Jungle Cruise : Film Disney ou aventure Steam Punk ?

La majorité des films Disney sont des produits calibrés. On a un produit industriel de bonne facture, mais avec lequel on peut passer un bon moment (hors erreur comme la dernière trilogie Star Wars).

Jungle Cruise est de cet acabit. Ce n’est pas un film qui va marquer son époque, mais c’est un spectacle agréable à suivre. Du réel cinema « Pop Corn » US. Le tout aurait pu devenir un authentique raté, mais la sauce prend. C’est léger et le spectacle est assuré.

Toutefois, ce film m’intéresse plus dans son esthétique et son déroulé. Car c’est un authentique film d’aventure Steam Punk. Si l’aventure se déroule durant, (ou juste avant (????)) la première guerre mondiale. On trouve tous les ingrédients du Steam Punk « classique » : une exploration en Amérique du Sud, des malédictions, des sous-marins…

Petite parenthèse : le sous-marin du film ne me paraît pas être un sous-marin allemand du début du XXe siècle, mais un dérivé des sous marins « Holland » qui équiperont les marines US, anglaises et non allemande (même si l’Empire Ottoman, alliée de l’Allemagne du Kaiser lors de la première guerre mondiale en aligne quelques unités). Enfin, il faut noter que si l’équipement intérieur de ce sous-marin est totalement surréaliste, il répond en tout point aux critères esthétiques de l’époque. Jules Verne en particulier ne l’aurait pas renié. La cabine du Prince correspond aux critères esthétiques de l’époque… même si elle reste spartiate pour un Prince … et outrageusement et inutilement luxueuse pour un engin de ce type.

On a tendance à assimiler le Steam Punk à des moteurs à vapeur, des fringues et des mécanismes délirant. D’une certaine façon, on trouve tous ces ingrédients. Mais le Steam Punk contient une dimension fantastique réelle. Cette dimension re-prend racine dans le XIXe siècle. Le XIXe siècle n’est pas seulement le siècle de la révolution industrielle, mais aussi celui du spiritisme, des traditions que l’on redécouvre et pour lesquels on se passionne. Par exemple, Sir Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes, va s’engager pour le spiritisme.

Au delà du fantastique, le XIXe siècle est aussi celui de l’exploration, de la redécouverte des anciennes civilisations, mais aussi des populations indigènes. Même si la curiosité scientifique, l’intérêt culturel et les liens qui vont se tisser entre les premiers explorateurs et les populations locales va rapidement se transformer en colonisation avec tous ses excès. Il faut relever enfin l’apparition des premières formes de tourismes. Il s’agit alors d’une distraction pour ultra-riche, mais cela n’en reste pas moins une réalité… même si à ma connaissance, le tourisme « exotique » de cette époque se concentre alors plutôt au moyen orient qu’en Amazonie !

Au final, j’ai été très agréablement surpris et c’est donc un film que je conseille à tous les amateurs de Steam Punk !