Bionique et robotique, des applications déjà anciennes, mais au potentiel encore intact

Cela fait longtemps que je parle de la robotique et des technologies associées dans ce blog. Cela fait longtemps que je parle aussi de leurs applications militaires. Je ne vais donc pas revenir totalement dessus. Toutefois, il faut remarquer une évolution parallèle remarquable entre robotique militaire haut de gamme et robotique bas de gamme
Si les robots, du fait des limitations de l’intelligence artificielle, ne peuvent pas remplacer les humains, il leur permet de limiter leur exposition dans les zones les plus dangereuses (lutte ani-mine), et démultiplie leurs capacités (robot – mûle, drone de surveillance …). Ce qui permet aux armées de couvrir des zones considérables avec des effectifs plus réduit. Du fait des investissements, cela semblerait limiter la robotisation aux armées les plus riches. Les rendant encore plus puissantes et efficace. Les drones haute altitude, les drones de combats terrestre de plusieurs tonnes, les drones navals de surface et sous-marins permettent à des engins sophistiqués, mais hors de prix, d’avoir un impact sur des zones multiples. A ce titre la robotique militaire révolutionne totalement les affaires militaires avec un potentiel que l’on ne mesure pas encore.
Mais depuis quelques années, il y a aussi un phénomène inverse. En détournant des robots civils, les forces paramilitaires se dotent d’équipement improviser en nombre suffisant pour accomplir leurs tâches. Cela va de la Gendarmerie pour qui ont adapte des drones civils pour la surveillance aux rebelles islamistes de Syrie qui ont pu attaquer avec des drones la base russe de Hmeimim. Avec un accès aisé et à faible coût à une production civile correcte, n’importe qui peut en dériver un armement à l’efficacité limitée, mais suffisante pour bloquer des moyens de défense suffisamment considérable pour gêner une armée moderne. L’intérêt pour cette robotique militaire à faible coût est tel que certains industriels proposent déjà, en dehors des marchés occidentaux (Chine et Turquie ), des versions armées de robots civils.
La prolifération de robots de combats transforme internet en champs de bataille à part entière. Le contrôle de ces robots dépendant de la sphère informatique. De plus en plus d’armées envisagent la coupure totale d’internet et commence à entraîner leurs troupes « à l’ancienne », sans liaison de données ou de connexion. Toutefois, la dépendance de plus en plus importante des administrations, mais aussi des activités vitales (électricité, communication, santé …) à ce biais implique une réflexion sur la mise œuvre de ces dernières. Si des solutions existent en théorie, le développement de tels infrastructure est hors de portée financière et industrielle pour tout le monde actuellement.
La bionique a été rendue populaire par la série TV US « l’homme qui valait 3 milliards », mais elle couvre des domaines incomparablement plus vastes. La bionique est la robotique appliquée directement sur les humains. Elle couvre la création de prothèses, à celle d’exosquelette en passant par des casques permettant d’accéder à l’ensemble des données accessibles (fusion de données). La bionique est l’espoir de nombreux malade qui peuvent déjà accéder à une vie plus autonome grâce aux technologies déjà existantes (fauteuils roulant à commande vocale, main artificielle produites à bas coût…). Mais pour les forces armées, la bionique est surtout le moyen de passer outre aux limitations physiques des soldats sans risques.
Les USA, grâce au travail de la DARPA, est le leader incontesté dans ce domaine. De manière surprenante, l’Europe est juste derrière… pour le militaire. Par contre les applications civiles de ces techniques n’intéressent pas (encore) les industriels militaires et nos industries sont très en retard. Le développement d’applications duales (civiles et militaires) pourrait transformer plusieurs industriels européens (Thales) en industriel civil majeur dans quelques années.
La Chine et la Russie ne se sont pas intéressés à la bionique. Il faut dire que le fait de disposer d’une main d’œuvre à bas coût dans ces deux pays n’incite pas à investir dans ce domaine précis.