Fachoda : Le début d’une potentielle guerre de France contre l’Angleterre dans un univers Steam Punk

En 1898, Le capitaine Jean Baptiste Marchand dirige une expédition française au cœur du Soudan. Cette expédition n’aurais jamais pu atteindre cet endroit. Tout d’abord, l’instabilité politique de la IIIe république a failli faire annuler plusieurs fois cette mission. Seul l’appuie du président Felix Faure et du lobby colonial ont joué en sa faveur… de justesse. Ensuite, les belges préparent une mission similaire… mais bien plus puissante : 5 000 hommes, commandés par le baron Dahnis se mettent en route depuis le Congo Belge. Face au 150 tirailleurs sénégalais, commandés par Marchand et ses douze officiers et sous-officiers blancs… La mission française ne fait pas le poids. Pourtant les Belges ne vont pas aller bien loin. Une partie des hommes, de l’ethnie Tatela, se révoltent contre les Belges. Cela va engendrer une guerre de trois ans.

Et permettre à la mission Marchand d’atteindre Fachoda. Si le projet est officiellement scientifique, le but est totalement stratégique. Il faut relier les colonies africaines françaises du Sénégal à Djibouti. Cela est permis par la déliquescence de l’Empire Ottoman. Et surtout par le départ des Anglais partis après la bataille de Khartoum. Si les anglais sont partis à cause de la révolte mahdiste, ils reviennent sous les ordres de Lord Kitchener avec 20 000 hommes ! Le but des Anglais est de relier leurs colonies d’Egypte et d’Afrique du Sud.

Pour cela l’Angleterre doit elle aussi contrôler Fachoda.

De facto, cela fait des deux missions des ennemis… Toutefois, Marchand est parfaitement conscient qu’il n’a aucune chance contre les forces Anglaises. De la même manière, Lord Kitchener n’a aucune envie d’engager des hostilités contre la France. Chaque camp choisit de se cantonner, rendre compte à leurs autorités, attendre les ordres… et finalement des liens vont se créer entre les deux groupes.

Durant ce temps, le gouvernement anglais est fermement décidé à obtenir Fachoda. La Royal Navy effectue une démonstration de force devant Bizerte et Brest. Manœuvre de force contre lesquels les torpilleurs de l’Amiral Aube ne peuvent rien ! L’opinion française s’enflamme et exige de Marchand, qu’il attaque les forces anglaises (et gagne ! ). De l’autre côté de la Manche, les opinions s’enflamment également. Mais en vérité les deux gouvernements sont bien gênés. Les Anglais auraient à faire face à la France… et à la Russie du Tsar… alors que l’Empire du Kaiser ne cesse de prendre en puissance. Du côté français, l’alliance avec le Tsar apparaît peu certaine. Et le but avoué de la IIIe république est de reprendre l’Alsace et la Lorraine à l’Allemagne. Au contraire le ministre des colonies Delcassé espère une alliance avec l’Angleterre. Le choix est vite fait. Marchand à l’ordre de se retirer. Le 21 mars 1899, les Anglais contrôle la zone entière. Les Anglais sont tellement heureux, que de nombreuses zones coloniales leur sont attribué en échange (au Soudan). Mieux, c’est grâce à l’Angleterre que le protectorat sur le Maroc sera obtenu au détriment de l’Allemagne. En 1904, est signé l’Entente Cordiale qui met fin à la crise. Les deux gouvernements choisissent de coopérer face à un second Reich jugé beaucoup trop agressif.

Si le gouvernement français joue à long terme de façon très réaliste et pragmatique, la population, enflammée par la presse française, est révoltée. De nombreuses autorités, dont le célèbre colonel Driant, le « Jules Verne militaire » prône une attaque à outrance de l’Angleterre et de ses colonies. C’est à cette époque que naît l’image de la « perfide Albion ». A sa grande surprise, le commandant Marchand est acclamé en héros par la population française … pour avoir résisté face aux Anglais. L’opinion française a toutefois d’autres sujets de préoccupation. L’affaire Dreyfus va vite prendre la place des actualités.