Bolt Action : Premières idées sur une campagne amphibie. Histoire et points particulier. (1)
Si l’on envisage une opération amphibie sur la Baltique, il va falloir tenir compte des particularités de ce théâtre d’opération. Sans être un historien, on doit éviter des anachronismes, ou des erreurs même de bonne fois. Par exemple, les débarquements US en Europe sont le fait de la seule US Army. Les marines et les US Coast Guard combattent dans le pacifique. De la même façon, les opérations amphibies ont une histoire militaire riche qui ne se limite pas au seul débarquement du jour J. Bien au contraire. Cette histoire, avec ses succès et ses désastres permettent de dégager des invariants. Toutes ces données ont leur utilité. A mon sens, elles permettent d’avoir suffisamment d’éléments pour préparer une campagne bien structurée. Ensuite, c’est une histoire riche, mais réellement méconnue qui mérite d’être raconté. Mais surtout, et c’est l’élément le plus important… j’adore m’écouter parler… même si ce n’est pas tout à fait le cas ici.
La première mention d’une opération amphibie est celle de la guerre de Troie. Si le débarquement est une réussite, le siège va durer 10 ans… Un débarquement n’est que le prélude, un prélude dangereux. Malgré sa puissance, l’empire Perse est repoussé par la flotte de la modeste Athènes à Salamine en 480 avant JC. Cet exemple montre que pour réussir un débarquement, il faut une maîtrise et le contrôle militaire de la mer au moins localement. L’empire Romain devient une marine sans égale après les guerres puniques contre Carthage. Ce sont les débarquements en Afrique du Nord qui obligent Hannibal à abandonner l’Italie à Rome. La victoire de Rome est liée à ses opérations amphibies. La réussite de l’empire Romain, puis de l’empire Byzantin est celle de sa marine qui permet aux légions de débarquer là où elles sont le plus efficaces. Grâce à leurs Drakkars, les Viking ravagent l’Europe occidentale. Paris, Byzance sont assiégées. La Normandie et l’Angleterre sont envahies après des débarquements impressionnants. L’usage de navires adaptés offre un avantage décisif pour ce type d’opération. En Asie, les débarquements mongols au Japon sont anéantis par un ouragan. Le vent divin, Kamikaze, sauve le Japon. Il faut noter que les dieux tenteront d’aider encore l’empire du soleil levant. Lors de la seconde guerre mondiale l’amiral Halsey, le commandant de la flotte US, aura à résister à deux ouragans. La flotte US ne perdra que quelques avions et unités navales légères. A ce moment la flotte nippone n’est déjà plus en état de combattre et d’en profiter…
A l’époque des cathédrales de voiles, c’est la Royal Navy qui devient la championne des opérations amphibie. Elle utilise ses équipages et ses fusiliers pour monter des raids, mais aussi de véritables débarquements. Les débarquements en Arcadie et au Québec sont des réussites totales qui anéantissent le Canada français lors de la guerre de sept ans. Lors de ces opérations c’est un personnel spécialisé, mais aussi et surtout une logistique maîtrisé qui permettent les victoires de la navy.
Navy qui malgré toutes ces qualités et le courage de ses équipages, n’est pas à l’abri de revers importants. A Brest, le débarquement anglais est repoussé par Vauban qui s’appuie sur ses fortifications… à peine commencées. La flotte du roi soleil ne sera jamais plus attaquée dans son refuge Atlantique. A Toulon, les Anglais ont débarqué et contrôlent les rades, les fortifications et la ville grâce aux monarchistes. C’est un jeune officier qui va obliger les Anglais à fuir en ne prenant qu’une seule fortification : celle qui contrôle l’accès à la petite rade. Les navires anglais ne peuvent plus rester et le flux logistique anglais est coupé. Ce jeune officier français est appelé à un avenir brillant ; il se nomme Bonaparte et fera trembler toute l’Europe.
Ces épisodes montrent l’importance de la logistique pour la réussite d’une opération amphibie. Si le flux est rompu, le débarquement ne débouchera sur rien. De la même façon, un débarquement peut être réussi, mais finalement repoussé. Parfois, il est tout simplement contenu et se révélera alors un piège mortel pour les troupes débarquées comme le démontrera Gallipoli lors de la première guerre mondiale.
Avant même de s’intéresser à la seconde guerre mondiale, ont a déjà des invariants qui sont autant d’éléments à prendre en compte. La maîtrise des approches maritimes. Au moins au niveau local. Les fortifications qui peuvent bloquer le débarquement. La contre-attaque qui peut repousser le débarquement, ou en attaquant les flux logistiques obliger à annuler l’opération. Chacun de ces points peut déjà faire l’objet d’une ou deux parties autour du débarquement qui en constituera la pièce centrale.