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Système Arcadie, Secteur spatial de l'Impérium

L’arme blindée française… Une invention faite lors de la première guerre mondiale ou une invention Steam Punk ?

24 Juin 2020 , Rédigé par Droopy

C’est un fait historique : les premiers tanks sont anglais (Ce qui me fait mal pour l’admettre, même si Churchill y est pour beaucoup…) et ils ont été conçus, produits et utilisés en masse lors la première guerre mondiale. Dans cette aventure, les Français ont produit rapidement en grand nombre des blindés opérationnels puissants (St Chamond…) et surtout le « père » de tous les chars modernes : le FT17. Mais si le char est l’enfant des tranchées. Il est imaginé et pensé bien avant cette boucherie que fut la première guerre mondiale. Mieux, les engins de combat sont produits et utilisés au combat dès le début du XXe siècle.

Cette aventure techno-militaire est une aventure française que notre histoire a oubliée. Il est temps de la sortir de l’oubli.

 

En 1903, le capitaine Levavasseur imagine un « canon auto-propulseur ». Si l’engin est très théorique, il n’en pose pas moins les bases des blindés : Armement servi sous cuirasse et disposant des moyens de sa propre mobilité. C’est le précurseur des blindés et surtout des canons d’assaut. Le canon est le fameux 75mm de 1897. Ce qui en fait un engin particulièrement lourdement armé pour l’époque. Déjà, il s’agit d’un engin chenillé. Mais en 1905, le comité technique de l’artillerie qui examine le projet estime ne pas en avoir besoin. C’est en 1915, un certain colonel Estienne qui reprend l’idée du canon automoteur et qui va s’en servir de base pour la conception du St Chamond.

Si le canon autopropulseur de Levavasseur est resté un objet « théorique », il n’en reste pas moins que lors de la première guerre mondiale, il a été mis au point, produit et utilisé au combat. Mais bien avant la première guerre mondiale, les armées françaises étudient déjà les engins à moteurs. La première voiture de l’armée est une Panhard achetée en 1898. Elle est utilisée avec succès comme estafette. Sa vitesse (40 km/h maximum, soit plus du double d’une unité de cavalerie lancée au galop) est appréciée à sa juste valeur. Et son emploi comme système de reconnaissance rapide est immédiatement envisagé. Les officiers français, dont beaucoup ont une formation d’ingénieur sont très interessés. Mais le prix de ces engins est un obstacle difficile à franchir. A l’époque, il faut acheter en masse des fusils Lebel, des canons de 75mm, des mitrailleuses et de l’artillerie lourde… pour faire face aux redoutables armées du Kaiser. Et une seule voiture représente l’achat de près de 2 300 fusils !

C’est le capitaine Genty qui prend en main ce véhicule. Passionné de mécanique, il participe à de nombreuses courses sous le pseudonyme de « La Touloubre ». Il fait participer la Panhard aux manœuvres de 1904 et 1905. Et il finit par en faire un système d’arme à par entière en l’armant d’une mitrailleuse. Cette mitrailleuse peut être actionnée sur 360° car elle est montée sur colonne.

La « Panhard-Genty » devient non seulement un système de reconnaissance rapide, mais aussi un engin de combat capable d’attaquer et de détruire un détachement de cavalerie. Plusieurs dizaines de colonnes « Genty » sont produites et stockées. Elles serviront à armer une unité de combat avec des véhicules réquisitionnés en cas de guerre.

A la demande du général Lyautey, le capitaine Genty part avec son véhicule pour lutter contre les bandes armées au Maroc. L’utilisation de ce véhicule est un succès technique et opérationnel total. Mais en 1908, le capitaine Genty a un grave accident à bord de son véhicule. Il décédera des suites de ses blessures.

Toutefois les expériences de Genty ne sont pas oubliées. La société Charron (CGV) va proposer en 1906 un véhicule entièrement blindé, armé d’une mitrailleuse en tourelle. Les pneus sont gonflés avec une solution spéciale. Touchés par des tirs, le pneu ainsi gonflé met dix minutes à se dégonfler.

Innovateur, ce véhicule a de nombreux défaut. Sa motorisation n’est pas suffisamment puissante pour tracter confortablement le véhicule ainsi blindé. Ensuite, ce véhicule n’est pas capable de sortir des routes. Mais surtout son prix est si élevé que les ventes seront limitées à seulement une douzaine d’engins… achetées par la Russie.

En 1914, la France possède une quarantaine de producteurs automobile. Mais, les premières productions d’engins blindés (automitrailleuses renault) seront déployées trop tard et butteront sur les tranchées. La France a t’elle manqué « le coche », oui. Mais consciente de l’intérêt du moteur, elle sera capable de déployer une arme blindée avec une doctrine sans égale à la fin de la guerre. Ce dont seront incapables les armées du kaiser.

En 1914, l’armée française n’est pas à la traîne. Elle commence à s’équiper en voiture et en camion. Cette capacité logistique initiale va se révéler un investissement rentable en formant un noyau d’officier, de mécaniciens et de logisticiens qui vont donner leur pleine mesure tout au long de la guerre. Ce n’est pas faute d’imagination et d’intelligence, mais de moyens. Ces nouvelles armes coûtaient tellement cher, que leur déploiement en masse étaient tout simplement impossible.

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