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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

Paris, une ville typiquement Steam Punk (2)

9 Juin 2019 , Rédigé par Droopy Publié dans #1899, #steam punk, #divers

 

Si Paris devient la ville lumière, cela a un coût. Et le coût de la transformation de Paris par Haussmann est d’abord et avant tout humain.

Les propriétaires expropriés sont obligés de quitter Paris, le pris des immeubles qui sont construits à Paris sont trop cher pour eux. Toutefois, eux auront un minimum d’argent pour reconstruire leur vie. Les gens qui s’entassaient dans les taudis, pour le plus grand profit de certains marchands de sommeils (déjà) sont obligés de partir pour s’entasser en périphérie. Les bidonvilles parisiens ne seront détruits après la seconde guerre mondiale lorsque l’état va construire ces barres d’immeubles maintenant si décriées.

Sur l’ordre express de Napoléon III, les chantiers parisiens utilisent principalement de la main d’œuvre, sauf pour quelques chantiers spécifiques (Opéra Garnier par exemple), les machines et la vapeur ne sont pas utilisés. Ce choix permet de donner un emploi à la masse des chômeurs parisiens. A long terme, elle sera profitable pour l’économie, ces gens (qui gagnent ainsi leur vie), à la paix sociale et aussi à la pérennité du régime. Malgré les transformations imposées par Napoléon III, la contestation du régime est menée par des auteurs aussi prestigieux que Victor Hugo et des journalistes comme Zola, le peuple reste calme. Seule la catastrophe militaire de Sedan abattra le régime.

Toutefois, comme tous les grands chantiers de cette époque, on a pas de statistique sur le nombre de blessés et de morts. Le nombre d’accidents est d’autant plus important que la main d’œuvre est … remplaçable… Un fait historique commun à cette époque.

Si Napoléon III veut une ville avec de larges avenues, la raison est aussi militaire. La contestation des régimes est d’abord le fait de la population de Paris. Paris a ses « fortifs », mais surtout les étroites rues de Paris permettent de monter rapidement des barricades. Avec les larges avenues construites par Haussmann, monter des barricades devient très difficile. Mieux, le canal Saint Martin, qui coupe le nord de Paris en deux, est recouvert. Ce qui permet aux troupes et à la police de patrouiller librement dans le nord de Paris. Le résultat militaire des travaux de Paris se verra après lors des confrontations entre les versaillais et la commune de Paris en 1871. Cette dernière sera obligée de se retrancher dans les zones non encore transformées par Haussmann. Elle ne pourra pas organiser de guérilla urbaine efficace.

Un autre coût est souvent oublié : la spéculation immobilière lancée par les frères Pereire va ruiner de nombreux français. Si Haussmann va se financer auprès des deux frères, très vite l’état souhaite orienter l’argent des Français vers l’industrialisation du pays, tarissant les flux financiers pour la construction immobilière. Ce n’est pas le premier « crack » financier français à cette époque. Et ces défauts vont ruiner de nombreux épargnant et seront à l’origine de la méfiance des Français pour tout ce qui est financier. Paradoxalement, les banques qui vont survivre vont permettre à la France de créer un outil financier de première importance dans tous les domaines. Cet outil sera primordial pour financer la transformation de l’industrie française lors de la 1ère guerre mondiale. Car lors de la guerre 14-18, l’arsenal des démocraties n’est ni les USA, ni l’Angleterre, c’est la France.

Les transformations imposées par Napoléon III et menées par Haussmann transforment Paris. Et font de cette ville une capitale où converge toutes les têtes couronnées d’Europe. Paris devient un centre culturel, et grâce aux courtisanes françaises, la référence en termes de mode. Le coût humain est lourd, mais va permettre à long terme de faire vivre dignement de très nombreuses familles et de combattre une misère noire. Toutefois, seuls les nantis ont accès à tout le confort, les plus pauvres survivent. c’est paradoxe de cette époque. On recherche le progrès scientifique et social… mais seulement pour les plus riches.

Au final, Paris est une ville fascinante pour un univers SteamPunk. Les constructions les plus modernes côtoient encore les bâtiments du « Moyen Âge ». La richesse la plus insolente côtoie la pauvreté la plus crasse. La science est sans cesse mise en avant, mais tous le monde est croyant. Pire, les sectes et les fantômes sont à la mode. Ce sont toutes ces contradictions qui perdurent encore qui font de Paris une ville fascinante.

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