Robotique militaire : La mule est elle une bonne idée ?

La mule est parmi un des projets de robotique militaire récurent qui ne cesse d’apparaître et de disparaître au fur et à mesure des projets de recherche militaire. Mais pourquoi ???

Un militaire peut avoir à patrouiller 8 heures et parcourir une vingtaine de kilomètres ou plus par jour. En situation de combat, il faut ajouter qu’il doit aussi porter jusqu’à 40kg (équipements, armes et munitions, matériel de communication et vivres) tout en combattant. Quelque soit l’entraînement physique des hommes et leur motivation on arrive à des limites qu’on ne pourra pas dépasser. D’où l’idée d’une mule.

Autrefois, ce poids était supporté par une mule, un animal qui avait l’habitude de suivre un groupe d’hommes, qui portait l’équipement et les vivres de tous. Et, qui se contentait de brouter dès que l’on faisait une pause. Encore utilisé dans certaines zones (montagne principalement), les mules ne peuvent pas suivre le rythme d’unités mécanisées. D’où l’idée de les remplacer par des robots.

Les premiers modèles testés sont de véritables réussites techniques… qui profitent maintenant à de nombreuses entreprises civiles (Industrie, BTP … ). Mais les armées sont réticentes. Pourquoi ?

Tout d’abord, le coût d’utilisation et de fonctionnement est élevé et n’est pas compensé par des gains de productivité comme dans le civil. Une mule doit être transporté avec son équipement et son énergie sur le front. Ce qui ajoute encore aux contraintes financières à l’heure où les budgets sont réduits et les moyens logistiques limités. Ensuite, une mule n’est utile que pour des sections de fantassins débarqués. Si elles sont mécanisées, il faut ajouter en plus des transports supplémentaires… et un coût supplémentaire (financier et logistique)… pour n’assurer que des missions au plus près des zones de combat… où les soldats auront d’autres soucis que de vérifier si le dernier gadget à la mode fonctionne correctement…

C’est donc pourquoi, si les politiciens, les industriels et les ingénieurs sont enthousiastes… les militaires restent très réticents. Les demandes de militaires portent d’abord sur des gilets pare-balle, le renouvellement des armes individuelles et des stocks de munitions suffisants…

Même les USA, avec leur budget démentiel ne se limitent qu’à des expérimentations sur les mules...

C’est pourquoi, on revient vers les fondamentaux de la robotique militaire : les exosquelettes. Si le coût d’acquisition sera de toute façon élevé. L’emprunte logistique reste limitée tout en permettant aux soldats d’assurer leur mission dans de meilleures conditions avec une fatigue moindre. Ces exosquelettes sont à l’étude dans de nombreux pays dont la France.

De manière ironique, on remarquera que cette technologie est la base pour la production d’armure de combat… comme celles qui équipent les space-marines dans l’univers de W40K. Une idée imaginée dans les années 1980 pour Games Workshop, mais qui est finalement aussi vieille que les armes...