Une nouvelle dans l’univers de W40K : Le grot Chap 4 - En route

Une nouvelle dans l’univers de W40K : Le grot

Chap 4 - En route

Cela fait deux jours que lui et le Magos suivaient cette route. Se cachant dès qu’un bruit de rotor se faisait entendre. Ils avaient à peine fait une trentaine de kilomètres. Par manque de chance, ils n’avaient pas réussi à mettre la main sur un véhicule en état de fonctionner. Ils avaient dû faire le chemin à pied. Du moins si l’on peut parler ainsi pour un Magos, qui a fait remplacer ses membres dédiés à la locomotion par un système automoteur à chenille. Amèrement, le Techmarine ne peut pas s’empêcher de calculer qu’avec un humain normal, non amélioré, il aurait pu effectuer 50% de route en plus. Le Magos n ‘avançaient pas ! Le Techmarine savait que le Magos n’avait pas été modifié pour face à cette situation. Mais plus que la capacité à suivre le rythme imposé par le space marine, le Magos avait peur. Objectivement, le Magos avait changé depuis le combat spatial. Il essayait réellement de suivre sans se plaindre et d’obéir à ses injonctions. Mais ses sursauts et ses soupirs de résignation exaspérait au plus haut point le guerrier arcadien.

Soudain, les senseurs olfactifs de son armure émettent une alarme. Des hormones xénos, probablement ork, flottent dans l’atmosphère. Relevant l’orientation et la vitesse du vent, le techmarine en déduit la position probable des orks. Entre un et un kilomètre cinq plus loin sur la même route. Une douzaine d’individus au moins d’après les différents types de phérormones. Des traces de molécules de carburant lui appris qu’il y avait un ou deux véhicules. Au moins deux moteurs différents. Sans doute un de ces gros « kopter » d’assaut qui circulent souvent ces derniers temps. Amplifiant les autres senseurs, le Techmarine ne relève pas d’autres traces orks. Ils devaient être bien camouflés, à l’affut. Les orks étaient nonchalants, fainéant dès qu’il s’agissait de faire autre chose que de se battre. Mais lorsqu’il y fallait se battre, ils faisaient preuve d’énergie. Non seulement d’énergie, mais aussi de ruse. Leur apparence et leur comportement maladroit ne devaient pas tromper ; c’étaient des adversaires dangereux.

Le Techmarine s’accroupi et réfléchi. Les orks avaient dû relever leurs traces. Son passage chez les scouts space marine lui avait apprit la discrétion et à effacer ses traces. Même avec son armure et son servo-harnais, le Techmarine était sur d’avoir été suffisamment discret. Mais le Magos n’avait pas cette formation. Les orks avaient dû relever ses traces et estimer leur direction. Ils avaient décidé de monter une embuscade. Faisant un geste, il attira l’attention du Magos. Qui ne put s’empêcher de poser une question.

« Que se passe t’il ? » Utilisant l’émetteur à impulsion de son armure, le space marine lui impose discrètement le silence. Les orks ont l’ouïe fine. Puis, le space-marine met le Magos au courant de la situation. Le Magos émet alors un râle de désespoir... qui se tait lorsque le guerrier lui demande si il a l’envie d’attirer l’attention d’une douzaine d’ork sur lui.

Les senseurs olfactifs sont notoirement imprécis, mais c’est la seule source d’information dont ils disposent actuellement. Contourner l’obstacle était inutile. Les orks sont de remarquables chasseurs et avec le Magos, ils feraient des proies facilement repérables. Par contre, il pouvait essayer de les prendre à leur propre jeu. Le Techmarine Bertin fit machinalement l’inventaire de son équipement. Un bolter avec un chargeur plein, la torche plasma et le soudeur à haute pression de son servo-harnais ainsi que deux pinces de manutentions. Prendre un Techmarine pour un simple technicien était une erreur commune mais dangereuse. Chaque Techmarine était d’abord un guerrier space marine. Son équipement permettait la manutention ou la réparation de matériels sur les champs de bataille. Mais chaque Techmarine apprenait également à se servir de cet équipement pour se battre. La torche à plasma possédait un réglage spécial projetant un court jet de plasma brulant à près de 25 mètres par exemple. Pour profiter au maximum de ses avantages, il lui fallait approcher suffisamment près pour identifier ses cibles et utiliser son équipement avant une réaction de la bande ork. Il n’aurait qu’une seule et unique chance. Il avisa le Magos et se demanda de quelle utilité le membre du Clergé Méchanicus pouvait être en cas de combat rapproché.

« Quelle est votre expérience du combat ? » Transmit Bertin par micro-onde au Magos.

« Du... De quoi ? » lui répondit le Magos

« Etes vous capable de combattre au corps à corps ? » Un signal brouillé lui répondit. La peur du Magos se transmettait même par micro-onde...

« Avez-vous une arme de tir ? »

« Oui, mais ... »

« Montrez-moi cela » Le Magos lui montra un pistolet plasma. L’aspect renforcé de cette arme de poing montrait qu’elle avait été modifiée.

« Quels sont ses spécifications ? » Attirer son attention sur des problèmes technique. Le moyen le plus simple pour que ce trouillard à chenille se reprenne.

« C’est un modèle d’assaut, il est capable de tirer une décharge plus puissante contre de grosses créatures que les modèles de la Garde Impériale ou de l’Astartès. Ou il peut tirer une salve de tirs moins puissants en cas d’assaut d’un groupe ... » Le Techmarine regarda l’engin avec attention. Calculant avec précision les spécificités nécessaires pour construire une telle arme. Un pistolet à la fois aussi puissant, polyvalent et compact. Les technologies nécessaires rien que pour la gestion de la réserve énergétique lui échappaient. Décidément, l’Adeptus Méchanicus avaient des connaissances particulièrement avancées ... mais secrètes. Le Techmarine se promit qu’il aurait tout le temps d’y jeter un coup d’œil après l’attaque.

« Vous savez vous en servir ? » Une pluie de données sur les spécifications de ses bioniques et d’implants dédiés au combat lui répondit. Agacé, le Techmarine supposa que cela signifiait « oui ». Il attendit l’arrêt des données techniques et lui transmit par le même moyen son plan. Les orks avaient du se placer en embuscade le long de la route, le Techmarine allait faire un détour en tenant du sens du vent pour les prendre à revers. Une fois en position, il donnerait un signal pour que le Magos arrive le long de cette route mais avec le couvert de la végétation. Le Techmarine attaquerait dès que l’attention des orks seraient tourné vers le Magos. Charge à lui de le couvrir avec son pistolet plasma lorsque le combat serait engagé. Le Magos avala discrètement sa salive. Trop angoissé pour répondre par voie orale ou même par onde radio, il secoua sa tête en guise d’approbation. Il savait pertinemment que le Techmarine lui avait donné ce rôle parce c’était l’option la plus logique. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser que c’était surtout un moyen pour le Techmarine de ne pas l’avoir dans les pattes. Le pire c’est qu’il ne pouvait s’empêcher de lui donner raison.

« Attendez mon signal, et à bientôt... L’empereur est avec nous ... » Le Techmarine cessa d’émettre et se tourna vers la forêt. Malgré sa taille et son équipement, il sembla s’effacer au milieu de la végétation. En quelques secondes, malgré toutes ses améliorations, le Magos ne put le suivre sur aucun de ses senseurs. Il était seul, avec sa peur.

Le Techmarine contourne la position ork en à peine deux heures. Il arrive en vue d’un parking pour véhicule automoteur à roue. Deux épaves sont mises en travers de la route. Derrière, cachés, se trouvent un nob et neufs boys orks. Les boys sont équipés d’automatik et de kikoup. Sa propre armure le protègerait efficacement contre un tel armement. Par contre le nob est équipé d’une griffe énergétique. Même l’armure d’un Techmarine, ne peut pas le protéger d’une arme aussi puissante. Ce serait son adversaire le plus dangereux au corps à corps. Les orks attendent, concentrés et disciplinés. Si le vent avait été orienté dans l’autre sens, il n’aurait pas pu les détecter et serait tombé en plein milieu de l’embuscade. L’empereur était avec lui !!! En retrait, se trouvait le Chinoork, assemblage improbable d’un fuselage et de deux moteurs équipés d’hélices gigantesques. Malgré un aspect de délabrement apparent, le technicien qu’il était admira la simplicité de conception et l’efficacité du design. A partir de pièces dépareillées, les mékanos orks avaient construit un engin d’assaut rudimentaire, mais efficace. Le Techmarine se reprit. Il décèle alors trois autres orks. Le pilote et deux boyz de garde. Malheureusement, il ne peut pas distinguer le pilote des deux autres. Un deuxième examen ne révèle rien de plus. Si il voulait que l’appareil reste au sol, il lui faudrait abattre d’abord les trois orks. Cela priverait les autres orks du pilote. Cela impliquerait également que les autres orks auraient le temps de le repérer et de l’attaquer. Malheureusement, il n’aurait certainement pas le temps d’abattre le nob au tir. Alors que la Galaxie était ravagée par la guerre et la folie qui pouvait souhaiter vivre éternellement ? Bertin transmit au Magos l’ordre de se mettre en mouvement.

Le Magos attend le signal du space marine. Les systèmes de soutien biologiques du Magos sont à la limite de leurs capacités. Ils lui injectent des doses de calmant effarantes. Sa biologie s’est progressivement adaptée et les produits chimiques habituels deviennent de moins en moins efficaces. Le côté amusant pour le Magos est que cela avait atteint de tels seuils que des alarmes avaient été déclenchées au niveau conscient par son système biologique. Cela le distrayait et le soulageait de sa peur beaucoup plus efficacement que les produits chimiques.

Le signal du Techmarine retenti. Il doit avancer et attirer sur lui l’attention des orks... si il ne le fait pas, le Techmarine sera furieux, furieux et déçu. La honte submerge encore une fois le Magos. Il aurait aimé pouvoir avaler sa salive, mais son système digestif avait été enlevé lorsqu’il avait été doté de ce foutu système de soutien biologique. L’immortalité ou presque, contre... de la salive. Pour la première fois depuis bien longtemps, il regretta son enveloppe corporelle. Un deuxième message du Techmarine lui demanda confirmation. Résigné, il se mit en mouvement. Il aurait peu être une chance de se rattraper. Peut être même réussirait’ il à avoir l’approbation du guerrier arcadien ... ou, au moins, à limiter son mépris.

Le Techmarine suit le signal du Magos. Non seulement il va dans le bon sens, mais en plus il avance à une vitesse surprenante. Le lapin aurait il mangé du lion ? L’expression amuse le guerrier. Un adepte du clergé de Mars, avec ses implants, ses systèmes ambulatoires et ses bioniques ressemble beaucoup plus à une machine-outil monté sur chenille qu’à un lapin. Le Techmarine se reconcentre sur ses cibles. Le servo-harnais connecté à son cortex cérébral utilise ses propres censeurs pour diriger et préparer son armement. Une légère odeur d’ozone lui apprend que la torche à plasma et le soudeur étaient prêts. Les servo-bras sont opérationnels. Il vise alors posément l’ork le plus près du Chinoork. Décelant, l’arrivée du Magos, les orks se tendent. Plutôt que de viser, ce qu’ils font très mal, ils se préparent à bondir sur leur proie pour utiliser leurs armes de corps à corps. Suivant, mentalement le signal d’un Magos qui accélère, le Techmarine attend qu’il débouche presque devant les orks. Il fait feu juste avant. La torche à plasma émet une impulsion électromagnétique de forte puissance et propulse un jet de plasma qui coupe en deux l’ork visé. Dans le même temps, le bolt est éjecté de l’arme par une charge de poudre lors du tir sur un autre ork. Le projectile émet ensuite un jet de gaz pour accélérer et continuer sur une trajectoire rectiligne. A des distances aussi faibles, l’accélération était très limitée. Mais les détecteurs de proximité du projectile détectent le corps de l’ork alors qu’il le touche. En explosant, le bolt projette suffisamment d’éclats pour tuer net l’ork. La bande d’ork s’immobilise alors en cherchant l’origine des tirs. Le Techmarine vise posément le dernier ork près de l’appareil et choisit de tirer une courte rafale avec son bolter. Celui ci regardait bêtement le corps de ses camarades tomber. Il subit le même sort, coupé en deux. Un ork posté près de la barricade, le repère à ce moment et tire dans sa direction. Le projectile passe très au-dessus de lui, mais donne le signal de l’attaque. Les orks effectuent une série de tir dans sa direction. Seulement deux touchèrent l’armure. Mais aucun des projectiles n’était suffisamment véloce pour entamer celle ci. Ils chargent en hurlant. Le Techmarine sort du couvert de la végétation qui va le gêner lors du corps à corps en tirant une rafale avec son bolter. Un ork tombe à terre. L’un des bras du servo-harnais émet un grésillement. Le bras chargé des soudures fonctionne à plein rendement, transformant l’atmosphère en une bulle de gaz brulant.

Le Magos arrive en vue des épaves sur la route lorsqu’il entend le premier tir. Certain de mourir, il accélère pour essayer d’abattre un ork avant d’être abattu lui aussi. A sa stupéfaction, Il n’y a aucun tir dans sa direction. Il accélère encore et se surprend à hurler en agitant son arme. Très étrangement, il n’avait plus peur, bien au contraire. Lorsqu’il passe les véhicules, il voit l’escouade d’ork foncer sur le Techmarine. D’un seul coup il y a comme une boule d’air brulant qui enveloppa le tout. On ne voit plus rien.

« Dilatation explosive de l’atmosphère avec un soudeur de forte puissance » analysent automatiquement ses implants. Pour lui, c’est tout simplement une boule de feu. Regardant autour de lui, il observe le carnage déjà effectué par le space marine. Lorsque la boule de feu disparait, le Techmarine, protégé de la chaleur par son armure, bénéficie d’une séquence de tir supplémentaire qui est fatale aux orks. Il charge dans la foulée envoyant bouler le reste de l’escouade. Le nob avait été protégé des jets d’air brulant par les boyz devant lui. Fou de rage, il charge également, mais encore gêné par l’air chaud, sa pince énergétique ne broye que l’une des pinces du servo-harnais. Le Techmarine emploi alors l’autre pince pour saisir l’ork. Mais celui ci riposta par un tir de son automatik’. Le Magos réagit au son l’arme. Sans chercher à comprendre ce qui se passait, il se remit à hurler en lâchant une rafale de plasma vers les deux guerriers emmêlés.

Constatant un silence impressionant, le Magos reprend ses esprits. Ses implants lui apprennent qu’il était resté immobile près d’une heure. Il se concentre. L’embuscade. Le combat du Techmarine. Le corps à corps avec le nob ork. Et lui, lâchant alors une rafale de plasma. Il a tué l’ork. Celui ci a reçu plusieurs jets de plasma dans le dos. Il est mort. Mais un des jets de plasma a touché en pleine poitrine l’armure du Techmarine. Il se penche vers le guerrier à terre. Il ne lui répond pas. Ses bioniques de précision actionnent les contrôles extérieurs de l’armure. Il veut parler au guerrier. Une fois les blindages retirés, il observe le guerrier. Le plasma a traversé l’armure du Techmarine. Touché au niveau abdominal, le jet de plasma l’a brulé, endommageant de manière irréversible sa colonne vertébrale. Tout autre créature aurait été tuée. Mais le space marine est plongé dans un sommeil cataleptique profond. Protégeant le cerveau de tout danger immédiat. Il fallait qu’il le sauve. Sans réfléchir, le Magos avise le kopter. En l’observant, ses implants sollicitent ses bases de données. L’analyse lui révèle d’antiques donnés sur l’aérodynamisme des appareils de ce type. Il avise les commandes. Puis, il remet en place l’armure du Techmarine. Il le charge dans la carlingue derrière le poste de pilotage. Une fois aux commandes, le Magos met le Chinoork en marche et prend la direction de la ville la plus proche. Il y aura bien un hôpital ou un laboratoire dans cette ville. Le Magos regrettait une nouvelle fois son corps humain : il ne pouvait pas pleurer. Il devait sauver le Techmarine. Il ne savait pas encore comment, mais il sauverait le guerrier arcadien ; même si il fallait pour cela qu’il y passe lui aussi.