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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

L’avion télémécanique : Un avion robotisé prend son envol en 1918

4 Mai 2020 , Rédigé par Droopy Publié dans #divers, #robots

 

On reproche souvent aux militaires français d’avoir une guerre en retard. Un reproche souvent fait par des ignorants des années après les faits alors qu’eux ont toutes les données en main et qu’ils savent ce qui va arriver. Par contre, on oublie avec une constance louable de signaler les innovations françaises, surtout lorsqu’elles sont d’origine militaire. C’est pourquoi, alors que la France à pris du retard dans l’équipement en Drone, un robot télécommandé, à haute endurance, de signaler à quel point c’est la France qui a sut innover.

En septembre 1918, un bombardier Voisin LPB prend décolle d’Etampes. Il effectue un vol de 100km avec de nombreux virages en 51 minutes sans pilote à bord. Cet appareil est commandé à distance depuis un autre avion. A tous les égards, ce vol anticipe les tests US qui auront lieu lors des années 1960 !

 

Le LBP n°1712 est à ma connaissance le premier drone opérationnel. Il n’aura aucune descendance.

Tout commence lors de la guerre de 14-18, avec le soutien de Clémenceau et du général Ferrié, le capitaine Boucher effectue des essais sur un « avion automatique ».

Avec l’armistice les recherches et tests sont bloqués jusqu’en 1922. Au vu des résultats encourageants, cette décision peut sembler surprenante. Il faut se rappeler que le pays est à reconstruire. La France a servie de champs de bataille durant une guerre atroce. Les priorités du pays sont tout autres. Surtout que la grippe dite « Espagnole » (Elle vient en fait de Chine) va provoquer encore des millions de morts dans le monde.

En 1922, l’avion est doté de stabilisateurs gyroscopiques. Puis des moyens de lutte contre le brouillage, puis de commande de plusieurs avions en parallèle sont testés.

En 1923, l’avion est entièrement automatique, programmation par carte perforée, pour des décollages, montée en altitude et atterrissages. A peu de chose près, c’est ce que font les drones actuels !

 

A ce moment, on songe à doter l’avion télémécanique d’une charge d’explosif de 600 kg et d’un système de guidage par radio. Ce qui ferait de cet engin, le lointain précurseur des missiles de croisière. Mais c’est l’utilisation en tant que système de reconnaissance automatique qui suscite le plus d’espoir des applications militaires, mais aussi civiles sont examinées et préparées. Mais en 1924, les crédits sont coupés. Le programme est stoppé net.

Pourquoi, alors que les tests sont réussis. Tout d’abord, l’État-major français n’est pas enthousiaste pour ce projet. Il faut comprendre que la France, usine de la Triple Entente lors de la première guerre mondiale, dispose de stocks de bombardiers et d’avion de reconnaissances particulièrement importants. De nombreux pilotes et mécaniciens sont aussi disponibles. Développer de nouveaux systèmes d’armes, alors que la paix est signée (sauf dans l’est de l’Europe… ce qui permet à notre pays d’écouler ses stocks d’arme et de munition en surplus) est un non-sens absolu.

Il faut ensuite signaler que l’État-major n’a pas le choix. C’est le gouvernement de l’époque qui va sacrifier l’industrie militaire pour toucher les « dividendes de la paix ». L’industrie française, la première du monde à cette époque, mais configurée pour armer et équiper les forces armées de l’Entente, ne s’en remettra jamais.

L’armée française va se retrouver sans ressource. Alors qu’en 1918, après les formidables succès de la seconde bataille de la Marne et des armées d’Orient, les armées et aviations françaises sont sans rival, les programmes de 1923 vont détruire un outil militaire, industriels et scientifique de premier ordre… et préparer l’effondrement de 1940… sans obtenir de bénéfices économiques réels.

Toutefois, les ingénieurs français vont continuer leurs efforts dans le domaine de la télématique. Cela donnera naissance à un véhicule télécommandé doté d’explosif qui sera exploité par les Allemands sous le nom de Goliath et à une bombe volante, la Bombe Hurel et Turck 38 en 1938.

Pour ceux qui souhaite plus d’informations sur cette page oubliée de la technologie française, je recommande le site « https://a.rtillerie.asso.fr »

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