La machine à vapeur : la révolution technologique, industrielle et économique de l’ère Steam Punk (1)

Le XIXe siècle est une époque très particulière qui a vu de nombreuses innovations. Ces innovations touchent tous les secteurs comme les lois et règlements avec le Code Napoléon, l’astronomie (Le verrier), la médecine (Pasteur, Yersin …) et de nombreux autres domaines, sciences et techniques…. Mais aucune n’est aussi importante et n’a autant d’impact que la machine à vapeur.

Si l’on parle d’ère Steam Punk, c’est que la machine à vapeur va transformer radicalement la vie des hommes dans le monde entier. Son impact est tel qu’on estime en 1870 que l’ensemble des machines à vapeur a une force de 46 millions de chevaux vapeur. Ce qui représente le travail de plus de 400 millions de chevaux dans le monde !

Plus que les chiffres, c’est que la vapeur représente la première énergie que créé puis utilise l’homme. Jusqu’à présent, les hommes utilisent l’énergie hydraulique ou du vent pour quelques applications bien précise. Mais pour cela, il dépend entièrement des éléments et de la géographie. Seule l’utilisation de la force animale (cheval, bœuf …) lui permet de s’en affranchir dans une certaine mesure. Avec la vapeur, les hommes ne dépendent plus des éléments naturels. Ils peuvent même s’imposer à eux !

Les domaines d’applications de cette nouvelle force sont nombreux et montre bien l’importance de la vapeur dans tous les aspects de la vie au XIXe siècle. Pour bien comprendre l’importance de la machine a vapeur, un tour complet du machinisme du XIXe siècle est nécessaire. Si la machine à vapeur transforme considérablement chaque activité. Les transformations sont déjà à l’œuvre. La vapeur accompagne alors les changements en cours en permettant un changement d’échelle qui dépasse alors l’imagination.

La première application de la machine à vapeur est l’industrie. Elle permet de ne plus dépendre de l’hydraulique. Car dans l’industrie textile, les premières unités de production sont déjà mécanisées depuis le XVIIIe siècle. La navette volante de Kay, les métiers de Arkwight et CartWright ouvrent la voie à l’automatisation de la production avec Jacquard . Plus que la mécanisation, la machine à vapeur permet à l’industrie de constituer de grandes unités de productions. On passe alors d’une production artisanale à une production industrielle.

Là où la machine à vapeur implique une transformation complète c’est la métallurgie. La production de métal est déjà d’une importance capitale pour l’économie européenne. Si les armements sont très gourmands en métal, l’agriculture est un débouché important. L’invention du marteau Pilon par le Mr Bourdon (Creusot en 1841) permet d’augementer considérablement la production de métal. Cela permet de répondre à une demande importante tout en faisant baisser le coût de la production. Les excédents permettent aux forges d’innover et de transformer leurs équipements. Rabot, Alésage, forage, polissage...Toutes les activités de la métallurgie sont transformées et les machines outils s’imposent dans le paysage industriel. En 1865, la France possède 19 724 machines à vapeur (hors locomotives) pour un total de 242 000 chevaux à vapeur. Grace à cette capacité de production, la machine à vapeur va pouvoir être diffusée dans toutes les activités humaines.

Si le métal permet une diffusion des machines, la machine à vapeur va se transformer pour être plus efficace. Ainsi la turbine permet d’améliorer considérablement le rendement des machines à vapeurs et permettent d’avoir des navires plus gros et plus rapides. Mais, la turbine permet aussi d’utiliser la vapeur… et l’énergie hydraulique, plus efficacement. Si la vapeur reste la source d’énergie de base, très vite l’invention de la dynamo par Gramme en 1869 permet d’utiliser l’électricité. Petit à petit, les machines outils vont passer de la vapeur à l’électricité et transformer radicalement les industries existantes.

La machine à vapeur va avoir une importance considérable dans les travaux publics. Au départ, les machines à vapeur ont été créées pour évacuer l’eau des mines. Cette utilisation va rester de première importance et permettre d’augmenter considérablement la taille des villes. De nombreuses zones sont humides et ne pouvaient pas être utilisées pour la construction. Les machines d’épuisement d’eau vont y remédier et permettre à de nombreuses villes d’augmenter et taille, de se doter de systèmes d’égouts (et de limiter la propagation de bien des maladies jusque-là endémiques), mais aussi de moyens de transports comme le métro. En la matière la référence reste l’assèchement des Polders hollandais. Lors du XIXe siècle, 200 millions d’hectares sont gagnés sur la mer !!!

Avant d’arriver aux transports, il faut signaler l’un des points les plus méconnus de l’impact de la machine à vapeur : la presse et la littérature. En 1814, les presses à vapeur du Times permettent de sortir des milliers d’exemplaires. La presse va devenir le média de référence par sa diffusion (des milliers d’exemplaires) et surtout son faible coût unitaire. Par exemple dès le début du XIXe siècle, les presses à vapeur à huit cylindres permettent de tirer 11 500 à 20 000 (pour le New York Sun) exemplaires à l’heure avec seulement 16 ouvriers ! Si les investissements initiaux sont considérables. Le nombre d’exemplaires mis à la vente (même avec faible prix de vente) permet une rentabilité relativement rapidement. Cet état de fait permet à la presse de prendre un essort considérable. Cette capacité de production va ensuite se répandre vers d’autres secteurs de l’imprimerie. De fait, la littérature cesse d’être réservée aux élites et devient un produit de consommation de masse comme le démontreront les éditions hachettes avec ce que l’on appelle les « romans de gare » .