Des robots, après l’industrie et les drones aériens ; les navires

L’un des tout premier robot fonctionnel est le « Teleautomaton » de Nikola Tesla à la fin du XIXe siècle. C’était un canot télécommandé par des impulsions électromagnétiques. Il n’aura aucune application pratique.

Actuellement, Krongsberg et Yara développent un porte-conteneurs autonome de 80m. Il doit assurer une navette sans le soutien d’un équipage entre Porsgrunn, Brevik et Larvik à partir de 2022.

En France, les ambitions sont plus modestes, mais aussi plus facile à mettre en place. Le groupe « SeaOwl » et Naval Group travaillent depuis 2015 sur une timonerie automatique commandée à distance. Le tout étant de permettre la mise en œuvre de navire de combat, ou dans des zones dangereuses (mines, piraterie) des navires sans avoir à exposer un équipage. On peut imaginer aussi des navires civils manœuvré à distance pour limiter les équipages et, il faut bien l’avouer, les salaires !

Un premier remorqueur, le VN Rebel a été manœuvré à Brest depuis une timonerie située à Palaiseau. Soit à une distance de 800km. Ce projet va directement servir à la mise au point des projets de système de lutte contre les mines dont j’ai déjà parlé dans ce blog. La société israélienne Seagull travaille sur un concept similaire.

Les projets les plus ambitieux sont situés de l’autre côté de l’Atlantique. L’américain Leidos et Vigor (rien à voir avec le produit de nettoyage) Technologie travaillent sur le trimaran de 140 tonnes Sea Hunter. C’est un démonstrateur de navire ASM (Lutte contre les sous-marins) autonome fonctionnant en essaim ou en appui d’un groupe naval doté de navire avec des équipages. Si le projet est bien avancé, le but n’est pas de permettre une action de combat à distance. Même si cela aboutira à cet effet. Mais de permettre à l’US Navy de disposer de suffisamment de navires opérationnels face à la marine Chinoise. Le gros souci de l’US Navy actuellement n’est pas de fabriquer suffisamment de navires et de munitions (quoique… les chantiers chinois produisent plus de navires que les USA et ses alliés actuellement), mais de pouvoir recruter suffisamment de marins et de techniciens et d’officiers pour armer ceux qu’ils ont déjà.

Le métier de marin est dangereux (même sans combat naval), épuisant, impose des horaires à rallonge sur de très longues durées et de très lourdes responsabilité même aux niveaux les moins important de la hiérarchie. A ces contraintes, s’ajoutent des salaires peu élevés surtout aux USA. Ce qui explique pourquoi, de nombreux marins partent vers le civil dès qu’ils sont formés… et tout l’intérêt de ces expériences.