Bolt Action : Campagne Peenemunde : Historique (2)

03 Janvier 1944.

Ivan Ivanovitch Ilyitchev aurait bien aimé profiter des fêtes. Mais la grande guerre patriotique monopolysait toutes les forces de la mère patrie. Toutefois, pour son service la situation était relativement calme. Il avisa un rapport plus épais que les autres. Une unité de la marine avait recueilli des Norvégiens. Ces derniers avaient, en quelques mois contourné la Finlande par la mer de Barentz pour transmettre aux Soviétiques des documents de la plus haute importance… Un véritable exploit d’après la marine. Ce qui laissait totalement de marbre le chef du service de renseignement des armées.

Ces documents « importants » avaient été envoyés par la marine au GRU pour analyse… et le chef du GRU tiqua à la lecture du rapport préliminaire… une analyse qui nécessitait le travail de spécialistes, la marine n’a pas de technicien ?. Les marins proposaient l’expertise technique d’un certain Korolev. Une note l’informait que ce dernier avait été envoyé depuis longtemps au Goulag.

Amusé par une demande aussi saugrenue, Ilyitchev lu rapidement la traduction des documents. Son amusement ne dura pas longtemps. Il téléphona à son ami Pavel Fitin au Nkvd en toute urgence. Si ces documents disaient vrai, il n’y avait rien de drôle dans ces documents, seulement une urgence absolue.

06 janvier 1944

Glouchko regarde son ami Korolev. Ce dernier est sans doute le meilleur technicien de la Charachka, le laboratoire-goulag où ils sont enfermés depuis des années. Korolev est aussi l’auteur du livre « une fusée dans la stratosphère ». Ce qui aux yeux de bureaucrates aussi incultes que le chef du GRU en fait une sorte de gourou omniscient sur le sujet.

« Oui. Si ils sont capables de faire fonctionner la A4, les projets A09 et A10 sont parfaitement viables. Tout ce qui est marqué dans ces documents est possible »

Les officiels du NKVD et du GRU deviennent blancs comme des linges. Alarmés, les gardes se précipitent sur les techniciens.

« Niet ! Ils sont excessivement précieux. Vous répondrez sur votre vie de leur travail. Est ce clair ? » Stupéfaits, les gardes se figent et hochent la tête en silence. Les officiels se retirent, alors que leurs subordonnés récupèrent les documents. Une fois, seul, Glouchko souri à son ami.

« Techniquement possible, oui… mais... » Korolev a alors un large sourire.

« Mais… la mise au point sera terriblement longue mon ami… mais en attendant, nous prenons de l’importance »

«  Et qui sait, nous aurons peut-être de la viande ce soir... »

« Je préférerais avoir des nouvelles de ma fille… » se reprenant devant le regard triste de son ami, Korolev se reprend

« La viande semble aussi probable que ces fusées imbriquées les une dans les autres, mais par contre nous aurons peut-être un peu de vodka ce soir mon ami... »

08 janvier 1944

« Ivan Ivanovitch Ilyitchev, d’après vous, ces nazis vont produire des fusées capables de raser Moscou et nos usines d’armement. Mais elles sont beaucoup plus loin du front que Londres l’est des côtes de France. »

« Il s’agit d’une technologie totalement nouvelle qui leur donne une portée considérable et rend inutiles les chasseurs et la DCA de nos armées. »

« Les villes et les usines bombardées sont nombreuses, elles ne changent pas grand-chose au déroulement de la guerre.»

« Monsieur le secretaire général du Parti, vous avez raison. Mais si les Allemands bombardent nos usines, nos ports du nord, nous perdrons en capacité de production de blindés lourds et surtout en livraison de moyens logistiques. Sans ces derniers, nous ne pouvons plus mettre en place les offensives de Finlande et celles d’été contre le groupe d’armée centre allemand. Nous serions condamnés à la défensive. Or les Allemands commencent à produire en masse leurs chars lourds contre lesquels nous manquont encore de moyens ».

« Joukov ! »

« Si ces armes existent, le GRU a malheureusement raison »

« Beria ? »

« Le NKVD confirme les rapports du GRU. Peenemunde est une menace pour nos prochaines offensives à court termes et peut être même pour le reste de la guerre. Tout dépend à quelle vitesse les nazi peuvent produire ces armes. Des installations industrielles sont en train d’être mise en place dans les Alpes, à côté du camp de Buchenwald. Le site à pour nom de Code DORA. Un autre centre scientifique est en train d’être crée en Pologne. Il a donc urgence. Je préconise d’éliminer les scientifiques de Peenemunde pour éviter que ces armes apparaissent. C’est pour moi la méthode la plus rapide et celle qui a le plus de chance de retarder la production de ces armes. »

Staline fronce ses sourcils. Sa moustache s’agite…

« Ivan Ivanovitch Ilyitchev, vous avez carte blanche pour réaliser cela, Beria, vous apportera le soutien nécessaire. Si il vous faut des hommes, des armes ou des tanks, vous les aurez ! »

« Pavel Fitin sera son officier de liaison pour cette opération »

Béria sourit, si cette opération réussit, il sera associé à la réussite. Si cela échoue, il a déjà deux responsables désignés pour en subir les conséquences… et il s’agit de deux concurrents potentiels en prime… Le GRU est bien théoriquement sous le contrôle du NKVD, mais il commence à prendre une trop grande importance pour son propre bien...