Une invention steam punk… gauloise : la moissonneuse

Pour beaucoup de monde, la Rome antique était une civilisation techniquement avancée. Au contraire, les Gaules (La Gaule n’a jamais existé que dans les écrits de César, C’est une confédération de peuples qui n’a jamais été unie) sont des sauvages. Tout d’abord, dans le seul domaine de la métallurgie, les Gaulois sont techniquement plus avancés que les Romains et les Grecs. Ce domaine précis, qui permet de forger plus d’arme de meilleure qualité, va faire l’objet d’une attention soutenue de la part des Romains qui vont s’approprier leurs savoirs. Ensuite, dans le domaine technique, les Gaulois font preuve d’une capacité d’innovation surprenante. Ainsi, Pline l’Ancien fait mention de l’usage de moissonneuses mécaniques en Gaule. La découverte d’autres écrits Romains, confirme l’usage de tels mécanismes pour augmenter les rendements agricoles. Toutefois, l’intérêt des Romains dans ce domaine est très limité. Les mécanismes sont coûteux et nécessite un entretien régulier. Ils préfèrent l’utilisation d’esclaves qui reviennent beaucoup moins cher à l’achat et à l’utilisation. La moissonneuse gauloise tombe dans l’oubli.

En 1830, en Virginie, aux États Unis d’Amérique, les Mc Cormick n’ont aucun doute jamais lu Pline. Ils ignorent totalement les innovations de l’Antiquité. Mais Robert, le père adore bricoler et créer des engins mécaniques. Ces engins permettent d’augmenter sa production sans recourir trop à ses esclaves. L’abolition de l’esclavage n’aura lieu dans cet État qu’après la guerre de Sécession. Si Robert Mac Cormick est un bricoleur hors norme, c’est un mauvais gestionnaire. Il ne parvient pas à tirer bénéfice de ses inventions. Son fils, Cyrus repère une invention qui lui paraît plus prometteuse que les autres : une moissonneuse mécanique. Il l’améliore avec l’aide d’un des esclave de la propriété Joe Anderson. En 1834, il pose un brevêt. Si les première années, les ventes sont peu nombreuses, la machine attire l’attention des agriculteurs des plaines de l’Ouest. Contrairement aux états esclavagistes, les fermiers de ces zones n’ont pas accès à une main d’œuvre servile. La machine permet d’exploiter leurs terres plus facilement et d’augmenter les surfaces cultivées. En 1847, la demande devient telle que les Mc Cormick investissent dans une usine à Chicago pour répondre à une demande en constante augmentation. Mais c’est l’abolition de l’esclavage qui va faire exploser la demande. A partir des années 1860, les noirs ne sont plus des esclaves et se déplacent en masse vers les Etat industriels du Nord des Etat-Unis. Où ils trouveront des conditions de vie tout aussi difficile… La mécanisation de l’agriculture devient à ce moment incontournable pour exploiter les domaines agricoles américains.

On pourrait penser que la mécanisation va permettre d’améliorer les conditions de vie des employés agricoles ou des populations exploitées. L’histoire va montrer que non. L’amélioration des conditions de travail ne sera pas du fait de la mécanisation, ou même de l’utilisation des nouvelles technologies, mais d’une lutte qui sera malheureusement souvent sanglante.