Le « Flic » de l’ère SteamPunk : Clémenceau
Dans un univers Steam Punk, l’insécurité est un événement continuellement utilisé, avec ses mafias, ses bandes de criminels organisés. Mais toujours sous estimé. Systématiquement on pense à Sherlock Holmes. Son créateur, sans en avoir conscience au départ va définir les bases de la police scientifique. Ses écrits forment encore de nos jours une base scientifique et technique qui sert même d’introduction à certains cours actuellement.
En France aussi, la criminalité explose. Le premier réflexe est de s’armer. Car les bandes de voleurs pillent les campagnes. Malheureusement, cet armement profite aussi aux malandrins. Alors que les transporteurs s’arment volontiers de rustiques, mais encore très efficaces tromblons, les voleurs utilisent volontiers les revolvers et premières armes automatiques volés aux bourgeois. Fort heureusement, les armes vendues aux civils ont souvent des calibres trop différents pour donner aux bandes un armement conséquent dans le long terme. Une fois les munitions volées épuisées, l’arme doit être abandonnée faute de munitions disponibles.
Toutefois, cette insécurité prend une ampleur trop importante. En 1906, on recense 103 000 faits de justices qui sont classés sans suite. Car le problème est le suivant : la police n’a pas évolué depuis Vidocq. Mais la criminalité utilise à plein potentiel les transports et autres nouveautés du XIXe siècle. Mais surtout, ce qui change tout c’est que la presse devient un média de plus en plus puissant. Les journaux sont remplis de ces faits divers et plus le crime est odieux, plus les éditions se vendent.
Cette situation finit par inquiéter les bourgeois qui exigent de la jeune république française une réponse immédiate et rapide. Les ministres de l’intérieur se succèdent... en vain.
Clémenceau a à l’époque 65 ans. On le nomme déjà le « Tigre » a cause de sa férocité politique. Lorsqu’il prend le poste de ministre de l’intérieur en 1905. Où l’on doit espérer qu’il s’y casse les dents… il devient selon sa propre expression, « le premier flic de France ». Il va créer la première pol ice moderne du monde. Si les gendarmes continuent de patrouiller et assure les indispensables missions de police sur la majorité du territoire, il va organiser des brigades mobiles et leur donner une couverture médiatique qui va rassurer le bourgeois de l’époque.
Mais ces brigages ne sont pas que des objets médiatiques ou politiques. Clémenceau impose sa marque et va impose des changements. Les cinq cents « mobilards » sont formés aux arts martiaux français que sont la savate et la canne. Leur armement est uniformisé. Ils sont dotés de véhicules automobiles, au grand dam des politiques qui trouvent que la facture est trop importante. Mais les brigades mobiles ne sont pas que des policiers de terrains. S’inspirant de Sherlock Holmes, mais aussi des idées autrichiennes qui tentent de les mettre en œuvre. Clémenceau impose le système d’identification Bertillon. Les fiches anthropométriques, puis les empreintes digitales permettent à la police un suivit des criminels sur tout le territoire. Auparavant, il suffisait à voleur ou à un assassin de changer de région pour profiter de ses butins en toute impunité, et de recommencer sans pouvoir être inquiété. Mais les méthodes de Clémenceau sont imposées avec force sur tout le territoire. La Police française devient une référence dans le monde. Ces brigades mobiles deviennent célèbres avec raison. En quelques mois, 2695 arrestations sont effectués. Violeurs, assassins… mais aussi espions sont arrêtés et jugés. Si la première guerre mondiale a fait oublié « les brigades du Tigre » . Ces exploits ont été l’objet d’une série TV française qui reste excellente : les brigades du Tigre. Loin du fantastique victorien « anglo-saxon », les brigades du Tigre présentent la société française de l’époque avec ses préoccupations, ses ambitions mais aussi ses échecs. Les costumes sont aussi parfaitement reconstitués ainsi que les décors de l’époque. De quoi fournir à tous les amateurs de Steam Punk une foule d’information sans se fatiguer et en s’amusant.
Le piège politique qui devait détruire Clémenceau devient un tremplin. En 1907, il devient le premier ministre de la république française. Parfois jugé comme gauchiste (son cabinet vote le congé hebdomadaire et la journée de huit heures aux mineurs), il n’hésite pas à réprimer dans le sans la révolte des vignerons du midi. Les grévistes de Draveils et de Villeneuve St Georges sont dispersés à coup de fusils. Car si Clémenceau s’inquiète de la condition ouvrière, il est inflexible concernant l’ordre républicain. On oublie que Clémenceau a vécu le dramatique épisode de commune de Paris alors qu’il était un jeune député. Pour cet homme, si l’ordre républicain s’effondre comme en 1871, les effets seront encore plus terribles que la répression qu’il ordonne. Clémenceau est une personnalité clivante. Et en 1909, il perd son poste.
Pour être rappelé en 1917. Son énergie, sa force de conviction mais aussi ses capacités d’organisation et son calme permet au gouvernement de reprendre la main sur l’état-major et de réorganiser entièrement la France et son industrie. Pour l’ensemble de ses contemporains et pour le monde entier, Clémenceau devient le « père la Victoire » et devient une célébrité mondiale. Il prend en 1920 sa retraite dans une petite maison face à la mer où il va profiter de ses derniers jours.