Gaslands, un univers uchronique pas si délirant qu’il n’y paraît (2)
Dans l’univers de Gaslands, la conquête spatiale continue après le programme lunaire. Cela ne peut se faire que si les USA ne sont pas les premiers à atterrir sur la Lune. Il reste à aller sur Mars…
Mars est à peine à 60 millions de kilomètres lorsque les planètes sont proches. Mais cela peut aller jusqu’à 55 millions de kilomètres, ce qui arrive tout les 60 000 ans ! Toutefois, une si faible distance n’arrive que tout les 26 mois environ.
Il faut savoir qu’en 1964, la sonde Mariner à fait le trajet Terre-Mars en 228 jours. Les sondes Viking ont mis environ 300 jours. Techniquement, le voyage pour aller sur Mars est donc faisable. Mais, si on envoie des hommes et des femmes, le voyage devient rapidement effroyablement plus complexe. Tout d’abord, il faut nourrir ces hommes et ces femmes durant le voyage. Le recyclage et la mise en sommeil contrôlé limitent les besoins… mais la masse à envoyé reste d’autant plus importante, qu’ils ne pourront pas rentrer sur Terre tout de suite. Pour être réaliste, il est probable qu’il s’agirait de voyage à sens unique.
Ces options sont connues du grand public dès les années 60. De nombreuses émissions aux USA (dont une émission Disney) expliquent de manière très concrète la conquête spatiale. Les besoins, transporté par des trains de ravitaillement automatisés peuvent prendre plus de temps. L’important est la date et le lieu de livraison. Il s’agit donc d’un investissement colossal, mais néanmoins techniquement possible. Il n’en reste pas moins que la mortalité des colons serait colossale. Entre les radiations, aux effets mal connus à l’époque, et l’absence de gravité. Les colons seraient condamnés à rester de toute façon sur Mars.
Si les colons arrivent sur Mars, ce qui n’est pas gagné, ils seraient au début deux colonies. Une du bloc de l’Ouest et une du bloc de l’Est. Au vu de la situation, il est sans aucun doute possible qu’elles se rapprochent, se lient, s’entraident et tente de parvenir à une certaine autonomie. Ce qui risquerait de provoquer des heurts avec les pays d’origines sur Terre. Une certaine autonomie est possible sur Mars. Il y a une atmosphère, les débris de haute technologie (sondes, module de débarquement inutilisés…) permettent à des gens intelligents et ayant les connaissances techniques et scientifique de mettre en place les moyens de leur autonomie. Or par définition un astronaute (terme US) et un cosmonaute (Terme soviétique) sont tous des hommes et des femmes ayant des capacités exceptionnelles. Toutefois, rien n’est gagné. Il y aurait autant de chien de garde à l’Est (commissaires politiques) qu’à l’ouest (Men in black?). De même, l’autonomie nécessaire n’est pas gagnée. Il faut pouvoir générer suffisamment d’énergie. Développer des cultures pour l’alimentation. Mettre en place une production artisanale suffisante pour limiter les besoins en ravitaillement. Et développer des habitats sur le long terme. Ce qui fait que nombre de points qui implique une certaine dépendance vis à vis de la Terre…
Néanmoins, entre la distance avec la Terre et le simple fait de rester bloquer à vie sur cette planète. La tentation autonomiste est non seulement possible, mais aussi probable.
L’Uchronie Gaslands est donc possible. Improbable, mais possible. Il n’en reste pas moins, qu’en période de guerre froide, les agissements de quelques pilotes et scientifiques sur une autre planète sont mal venus. L’envoie de troupe est hautement improbable. Chaque bloc pouvant accuser l’autre de vouloir prendre le contrôle de la planète Mars pour lui. De plus, le coût d’une unité de combat équipé est … imposant. Sans doute trop pour des économies déjà fortement sollicitées.
Par contre, se coordonner pour mettre en place un embargo et de calmer, par la fin, les trublions martiens est par contre très probable. C’est dans l’intérêt des deux blocs. Et des coopérations, ou du moins des accords tacites entre les deux blocs sont probables.
Par contre, Mars peut décider de prendre l’offensive… Les vaisseaux spatiaux disponibles sont nombreux : ils ont servi à amener les colons. Même si la majorité sont hors d’état de fonctionner. Il doit en rester suffisamment pour envisager un retour offensif vers la Terre. Le seul souci est le suivant : fabriquer et transporter du carburant et de l’oxygène pour propulser ces vaisseaux vers la Terre. A côté de ce défi logistique, la création de bombes nucléaires est un jeu d’enfant.
Si il y a forcement des vaisseaux en orbite autour de Mars, il faut les remettre en état de marche. Ce qui impose un accès à l’espace depuis Mars. Il faut aussi et surtout créer de quoi faire fonctionner les propulseurs de ces vaisseaux. Même si l’on peut envisager la production de propergol et d’oxygène. La part la plus importante de cette production serait absorbée par les allées et retour en orbite. C’est là qu’est le gros point faible de l’Uchronie Gaslands. Mars ne peut envisager de contrer la Terre que si elle parvient à produire suffisamment de carburant pour accéder aux vaisseaux, les remettre en état et les lancer contre la Terre. Une telle production exige une capacité de production industrielle importante qui, me semble t’il, n’est pas à portée d’une colonie spatiale tout juste autonome.
Envoyer vers la Terre un seul vaisseau avec quelques têtes nucléaires est possible. Mais, cela reste insuffisant. Dans l’univers de Gaslands, l’Otan et le Pacte de Varsovie, Les USA et l’URSS s’effondrent après les bombardements atomiques. Si cela est possible pour les USA, il faut se souvenir que l’URSS a été rasée par les nazi durant la seconde guerre mondiale. Les pertes en vies humaines dépassent les 20 millions de morts. Les villes et villages rasés par les Allemands se comptent en centaine… Mais l’URSS a survécu. Il faut donc raser les villes russes et américaines, mais envisager d’en raser suffisamment… Et pour cela, il faut suffisamment de vaisseaux...