L’arme Steam Punk qui a transformé le combat naval : La torpille
En plein XIXe siècle, les marines prennent une importance primordiale. Outre le commerce, qui déjà devient mondial, les nations occidentales se taillent des empires à travers l’Afrique et l’Asie. Mais pour se créer ces empires, les développer et les défendre, il faut une marine de guerre de première importance.
Si les nations occidentales Angleterre, France principalement ont déjà des marines de guerre de première importance, on sous estime souvent les marines des autres nations. La Russie du Tsar, l’Empire Ottoman, La Chine et l’Empire du Japon ont des marines de puissance plus que respectable qui vont s’avérer des adversaires beaucoup plus coriaces qu’on le pense.
Si la puissance industrielle anglaise, puis française et allemande permet de doter ces flottes de cuirassés imposants. On trouve dans les mers les plus lointaines des navires en bois à voile pour assurer la permanence des flottes occidentales. Aussi, il n’est pas rare d’observer de jeunes officiers utiliser des canots dotés de mines au bout de perches pour détruire les navires adverses. Ces canots porte-torpille font leur première victime lors de la guerre de sécession. En 1863, le lieutenant de Vaisseau Cushing attaque et coule l’Albermale confédéré… mais il sera l’un des rares survivant de l’attaque. Plus connu est l’attaque du cuirassé « new Ironside » l’année précédente… qui provoqua de sérieuses avaries, mais qui ne coula le cuirassé de l’Union.
En 1884, deux canots porte-torpille de l’escadre de Courbet réussissent à détruire en rade FouTheou le navire amiral chinois. Mais si cette arme peut détruire les navires les plus imposants, il s’agit d’attaque de nuit alors que la flotte est au mouillage. Et encore ce type d’attaque est le plus souvent suicidaire. En France, l’ingénieur Gobet tentera de mettre au point des canots porte-torpille téléguidées sans équipage en 1909. L’expérience s’avéra peu concluante.
De fait, le terme « torpille » va désigner un engin finalement très différent. Le terme torpille (inventé par Fulton) désigne une charge de poudre explosant au contact d’une coque. Si on utilise souvent celui de mine. Le terme ne devient populaire qu’avec l’apparition des mines automobiles. Ces dernières sont inventées par Luppis et Whitehead. Luppis en 1860 fait la démonstration d’une torpille automobile devant l’Empereur François Joseph. L’ensemble (guidage par câble depuis la terre et propulsion … à ressort !) n’est guère convainquant. Pourtant, Luppis vient de créer un concept fonctionnel plein de potentiel. Si sa torpille ressemble plus à un canot porte-torpille automoteur, il définit la majorité des concepts de base des torpilles moderne. Une arme de forte puissance à utilisation unique. Une charge militaire de forte puissance avec un système de détonation autonome. Une propulsion intégrée. Un système de navigation et de contrôle intégré (bien que piloté à distance)
Le premier à comprendre l’importance de cette arme est l’ingénieur anglais Whitehead qui à partir de 1864 va créer à partir de projet de Luppis la torpille moderne. En 1866, la torpille moderne est opérationnelle et est installée sur tous les bâtiments. Même les engins les plus modestes peuvent menacer les navires les plus puissants. En France, l’Amiral Aube va créer la « Jeune école » et dotée la France d’une flotte de torpilleur léger pour défendre les côtes françaises… En vain, les petits torpilleurs vont vite trouver un adversaire de taille en la personne du contre-torpilleur (le Destroyer) qui va finir par le remplacer. La torpille devient une arme incontournable et dote l’ensemble des marines. En France, Hotchkiss et Schwartzkopf avec WhiteHead deviennent les principaux producteurs de cette arme. Qui va s’imposer définitivement avec le sous-marin.
Lors de la première guerre mondiale, on estime que 60 % des pertes des navires marchands alliés sont dues aux torpilles.