Bolt Action : Premières idées sur une campagne amphibie : Objectif principal : Peenemünde ! (1)
Mettons les choses au point : il s’agit d’un Peenemünde imaginaire et non de la base de 1944-1945. Même si on dispose d’informations sur le site de l’époque (plans, activités…), une partie ayant cette base pour objectif est forcément une uchronie. Ensuite, une partie de Bolt Action ne peut pas refléter toutes les actions et les dispositifs réels. Cela définit, il n’en reste pas moins que l’on va chercher à être le plus réaliste possible lors de cette partie.
Peenemünde est un petit port proche du Danemark. Cette situation géographique, en face d’une Suède certes neutre mais en plein cœur de la Baltique contrôlée par le IIIe Reich interdit tout débarquement majeur, mais autorise des raids même de taille importante. Les troupes suédoises ont débarqué à Peenemünde au XVIIe siècle. Ce qui montre qu’un débarquement est possible sur ces côtes. Le centre allemand étant situé sur une presqu’île, un débarquement est possible à plusieurs endroits, selon les cibles visées.
A la fin de la guerre, le centre de recherche est connu des alliés. Les déportés travaillant sur le site ont pu transmettre des informations à ces derniers. Les résistants polonais vont réussir à faire parvenir aux Anglais des débris de fusées V2 aillant servis à des tests. Le travail des ingénieurs de Von Braun est donc connu des alliés à cette époque. Ce qui explique tout l’intérêt des USA pour son équipe bien avant la fin de la guerre en Europe.
Peenemünde a été bombardé par les Anglais en 1943 et les Américains en 1944. De manière ironique, les principales victimes seront les déportés qui ont averti les Anglais. Les Allemands réagissent en transférant la production d’armes « V » au terrible centre pénitentiaire de Dora. Les essais sont principalement effectués en Pologne. Mais le centre de recherche ne peut pas être déplacé sans créer de nouvelles installations lourdes. La soufflerie supersonique en particulier, n’a pas d’équivalent au monde.
De cela on peut déduire deux objectifs à la mission : Capturer ou tuer les scientifiques et ingénieurs allemands. Détruire les installations techniques et scientifiques de Peenemünde. Cela ne peut pas être réalisé par un bombardement aérien « classique ». Il existe quelques bombardiers capable de bombardement de précision, même de nuit (grâce au radar de suivit de sol anglais type H2 si ma mémoire est bonne). Mais ces bombardiers ne disposent pas de l’autonomie, ni de la capacité d’emport suffisante pour détruire définitivement le centre de recherche. Les bombardiers lourds alliés (Lancaster, B17…) ont l’autonomie, mais pas la précision suffisante… même guidés par des mosquito conçus pour marquer les objectifs avant le raid. Il y bien eu des raids de précision (Briseurs de barrage…) par des bombardiers lourds. Mais cela a été par des avions spécifiquement aménagés pour cette mission, à des distances pus courtes et au prix de pertes terribles. Ce dont sont conscients les Anglais. Le raid de 1943 a été intercepté par plus 600 avions sur tout le trajet !!!!! En 1944, la Luftwaffe n’est plus aussi puissante, mais elle garde une capacité de combat réelle surtout en plein cœur de l’Allemagne. Toutefois, outre les raids quotidiens de la RAF, de la 8th Air force, on peut imaginer des raids de diversion des Anglais, des Américains et des faucons de Staline. Les défenses ariennes allemandes seraient d’autant plus saturées que les anglo-saxon disposent alors d’une réelle supériorité en matière de guerre électronique.
Le raid de débarquement peut être organisé autour de destroyers modifiés en porte-chalands. La capacité de transport est de l’ordre d’un bataillon complet pour quatre destroyers modifiés. L’US Navy et les US Marines disposent de telles forces pour le Pacifique en 1940, bien avant Pearl Harbor. Convaincre Staline de modifier quatre destroyers n’aurait posé beaucoup de soucis. L’Angleterre a déjà donné à l’URSS des navires, dont un (vieux) cuirassé. Ajouter aux livraisons à l’URSS quatre destroyers ou frégates ne changerait rien. En 1944, la production navale aux USA dépasse les projections initiales, les sous-marins allemands (type VII) ne sont plus une menace, au plus une gêne. Si les destroyers ont l’autonomie suffisante pour effectuer le raid, il faut qu’ils puissent arriver à Peenemünde. Au nord du centre de recherche se trouve la Suède. Un pays neutre coincé entre la Norvège, envahie par l’Allemagne et la Finlande, alliée de l’Allemagne. Mais en 1944, le vent tourne. Les Allemands sont sur la défensive, La Navy et le Coastal Command contrôlent la mer du nord et les approches norvégiennes. La Finlande se bat avec rage contre l’URSS, mais négocie son changement de camps en même temps. Les nazi relâchent leur pression sur la Suède après des années de menaces et de chantage. De ce fait, sous la pression des alliés, que la Suède, et même pour la Finlande, « regarde » ailleurs le temps qu’une flottille passe le long de ses côtes… est parfaitement possible.