Le Futur de l’US Navy : des robots ?
Avant que commencent les élections US, début octobre 2020, le secrétaire à la défense, Mr Mark Esper a présenté le format prévisionnel de l’US Navy pour les 25 prochaines années. Tout d’abord, il faut faire remarquer que ce document est tout sauf contractuel. Rien ne dit qu’il va être suivi. Mais il montre des pistes d’autant plus intéressantes que l’US Navy est sous pression par rapport à la marine chinoise et contrainte par des budgets et des effectifs qui ne pourront pas augmenter.
Le principal point est un recours accru à la flotte sous-marine. Les USA sont les plus puissants et ces navires ont des équipages réduits par rapport aux unités de surface US. Ensuite, les puissantes unités de surfaces (portes avions, destroyers Aégis … ) sont complétée avec des unités plus légères inspirées des productions européennes. Mais surtout, ce qui nous intéresse ici, c’est le recours systématique à l’Intelligence artificielle, aux drones et aux robots pour limiter au maximum les effectifs.
Un équipage doit être recruté, formé et entraîné. C’est long à mettre en place, coûteux et surtout il ne sert à rien de pressurer inutilement les hommes … sinon les meilleurs s’en vont. C’est ce qui est arrivé aux forces armées US, anglaises et même françaises. Les drones, pour le moment aériens, permettent de se passer d’un équipage humain… dans une certaine mesure. Si les contraintes sur les équipages sont moins fortes, les besoins en mécaniciens et en techniciens formés et entraîne sont aussi importantes que pour des engins pilotés. Sachant que les drones, à la surprise des comptables et des politiques se révèlent moins performants et beaucoup plus vulnérables que des avions de combat.
Si il existe des navires « dronisés », ils font de cours trajets et des équipages peuvent être installés dessus en urgence. De fait, un navire peut rester des semaines, voire des mois au large. L’équipage met en œuvre le navire, combat au besoin, et le maintien en condition opérationnelle tout le temps. C’est cette dualité qui rend les équipages indispensables surtout au long cours. Toutefois, la France avec ces dernières unités à démontrer que la robotisation permet de limiter la taille des équipages tout en gardant la même capacité de combat. Et c’est cet exemple qui inspire visiblement les USA. Mettre en œuvre des unités moins chères, moins gourmandes en effectif tout en gardant une puissance de feu conséquente.
Si la robotisation permet à des équipages plus réduit de mettre en œuvre des navires plus puissants (La frégate FREMM est un navire de combat multi-rôle apprécié de l’US Navy. D’ailleurs, cette dernière confie maintenant à la marine nationale française l’escorte de ses portes-avions géants!). Toutefois, si l’analyse US semble cohérente, elle présente quelques faiblesses.
Les chantiers navals US sont maintenant rares et n’ont aucun intérêt à produire des unités moins importantes. La valeur ajoutée sera forcément plus réduite et ils feront pression sur les élus locaux pour imposer la production des excellents, mais très coûteux destroyers et portes-avions US. Ensuite, si la marine nationale à investi sur la robotisation pour déployer des unités plus performantes avec ces équipages réduits, elle est basculée d’un équipage par unité à deux équipages par unité ! Les équipages sont réduits, mais ils se relaient en permanence pour que les navires restent à la mer. Si la France à peu d’unités navales de premier rang, elles sont en permanence à la mer ! Ce qui représente à la fois un exploit technique, mais aussi opérationnel ainsi qu’une force comme l’on démontré les événements récents en méditerrané.
Ainsi, contrairement à ce qu’affirment de nombreux experts, la robotique ne permet pas de remplacer des équipages humains, elle ne permet qu’une réduction limitée dans le temps. Dans l’absolu, les effectifs combattants sont réduits, mais les effectifs servant au soutien explosent !. Par contre, la robotique permet de mettre en œuvre des unités incomparablement plus puissantes et polyvalente.