Les robots de combat : la bouée de secours des forces anglaises ?

L’armée anglaise met en place un programme de robot de combat qui doit s’insérer dans les régiments de combat de l’Army. Ces robots, de petits véhicules blindés et armés, doivent être mobiles et apporter à la fois une forte puissance de feu, mais aussi une couverture de soutien rapprochée contre les aéronefs et les drones adverses. Un programme logique qui masque un sous-investissement constant depuis plus de 20 ans dans le matériel. Les véhicules de combats actuels de l’Army ne peuvent pas être modifiés et améliorés pour faire face aux évolutions récentes. Notre armée de Terre ne semble pas mieux lotie… mais la nouvelle génération, actuellement en cours de livraison, est basée sur le programme « Scorpion » et intègre nativement de nouveaux armements (Missiles MMP, Canons CTA...), de nouveaux moyens de communications et de commandement avec de nouveaux senseurs et surtout la capacité d’alimenter électriquement les moyens électroniques et informatiques nécessaires pour ce nouveau matériel. De ce fait, chaque composant, chaque matériel livrés à notre armée de Terre peut être amélioré pour faire face aux nouveaux défis qui s’annoncent.

Mais pour l’Angleterre, le défi qui s’annonce n’est pas seulement technique et financier (les véhicules blindés les moins chers coûtent plus d’un million d’euro!), c’est surtout un défi en terme de recrutement. Les armées britanniques n’arrivent plus à recruter à la fois en effectifs et en qualification. Les précédentes politiques ont conduit à une gestion des ressources humaines qui ont conduit les plus motivés à subir des déploiements particulièrement durs en Irak et en Afghanistan… pour être ensuite virée pour ajuster au mieux le budget de l’état. De même, les investissements en termes d’infrastructures et de moyens font des armées anglaises des armées sous-équipées qui ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient jusque dans les armées 2000.

C’en est au point que l’Irlande se demande officiellement si elle ne doit pas investir dans une aviation de combat : La Royal Air Force ne pouvant plus assurer la police de l’Air dans son espace aérien. Jusqu’à très récemment, c’est l’Otan qui a assuré la surveillance de ses côtes d’Écosse faute d’avion de patrouille maritime. Il faut remarquer que c’est en Écosse que sont stationnées les forces de dissuasion nucléaires britanniques !

De ce fait, il n’est pas étonnant que les armées britanniques n’arrivent pas à recruter. Et surtout qu’elles n’arrivent plus à recruter le personnel qualifié nécessaire à la mise en œuvre d’un matériel nouveau. Ce dernier profil de personnel est d’autant plus difficile à recruter qu’il est à la fois mieux payé, mieux considéré et à plus d’opportunités de carrière dans le civil !!! surtout si l’on pense aux dernière vagues de licenciement dans les armées britanniques ces dernières années.

Dans ce contexte, les intentions britanniques ne semblent plus de moderniser leurs armées, mais plutôt de combler des trous dans leurs effectifs. Surtout que les programmes anglais sont encore particulièrement flous … et que leur financement n’est toujours pas assuré.