En pleine ère Steam punk : les amazones luttent pour l’indépendance du royaume de Dahomey

En pleine ère Steam punk, au XIXe siècle, l’Afrique devient le terrain de jeu des pays européens. Vaste continent sauvage, il recèle des richesses réelles qui font l’objet de convoitises… et qui finiront par entraîner son occupation.

Contrairement à ce que l’on croit, l’Afrique a connu des civilisations riches et avancées : le royaume du Mali, les Dogons, les Ashanti et bien d’autres. Parmi ceux-ci, le Dahomey est à part. Le Dahomey fonde sa puissance et son économie sur l’esclavage. Depuis le roi Kpengla (1774-1789), la traite des esclaves est un monopole royal. Chaque année, son armée est envoyée pour qu’il capture des paysans qui vivent dans les pays voisins, mais parfois dans le pays même. La vente des esclaves permet de financer le pouvoir royal et son armée. Le Dahomey vit de la vente des esclaves qu’il capture, mais n’hésite pas à les utiliser à leur profit. C’est le blocus naval anglais de 1850 à 1852 qui y mettra fin officiellement. De nombreuses tentatives vont être faites par le roi Ghézo pour relancer cette activité indispensable pour l’économie de son royaume. En vain, après la fin de la guerre de sécession en Amérique, il n’y a plus de débouché pour la traite des esclaves.

Puissants et redoutés, le Dahomey va organiser une armée redoutable qui va terrifier toute la région. Parmi cette troupe se trouve un corps d’élite : les amazones. Ce corps est constitué de femmes formées et entraînés. C’est le roi Agadja qui forme ce corps de combat au début du XVIIIe siècle. Tout comme les armées européennes, il s’agit d’une armée permanente qui assure les fonctions de combat… et de garde honorifique. Mais à la différence des armées européennes qui forment son personnel sur le combat, mais aussi sur la tactique, le soutien, la logistique et la mise en œuvre d’armement sans cesse plus sophistiqué. Les amazones ne sont formées qu’au seul combat au corps à corps. Elles sont conditionnées à la lutte à mort. Il n’y a pas de prisonniers chez les amazones !

Les amazones frappent l’imagination des Européens. Leur existence est censée être mythique, et voilà qu’elles luttent contre l’armée française… qui va apprendre à les redouter. En 1851, plusieurs milliers d’amazones attaquent la forteresse d’Egba tenue par une garnison française. Armées de lances et d’épée, elles lancent attaques sur attaques malgré les tirs des fusils et des canons qui font des ravages dans leurs rangs. Très peu survivront. Mais le courage des amazones impressionne même la légion étrangère.

Mais malgré cela, le roi Béhanzin va les lancer contre les troupes françaises en 1892. Elles se feront massacrer, mais ne céderont pas. Tout comme le royaume elles vont disparaître dans la fureur de la bataille.

La dernière amazone, Nawi, meurt de vieillesse en 1979, elle avait plus de 100 ans.