importe qui aurait pu faire rentrer l’ensemble des forces terrestres et de leur soutien dans dix vaisseaux de cette taille. Ensuite, la puissance de feu de ces croiseurs était suffisante pour attaquer une flotte ork et la retenir le temps que la flotte de combat les soutienne. Car c’est là qu’est l’astuce dans le plan de l’inquisiteur : faire croire au orks que la flotte de transport humaine est désarmée ou presque.
Pendant que les orks seraient absorbés par les combats au sol, les humains pourraient passer à l’assaut avec une flotte de combat imposante. Celle-ci serait obtenue par la concentration des moyens spatiaux humains du système. Concentration militaire laisse sans protection de nombreux convois impériaux. Mais cette opération permettrait d’éliminer non seulement la bande d’ork de Fork, mais également de nombreuses autres bandes orks. Ces dernières vont inévitablement s’inviter pour assister à cette « rencontre sportive ».
Las, Lagardère soupire. Le Tellier reprend la liste détaillant ce qui doit être embarqué. Il la lit machinalement. Depuis que son ami à été convoqué par l’inquisiteur de l’Ordo Xénos, il l’a lu des centaines de fois et la connait par cœur.
« Mouais, Je me demande comment tu va faire rentrer tout cela à l’intérieur de tes cargos » Dit l’artilleur...
Le Tellier relève la tête. Lagardère s’est immobilisé. Son regard est perdu, dans le vide. Respectant son silence, Le Tellier attend que son ami reprenne contact avec la réalité.
« Tu peux me répéter exactement ce que tu viens de dire » Demande lentement l’officier arcadien
« Bien sur. Je me demande comment tu va faire pour rentrer tout cela à l’intérieur de tes cargos » Répète tranquillement Le Tellier.
« Voilà !!! Tu es génial !!! Tu as trouvé la solution !!! » Répond joyeusement Lagardère.
« Je sais que je suis génial. Je suis ravi que savoir que j’ai trouvé la solution. Toutefois, au risque de me répéter : Je me demande comment tu vas faire pour rentrer tout cela à l’intérieur de tes cargos » Insiste le Maître artilleur. Lagardère le regarde tranquillement et répond dans un éclat de rire.
« La réponse est très simple : c’est impossible ! On ne peut pas faire rentre tout ce matériel à bord ! »
Lorsque l’assistant de l’inquisiteur Cahuno referme la porte du bureau, le silence est total et pesant. L’inquisiteur regarde stupéfait le dossier des propositions de Lagardère posé sur son bureau. Le visage habituellement impassible de l’assistant est déformé par un sourire moqueur.
« Monseigneur, vous avez l’air contrarié » Une grimace lui répond. L’inquisiteur connaît suffisamment son extraordinaire assistant pour ne pas détecter un sarcasme sous l’enveloppe courtois de la remarque.
« As tu une idée de ce qu’implique la proposition de l’Arcadien ? » Demande l’inquisiteur.
« Sans doute beaucoup d’argent, des délais impossibles à tenir pour acquérir et transformer un matériel qui sera de toute façon sacrifié au cours de cette mission. Du moins si j’ai bien compris son idée » Répond l’assistant en apparence flegmatique. L’inquisiteur lui jette un coup d’œil mauvais. Mais, il a déjà repris contenance et commence à analyser la proposition qui lui soumise.
« Tu as raison sur toute la ligne. La flotte spatiale va devoir foutre en l’air tout son calendrier de maintenance. Les approvisionnements en rechanges vont devoir être modifiés. Bref, les officiers de la flotte vont être d’une humeur de chien. Sans compter tous ces grattes papiers qui vont devoir recalculer l’ensemble des budgets... » Commence l’Inquisiteur. Un moment d’arrêt montre qu’il ne cesse de calculer les conséquences du plan proposé. Contrairement à de nombreux inquisiteurs, Cahuno s’oblige à peser les conséquences de chacun de ces actes. L’assistant ne répond pas. C’est inutile, l’inquisiteur est train de réfléchir seul. L’inquisiteur prend rapidement sa décision.
« ... Mais ce satané marin sorti d’une flotte de seconde zone a enfin trouvé la solution ! Nous avons maintenant une chance. Par l’Empereur, cet arcadien va peut être réussir l’impossible. » Cahuno arrête de parler tout haut et regarde son assistant.
« Tu savais que j’approuverais cette folie, non ? » Demande t’il songeur…
« C’est bien mieux que nous l’espérions, n’est-ce pas monseigneur ? » Réponds l’assassin impassible.
« Oui. Nous allons secouer les puces de ces bureaucrates ! Ce sera bien le seul point positif de cette histoire ! » Reprend l’inquisiteur avec un réel sourire.
L’assistant ouvre la porte, hésite et demande.
« Bien entendu... je mets au courant le commandeur Lowe »
« Malheureusement, il est indispensable que vous mettiez Lowe dans la confidence. » Réponds l’inquisiteur avec un dégoût certain.